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s'éteignit pas non plus en lui, il continua d'éclater dans toutes les occafions qu'il eut de célébrer le bonheur, ou d'adoucir les difgraces de fes amis, & plus vivement encore, quand il eut des larmes & des fleurs à répandre fur leur tombeau : mais on feroit tenté de croire qu'il avoit réservé pour le dernier de fes Ouvrages en ce genre, ce qui devoit à jamais faire le plus d'honneur à un talent si précieux. Il renferma dans un Poëme d'environ fept cens Vers, toute la doctrine de Platon fur la perfection de l'homme, & ne lui faifant perdre par les charmes de l'harmonie, qu'un certain air févére, naturellement capable de rebuter, il lui prêta toutes les graces propres faire recevoir le précepte fous l'appas du plaifir.

à

Nous rapporterions volontiers

comme un fecond malheur arrivé à M. l'Abbé Fraguier, qu'il devint riche fur la fin de fes jours. M. le Comte de Dennemarie fon frere mourut fans enfans, & lui laiffa en terres ou en maifons, une fucceffion de dix à douze mille livres de rente': fon peu d'expérience dans les affaires lui en groffit tous les embarras fa Philofophie lui en diminua tous les avantages. Ce qu'il devoit, étoit communément porté au double; ce qui lui revenoit, étoit réduit à la moitié, & cette moitié paffoit par les mains d'une espéce d'Intendant. Il ne lui fallut, pour absorber le fond même, que quelques petits procès inféparables des nouvelles poffessions, & quelques dettes légérement contractées les unes fous le prétexte de parvenir plutôt à un meilleur arrangement, les au

tres

tres dans la vûe de laiffer une récompense plus fûre aux perfonnes qui paroiffoient zélées à lui rendre fer vice. Peu de tems avant fa mort, toute cette fucceffion fe trouva vendue ou engagée, de maniére qu'il alloit inceffamment rentrer dans le premier état de fes fimples penfions, avec lesquelles jufques là il avoir vêcu heureux & tranquille. Il mourut le troisième Mai dernier d'u ne attaque d'apoplexie, qui le menaçoit depuis long-tems, & qui n'é

toit

pas même la premiére qu'il eût eûe. Il n'a laiffé d'Ouvrages en Pro fe, que ceux que l'on trouve imprimez dans les Mémoires de l'Acadé mie; & le Public recevra bientôt le Recueil de fes Vers, de la même main qui lui a déjà présenté ceux de M. Huet.

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CATALOGUE DES OUVRAGES

DE M. L'ABBE' FRAGUIER.

1o. Il a travaillé au Journal des Sçavans depuis l'année 1706. jusqu'en 1721. On a imprimé dans la feconde Partie, du Tome XIX. d'un Journal de Hollande intitulé: La Bibliothéque Françoife, un fort long extrait du Recueil des Oeuvres du P. Hardouin, qui parut à Amfterdam en 1709. in-folio, fous le titre de Joan. Harduini Opera felecta. Il avoit d'abord deftiné cet Extrait pour le Journal des Sçavans, mais des raifons particuliéres empêchérent de l'y inférer.

2o. Difcours prononcé dans l'Académie Françoife le premier Mars 1708. lorfqu'il fut reçû à la place de M. Colbert Archevêque de Rouen. Paris, 1708. in-4°. & dans les Recueils de cette Académie.

3. Eloge de Roger de Piles, imprimé à la tête de la feconde édition de l'Abrégé des Vies des Peintres du même de Piles. Paris, 1715. in-12.

4°. Ses Poefies Latines ont été imprimées en un petit volume in-12. avec celles de M. Hut ancien Evêque d'Avranches, à Paris en 1729. par les foins de M. l'Abbé d'Olivet. Elles ont été réimprimées dans le Recueil intitulé: Poëtarum ex Academiâ Gallicâ qui Latinè aut Græcè fcripferunt, Carmina; Parifiis, 1738. in-12. Parmi ces Poëfies, celles qui avoient été imprimées féparément, du vivant de l'Auteur, font fuivant cette derniére Edition, les No 1. 2. 3. 4. 5. 6. 13. 21. 26. 27. 34. 35. 42. 47. 50.

5. Claudii Francifci Fraguerii Diatriba tres; 12. de Dæmonio Socratis; 2a, de Ironiâ Socratis; 3a. de Moribus Socratis. Imprimé à la fin des deux Recueils

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