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tes Monumens lui avoit fait acquérir des Statues, des Bas-reliefs, des Buftes exquis, des Pierres gravées, des fuites nombreuses de Médailles, Grecques, Romaines, Barbares, & jufqu'aux derniéres Monnoyes des Peuples les plus éloignez. Il ne manquoit à tant de richeffes Littéraires, que d'être placées, comme il fe l'étoit toujours propofé, dans les Galeries de quelque fuperbe Palais , pour donner aux Sçavans & aux Curieux un spectacle digne des plus grands Princes.

L'Académie des Sciences trouvera pour lui un ample & nouveau fujet d'éloge, dans ce grand amas de Plans, de Cartes & de Defcriptions de Ports, de Côtes & de Pays, qu'il ordonnoit par tout, qu'il vérifioit toujours, & que fouvent il travailloit lui-même ; Elle en trou

vera dans fes calculs de la fonde des Mers, & dans fes autres Mémoires fur la Navigation qu'il ne ceffoit de perfectionner; dans fes Recueils d'Hiftoire naturelle, & jufques dans fes Laboratoires de Chymie, qui avoient excité la jaloufie des prétendus Maîtres de l'Art.

M. le Maréchal d'Eftrées, plus épuisé encore par les travaux que par le nombre des années, avoit depuis quelque tems de fréquentes attaques de fiévre, des foibleffes, des évanouiffemens, & il y fuc comba le vingt-huit Décembre dernier, âgé de foixante-dix-fept ans révolus.

Comme il n'a point laiffé d'en fans de fon mariage avec LucieFélicité de Noailles qu'il avoit épousée en 1698. fa mort a éteint le titre de Duché-Pairie attaché à

la Terre de Coeuvres fous le nom d'Eftrées, & il ne refte plus que Madame la Marquife de Courtanvaux & Mademoiselle de Tourpes d'une Maifon qui avoit cela de fingulier, ou plutôt d'unique, que fes cinq derniéres Générations font compofées de deux Grands Maîtres de l'Artillerie & de trois Marêchaux de France de pere en fils; tous fans interruption Chevaliers de l'Ordre du S. Efprit depuis fon institution; tous inviolablement at tachez au parti du Roi, dans le tems de la Ligue, des Guerres civiles, & des troubles de la Religion; tous avides de gloire & comblez d'honneurs, & toujours plus grands que leur fortune.

ELOGE

DE M. DE LA BARRE.

1738. LOL LA BARRE naquit à Tour

OUIS-FRANÇOIS-JOSEPH

'Affemblée.

publique

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DE

Paprès la nay le neuviéme Mars 1688. & fut ■ Martin. l'aîné de trois garçons, iffus du mariage de Paul-Joseph de la Barre, Confeiller Référendaire en la Chancellerie de Flandres, & Subftitut du Procureur Général au Confeil Provincial de Valenciennes, avec Jeanne-Marguerite Hayet fa premiére femme.

Le pere de M. de la Barre étoit entré dans le monde avec un bien confidérable, mais qui ne répondoit point encore au goût qu'il avoit pour la dépenfe; il crut y fuppléer

en s'affociant à des gens d'affaires, dont la vie brillante lui donnoit de grandes idées ; il prit intérêt dans divers Traités, & toutes fes entreprises tournérent fi mal, qu'en moins de dix ans, il fut entiérement ruiné, obligé de vendre fes Charges, & réduit à ne pouvoir seulement pas fubvenir à l'éducation de fes enfans.

Heureusement pour celui dont nous parlons, on l'avoit amené à Paris quelques années auparavant, & on l'avoit mis dans une Penfion où il s'étoit tellement fait aimer

que quand fon pere ceffa d'y rien payer, le Maître de Penfion, loin de l'abandonner en prit un foin plus particulier, l'entretint de tout, le rendit capable de Quatrième, & lui ménagea une place de Bourfier au Collège de Sainte Barbe.

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