un Canonicat de Notre-Dame de Paris, qu'il ne quitta que pour pafser dans le Chapitre de Strasbourg, où il eut la Prébende vacante par la démiffion de M. l'Electeur de Cologne.

Animé par ces premiers avantaEn 1724. ges, il fut dans fon cours de Théologie un nouvel objet d'émulation pour ceux qui avoient été fes égaux dans les Claffes précédentes; il foutint toutes fes Théfes avec éclat, & le fixiéme Juillet 1718. il rele Bonnet de Docteur, ayant à peine vingt-cinq ans.

çut

Pour achever de fe rendre digne de l'Episcopat, il lui restoit à sçavoir mettre en pratique les régles de la Discipline & de la Jurifprudence Canoniques, dont on ne s'inf truit jamais affez dans les Livres feuls. Il l'apprit fous un grand Maî

tre, fous M. de Beauvau, alors Archevêque de Toulouse, & aujourd'hui de Narbonne, qui l'avoit toujours aimé, & qui avoit même préfidé à une de fes Théfes ; & après avoir fait pendant quelque tems dans fon Diocèse les fonctions de GrandVicaire, il fut nommé à l'Evêché de Langres, où il s'eft particuliére- En 1724. ment diftingué par le rétablissement & la confervation d'une tranquillité parfaite, & plus encore par une exacte réfidence.

Si nous nous étions fervilement affujétis à l'ordre des tems, & que nous n'euffions pas jugé plus convenable de représenter tout de fuite M. l'Abbé d'Antin fe formant aux grands emplois, méritant les dignités de l'Eglife, & rempliffant unė de fes plus importantes places, nous en aurions déjà parlé comme d'un

Académicien d'un exemple singu-⇒ lier, & penfant à cet égard en vrai Nourriffon des Mufes.

Dans les changemens qui fe fi rent immédiatement après la mort de Louis XIV. il y en eut un qui regarda les Académies: celle des Belles-Lettres, entr'autres, commença à recevoir les ordres du Roi par M. le Duc d'Antin, & il étoit naturel qu'on fouhaitât у avoir pour

Confrére M. l'Abbé d'Antin fon fils. Il fe prévalut de la conjoncture, mais d'une façon toute nouvelle, & de la maniére du monde la plus glorieufe & pour lui & pour nous; car, pouvant jetter fur notre lifte un nom ftérile, & fe trouver prefqu'à la tête dans le rang marqué pour les gens de fa naiffance, il y entra fimple AG En 1716. focié; il y occupa la derniére pla→ ce, & nous l'y avons vu cinq an

nées entiéres, donnant à l'affiduité & au travail commun tout le tems

qu'il pouvoit prendre fur fes autres occupations: encore, lorfque ces occupations, ou plutôt ces devoirs indispensables le demandérent tout entier, il ne se détermina à passer dans la Claffe des Honoraires que pour tenir toujours à l'Académie & n'y pas laiffer fa place d'Affocié inutile.

Quatre autres années s'écoulérent encore, & il étoit déjà Evêque de Langres, quand il fut reçû à l'Académie Françoise, qui l'avoit élu quoiqu'abfent; il fe fit un mérite d'y avouer publiquement dans fon Difcours de réception, qu'il ambitionnoit fur tout de pouvoir un jour manier la parole avec fuccès pour le bien de l'Eglife & de l'Etat ; il y ajoûta, en parlant de l'Académie

des Belles Lettres, qu'elle lui avoit appris à connoître l'utilité des Sociétés fçavantes, & que ce qu'il avoit éprouvé, en se trouvant au centre de l'érudition, lui avoit fait defirer ardemment d'approcher de la fource du beau.

Une fi louable ambition fut bientôt fatisfaite; l'Affemblée générale du Clergé, qui se tint à Paris quelques mois après la réception de M. l'Evêque de Langres, le choisit pour haranguer le Roi, & fon Dif cours réunit tous les fuffrages par le caractére d'onction, d'éloquence & de sagesse qui y régnoit.

Il ne lui manqua que les occa fions de briller plus fouvent; mais comme il en étoit moins occupé que des befoins de fon Diocèfe, ils F'y rappellérent presque auffitôt, & eft mort le deuxième Novem

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