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ELOGE

DE M. L'EVESQUE

HE

DE METZ.

1733.

publique

ques.

'ENRY-CHARLES DU CAMBOUT, Duc de Coiflin, Pair Affemblée de France, Evêque de Metz, Com- d'après Pâ mandeur de l'Ordre du S. Esprit, & Premier Aumônier du Roi, naquit à Paris le quinziéme Septembre 1664. d'Armand du Cambout premier Duc de Coiflin, & de Magdeleine du Halgoët, héritière d'une grande Maifon de Bretagne.

De fix enfants nez de ce mariage, & tous morts fans poftérité, il y avoit cinq garçons, dont M. l'Evêque de Metz étoit le dernier, & une

fille, qui a été la Ducheffe de Sully, morte au mois de Janvier 1721. De ces cinq garçons, deux moururent en bas âge, les trois autres furent mis en pension au Collège de Navarre, où il en mourut encore un, qui étoit le fecond, & qui portoit le petit collet. M. de Metz alors Chevalier de Malte, quitta la Croix de l'Ordre, & fe destina à l'Eglife, autant par les mouvements d'une piété déjà déclarée, que par les efpérances que lui donnoient le crédit & l'amitié de l'Evêque d'Orléans fon oncle, qui étoit Premier Aumônier du Roi, & qui a été depuis le Cardinal de Coiflin.

Ce Prélat fe chargea prefqu'auf fitôt de l'éducation de fon neveu, & s'en chargea de maniére à n'en pas négliger les moindres détails. Aux exercices publics qu'il lui fai

foit faire réguliérement tous les trois mois, fur les différentes parties des Belles-Lettres qu'on lui enfeignoit, il joignit des conférences particuliéres beaucoup plus fréquentes, fur les Mœurs, la Politeffe, & les Sentimens qui devoient être un jour la base la plus folide de fa fortune ou de fa réputation ; & cet affemblage, loin de nuire au progrès de fes études ordinaires, les fortifioit de tout ce que la raison plus dévelopée peut ajoûter à l'esprit naturel. Aussi, ne fut-il pas obligé d'attendre la fin de ces mêmes études pour le produire à la Cour, il ofa l'y mener jeune encore, & il eut tout lieu de s'en applaudir. Complaifant, empreffé, poli fans affectation & fans baffeffe; plus exact que recherché dans fes expref fions, fon enjouement & fa vivacité y confervérent ces graces naïves,

la feule

qui fe perdent fouvent par tentation de les embellir. Enfin, il y fut généralement goûté, & il avoit à peine vingt & un ans, quand le Roi lui donna la furvivance de la Charge de Premier Aumônier.

D'un autre côté, les agrémens, les faveurs de la Cour, fi capables de féduire, même dans l'âge le plus avancé, ne le détachérent pas un inftant des études féches & austères qui devoient l'occuper encore; il continua fon cours de Théologie avec la même application, il foutint avec éclat fes Théfes de Licen

ce, & ce ne fut qu'à titre de сараcité qu'on le difpenfa d'y garder les interftices prefcrits par les Régle

ments.

Il ne lui reftoit, fuivant l'usage, qu'à prendre tout de fuite le Bonnet de Docteur, qui eft plutôt une der

.

niére cérémonie qu'une nouvelle épreuve. Mais il eut la délicateffe de vouloir s'en rendre véritablement digne, & de ne le recevoir qu'après avoir employé cinq années entiéres à lire affidûment les Peres Grecs & Latins, & à s'inftruire à fond des maximes de la discipline Eccléfiaftique : il en paffa trois autres à foulager l'Evêque d'Orléans fon oncle, dans l'administration de fon Diocèfe, ou à le remplacer dans les fonctions de Premier Aumônier ; & ce fut alors que le Roi, confirmé avec plaifir dans l'idée avantageuse qu'il avoit toujours eue de l'Abbé de Coiflin, lui donna l'Abbaye de Saint George de Boscherville au pays de Caux, le nomma à l'Evêché de Metz, & l'honora d'une place de Commandeur de l'Ordre du S. Ef prit.

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