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fer dans les fources; il établit enfuite diverfes correfpondances pour tirer des Archives du pays, des copies ou des extraits des Piéces manufcrites néceffaires à fon deffein ; enfin, en 1700. il donna deux volumes in-4°. fous le titre d'Hiftoire Générale de Portugal; & en effet, il ne s'y borne pas à écrire cette Hiftoire depuis le tems auquel le Portugal féparé de l'Espagne, commença à avoir fes Rois particuliers, ce qui ne fut qu'à la fin du onziéme fiécle, lorfque le Comte Henri, Prince de la Maison de France, pouffé du defir de faire fes premiéres armes fous le fameux Rodrigue de Bivar, furnommé le Cid, paffa en Ef pagne, & y signala fon courage contre les Maures avec tant de fuccès, qu'Alphonfe VI. Roi de Caf tille, pour fe conferver un tel ap

pui, lui donna une de fes filles en mariage, avec le Portugal qu'il avoit prefque tout conquis. M. de la Neufville remonte, à l'exemple des Hiftoriens Espagnols & Portugais, jufqu'à Tubal cinquiéme fils de Japhet, dont les defcendans nommez Ibériens, occupérent, ditil, cette contrée fous le nom d'Ibérie; des defcendans de Tubal, il paffe aux Carthaginois, qui après avoir poffédé le même pays pendant plus de trois cens cinquante ans, en furent chaffez par les Romains; & des Romains, qui en furent les maîtres pendant plus de fix fiécles, il paffe aux Alains, dont l'invafion fut fuivie de celle des Wandales, des Suéves, des Goths & enfin des Maures, que Rodrigue, le Comte Henri & fes fucceffeurs eurent tant de peine à repouffer au

de-là des Mers. A ces révolutions fuccéde l'établiffement des Rois que M. de la Neufville n'a conduit que jufqu'en 1521. à la mort d'Emanuel I.

niers tems,

Le titre d'Hiftoire générale qu'il avoit donné à fon Ouvrage, exigeoit qu'il la fuivît jusqu'aux der& il l'avoit furabondamment promis dans fa Préface: cependant, près de trente années fe font écoulées depuis, fans qu'il en ait rien fait paroître, foit qu'il ait toujours été retenu par l'idée d'une plus grande perfection, foit que féduit d'abord par le fimple

calcul de moins de deux fiécles qui lui reftoient à écrire, contre plus de vingt qu'il étoit censé avoir écrits, il n'ait reconnu qu'en mettant la main à l'oeuvre, qu'en fait d'histoire, la partie ancienne coû

te peu en comparaifon de la moderne; que quand il s'agit de tems fort éloignez, on en dit ce que l'on peut, trop fouvent ce que l'on veut ce qui eft toujours bientôt fait; au lieu que dés qu'on eft arrivé à un tems poftérieur qui embraffe notre propre fiécle, il se préfente une multitude d'événemens dont la mémoire s'eft trop confervée, pour qu'on puiffe en obmettre aucun. Le feul détail des circonftances accable l'Ecrivain, malheureusement occupé d'ailleurs à concilier fans ceffe la fidélité de l'hiftoire, avec les ménagements dûs aux Puiffances intéreffées dans les événements qu'il rapporte.

Le nom que l'Hiftoire de Portugal fit à M. de la Neufville, fut pref que l'unique follicitation qu'il employa pour entrer dans cette Académie, où il fut reçû Affocié au

Commencement de l'année 1706. Il y choifit pour objet de fes Recherches, l'Hiftoire de l'Etabliffement des Poftes chez les anciens & les modernes ; & après en avoir lû à la Compagnie diférens morceaux, il les raffembla en un corps, auquel joignant tous les Réglements intervenus fur le fait des Poftes, depuis Louis XI. qui en fut le reftaurateur en France, jufqu'en 1708. qui étoit l'année dans laquelle il écrivoit, il forma du tout un Traité digne de la curiofité des Sçavants, & une espéce de Code néceffaire à ceux qui veulent s'inftruire à fond de cette portion finguliére de notre Droit public. M. le Marquis de Torcy, à qui M. de la Neufville dédia fon Traité de l'Origine des Poftes, lui fit donner peu de tems après la Direction d'une partie de celles de la

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