M. MORIN. HEN ENRI MORIN naquit en 1655. à S. Pierre fur Dive, petite Ville du Diocèse de Lifieux. Etienne Morin fon pere, étoit un des plus célébres, & peut-être un des plus fages Miniftres que les Religionaires ayent eu en France; & fa mere Héléne le Paulmier étoit niéce du fçavant Jacques le Paulmier de Grentemefnil. La révocation de l'Edit de Nantes jetta toute cette famille dans de grands embarras; le pere & la mere se retirérent en Hollande, & les enfans retenus à Caen, y reçurent une éducation qui les difpofa heureufement à rentrer dans le fein de l'Eglife Catholique. Henri Morin qui étoit l'aîné, vint de bonne heu re à Paris, où il s'attacha à M. l'Aɓbé de Caumartin, depuis Evêque de Blois. En 1707. il fut reçu à l'Académie des Belles-Lettres, en qualité d'Eléve. En 1713. il paffa dans la Claffe des Affociez, & en 1724. il fut nommé Penfionnaire. L'année fuivante, des raisons de famille, & plus encore fes infirmités, l'engagérent à fe retirer en Province, & à fe démettre fimplement de fa place, fans avoir demandé le titre de Vétéran, de forte que fon nom ne fe trouvant plus fur la Lifte de l'Académie, il n'étoit pas de la régle d'y faire après fa mort, fon Eloge dans une Affemblée publi que. Il mourut à Caen, le feiziéme Juillet 1728. âgé de foixante-treize ans révolus. CATALOGUE DES OUVRAGES de M. MORIN. 1o. Des Victimes humaines. Dans l'Hif toire de l'Académie des Belles-Lettres, Tome I. pag. 47. C'étoit comme on l'a déja remarqué dans le Catalogue des Ouvrages de M. l'Abbé de Boiffy, une Question agitée dans l'Académie entre lui & M. Morin. 20. Conjectures fur un Paffage de Jofephe. Ibidem, pag. 142. 3°. Sur les Dieux Pataques où Pataïques. Dans les Mémoires, Tom. I. pag. 39. 4°. Des Augures. Ibidem, pag. 291. 5°. Différentes conjectures fur l'ANCHIALUS de Martial. Dans les Mémoires, T. II. pag. 366. 68. 6o. Des Priviléges de la main droite. Dans l'Hiftoire, Tom. III. pag. 7°. Des Baifemains. Ibidem, 74, 8. De l'ufage de la Priére pour les Morts parmi les Payens. Ibidem, pag. 84. 9. De l'ufage du Jeûne chez les Anciens, par rapport à la Religion. Dans les Mémoires, Tom. IV. pag. 29. 10°. Hiftoire Critique de la Pauvreté. Ibidem, pag. 296. 11°. Hiftoire Critique du Célibat. Ibidem, pag. 308. 12°. Question Académique; pourquoi on fait des fouhaits en faveur de ceux qui éternuent. Ibidem, pag. 325. 13°. De l'Or & de l'Argent. Dans les Mémoires, Tom. V. pag. 123. 14°. Sur le Chant mélodieux attribué aux Cygnes par les Anciens. ibid. pag. 207. M. MOREAU DE MAUTOUR. PH HILIBERT-BERNARD MOREAU DE MAUTOUR, fils d'un Auditeur des Comptes de Dijon, naquit à Beaune, le vingt-deuxième Décembre 1654. & fit toutes fes Claffes au Collége des Jéfuites de Dijon, d'où on l'envoya étudier en Droit à Toulouze. De là, il vint à Paris, où il fe maria à l'âge de vingt-fix ans ; & peu de tems après, il y fut pourvu d'une Charge d'Auditeur des Comptes, dont il étoit devenu le Doyen, plufieurs années avant fa mort. Il étoit entré Eléve à l'Académie dés le renouvellement de 1701, fut nommé Affocié en 1705. & Penfionnaire en 1712. il y Son grand âge & ses infirmités |