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HISTOIRE

DE GRECE,

LIVRE TROISIE' ME. ON AUROIT DANS CE VOLUME depuis la fin de la guerre de Peloponnese jufqu'à la mort de Philippe,ce qui comprend L'efpace de 68 ans, fi dans le cours de l'im preffion nous n'avions jugé à propos de join dre aux fix Chapitres du fecond Livre, deux premiers de celui-ci qui ne commençant qu'à la paix d'Antalcidas ou 17. ans après la fin de la guerre du Péloponnefe,ne comprendra que 51 ans.

CHAPITRE PREMIER.

les

Depuis la Paix d'Antalcidas jusqu'à la bataille de Leuctre,ce qui comprend l'espace de 17 ans. ELLE étoit la nature du

T

dernier traité que, quoique
conclu particulierement a-
vec les Perles, les Grecs

Tome III.

fe trouvoient engagés à l'exécuter

A

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entr'eux: un des principaux articles portoit même que les Etats contractants fe réuniroient avec le Roi de

› Perfe pour fubjuguer les Refractaires, au cas qu'il y en eut. Les Spartiates que les défaftres de la Grece n'empêchoient point d'affecter le Defpotifme, expliquerent bien-tôt cette claufe au gré de leur intérêt ou de leur paffion, & s'armerent contre leurs vóifins, fous prétexte qu'ils étoient les auteurs du traité, & qu'ils fervoient de caution aux Perfes.

Ils commencerent par les Mantinéens; un an après la paix, Agéfipolis Roi de Lacédémone eut ordre de rafer leurs fortifications; ce qu'il exécuta en dirigeant contr'elles le cours d'une riviere qui traversoit la Ville bien-tôt les murs battus & minés menacerent ruine,, & les habitans fans efpoir de foutenir le fiége, demanderent à capituler: Cimon avoit jadis employé le même tratagême contre Eion, Ville fituée fur les bords du Strymon : les Mantinéens furent chaffés de leur Ville; & difperfés dans des villages: trifte

effet de la vangeance des Spartiates irrités de ce qu'ils avoient pris parti contr'eux dans les dernieres guerres, & réfolus de les réduire dans un état à n'en avoir plus rien à craindre : s'ils en uferent moins févérement avec quelques petits Etats qui n'étoient pas moins coupables que les Mantinéens, on remarqua toujours à leurs hauteurs qu'ils prétendoient être obéis. On les vit, à la vérité, quelquefois vanger les injures, rappeller les éxilés, appaifer les différents, & perfuader par ces actes de juftice qu'on leur devoit la liberté, & qu'ils fongeoient moins à leurs avantages particuliers qu'au bien des peuples qu'ils contraignoient à ratifier le traité; mais cette politique n'étoit qu'un moyen plus adroit de fe les attacher, dans le tems même qu'ils en obtenoient une fubordination dont ils étoient jaloux. Les grands Etats ne furent point à l'abri de leurs entreprifes: ils forcerent les Corinthiens à retirer les garnisons qu'ils avoient dans Argos, & ils délivrerent les Villes de la Béotie de la

domination des Thébains: cette conduite rétablit un peu leur réputation, & diffipa pour le moment la haine qu'ils avoient encouruë pendant la derniere guerre.

De tous les peuples à qui ils eurent affaire, aucun ne leur réfifta fi vigoureusement que les Olynthiens: leur fortune avoit été brufque & brillante : ils s'étoient rendus maîtres de toutes les Places circonvoisines; ils avoient envahi une grande partie de la Macedoine : Pella capitale de ce Royaume & beaucoup d'autres Villes étoient en leur puiffance: heureux imitateurs de la politique des Spartiates, ils avoient prefque chaffé Amyntas de fes Etats, fous prétexte de délivrer ces Contrées de fa tyrannie: les habitans d'Acanthe & d'Appollonie dans la néceffité d'accepter le joug ou d'implorer du fecours, s'adrefferent aux Spartiates qui voyant la grandeur d'Olynthe d'un œil jaloux, prirent ces Villes fous leur protection, & leur dépêcherent deux mille hommes fous les ordres d'Eudamidas qui reprit Poti

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