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SCENE III.

CIDALISE feule.

H jufte Ciel! que tout cecy commen ce à me laffer! feray-je toute ma vie en tutelle bon Dieu! Marton ? Il eft impoffible de refifter à cela Marton? Quoy tous les jours la mefme chofe Mar..... ah te voila.

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SCENE I V.

MARTON, CIDALISE.

MARTO N.

Oftre oncle eft forty Dieu mercy,

Votre CIDALISE.

Je n'en puis plus.

MARTON.

Comment, vous a-t'il dit encore quelque

chofe?

CIDALISE.

Tu n'as rien entendu.

MARTON.

La maudite nation que les oncles!
CIDALISE,

Il y en avoit pour mourir.
MARTON,

Pour moy je fuis à bout, je ne le com

prens point.

CIDALIS E.

Ny moy non plus.

MARTON,

Qui peut l'irriter de la forte?

CIDALIS E.

Je commence à le deviner.

MARTO N.

Il ne faut qu'une bagatelle, pour le met tre de mauvaise humeur.

CIDALISE.

Un rien fuffit pour le mettre en colere.
MARTON.

Cela eft vray. Vous ne vous levaftes pas hier affez matin, & vous le fiftes attendre à dîner. Il querella deux heures, je ne vois pas pour moy.

CIDALIS E.

Dîne-t'on devant trois heures à Paris?

MARTON.

C'est ce que je luy dis, Il fe plaint auffi que

vous voyez trop de monde, & que.... CID ALISE.

Veut-il que je ferme la porte à tous mes

amis?

MARTON.

Quelle apparence? Vous allez, dit-il, fouvent aux Comedies, à l'Opera, au Bal, & yous joüez gros jeu.

CIDALISE.

Le Carnaval, peut-on faire autre chose? MARTON.

J'en demeure d'accord. L'Efté, vous aimez à vous promener, & vous ne revenez pas de bonne heure d'ordinaire.

CIDALISE.

N'eft-ce pas une chose bien étrange de fe promener l'Efté?

MARTO N.

Rien n'eft plus naturel fans doute. Vous avez des amans, & le nombre peut-eftre pourroit.....

CIDALIS E.

Eft-ce un crime d'avoir des amans ?

MARTON.

Bon un crime. Voila un plaifant crime ma foy. C'est un crime bien plutoft de n'en avoir pas aujourd'huy. Allez, allez, Madame, il fe moque de nous. Ne vous contraignez point, pourveu qu'on ait la confcience

nette,

nette, qu'importe des discours? Laiffez quereller Monfieur voftre oncle, n'en faites pas moins tout ce que vous voudrez; la liberté eft une belle chofe ; vous en jouyrez tous deux, il fe veut fâcher, il fe fâchera : vous voulez vivre à voftre maniere, vous y vi

vrez.

CIDALISE.

Depuis tres-peu de temps ma conduite le bleffe, & j'en découvre les raifons.

MARTON.

Il faut effectivement qu'il y ait quelque chofe à tout cecy, que je ne comprens point, depuis deux ans que je fuis avec vous, nous avons toujours vefcu comme nous vivons & votre oncle ne nous perfecute que depuis trois mois.

CIDALIS E.

Et tu ne penetres point encor d'où cela vient ?

MARTO N.

Non ma foy.

CIDALISE.

Tu ne vois pas là l'efprit de ma tante à dé

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mon oncle à me tourmenter.

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Elle s'imagine que je fuis le feul obstacle à l'amour qu'elle a fans doute pour Eraste. MARTON.

Ah par ma foy, Madame, vous avez raifon. Je rappelle mille & mille choses qui me convainquent de ce que vous dites. En verité je fuis bien forte.

CIDALIS E.

Ne remarques-tu pas toutes les fois qu'Erafte me vient voir, que ma tante descend auffi-toft icy?

Juftement.

MARTON.

CIDALI SE.

Quelle me charge toujours de quelque af faire qui m'oblige à fortir, afin qu'elle demeure feule avec luy. J'ay vingt fois eu la

.

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