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fa mort, avoit été confervée avec des foins & une forte de refpect, qui, en la rendant prefque inacceffible, l'avoient auffi prefque fait oublier.

Ces Manufcrits, de toutes Langues & de toutes fciences, tirez pour la plûpart du fond de l'Orient, étoient au nombre de quatre mille, & avant que de les pouvoir communiquer aux perfonnes qui feroient à portée de s'en fervir, il falloit au moins en avoir un bon Catalogue : ce fut par-là qu'il commença; mais, perfuadé que les Manufcrits Grecs, qui faifoient la portion la plus précieuse & la plus intéreffante de cè grand recueil, demandoient d'autres foins; & déterminé à ne rien épargner, foit pour le travail, foit pour les frais de l'impreffion, il engagea un Sçavant du premier ordre, déjà connu par diverfes Edi

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tions des Peres, plus célébre encore par un Ouvrage immenfe fur l'origine & les progrès de la Littérature Grecque, à publier la notice de ces Manufcrits, à y marquer, fuivant les régles de la Palæographie, l'âge de chacun, à le confirmer par des échantillons gravez du caractére fingulier dans lequel ils étoient quelquefois écrits, à en faire imprimer les piéces ou les fragments anecdotes, à en recueillir toutes les variantes, qui pouvoient former des diférences plus ou moins effentielles, & à pouffer l'exactitu→ de, au point d'avertir des moindres lacunes, afin que ceux qui fe propoferoient de donner une nouvelle édition de quelqu'ancien Auteur Grec, fuffent auffi fûrement guidez par cette Notice, qu'ils auroient pû l'être par les Manuscrits originaux, qu'elle repréfentoit.

nard de

con.

Le fécond & laborieux Acadé- Dom Ber micien, fur qui il s'étoit repofé de Montfaul'exécution de ce projet, le remplit avec un empreffement qui donna bientôt en ce genre à la Bibliothéque de Coiflin ou de Seguier, car elle porte & mérite également les deux noms, le même avantage que la feule Bibliothéque Impériale avoit reçû des Commentaires de Lambé

cius.

Cette Académie ufa du droit qu'elle avoit de fe charger de la plus grande partie de la reconnoiffance que la République des Lettres devoit à M. l'Evêque de Metz pour un tel bienfait. Elle le nomma à une place d'Académicien Hono◄ raire, & le Roi, en approuvant no→ tre choix, eut la bonté d'ajoûter qu'il étoit à fouhaiter qu'il pût se trouver auffi fouvent à nos Affem

blées,qu'il y feroit utile par fon goût & par fes talents.

Plus nous en étions convaincus nous-mêmes, & plus le tems que nous en avons joui nous a paru court: le féjour qu'il faifoit à Metz, ne nous laissoit l'espérance de le voir à l'Académie que dans le petit intervalle de fes voyages ; & cette ef pérance n'a jamais été trompée qu'avec celle du Public, lorsque fa derniére maladie l'ayant amené à Paris, il y vêcut dans une retraite qui annonçoit le triste événement qui l'a fuivie.

Il eft vrai auffi qu'en quelque lieu qu'il fe trouvât, fon amour pour les Lettres l'excitoit affez à les cultiver. On fçait qu'indépendamment de cette grande collection de Manufcrits dont nous avons parlé, & qu'il avoir toujours laiffée à Paris comme

au centre de la Littérature, il avoit à Metz une Bibliothéque de dix à douze mille volumes, une autre dans fon Château de Frefcati, & qu'elles n'y restoient point oisives; il les exerçoit par lui-même, autant & plus qu'aucun de ceux à qui il y donnoit une libre entrée, & fi ce n'étoit pas toujours par ce que nous appellons des ouvrages, des travaux particuliers, c'étoit au moins par ces lectures fuivies & réglées, qui font les véritables compofitions des perfonnes d'un certain état. On fçait encore, qu'il avoit mis dans chacun de fes Séminaires,un fond de Livres convenables; que d'ailleurs il en envoyoit tous les ans à divers Curez de campagne, & qu'enfin, il y en avoit dans fa principale Bibliothéque un bon nombre de doubles &

de triples, pour être plus facilement

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