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les moyens de fe retirer, de fe rallier, & de recevoir du fecours, qu'on voudroit faire entrer dans une Place. On observe dans la conftruction du chemin-couvert qu'il ne foit point enfilé, ni vû de la campagne, & l'on pratique autant de traverfes,qu'il ya de petits efcaliers pour aller du fond du foffe au chemin-couvert. Le grand effort des fiéges eft de s'emparer du chemin-couvert, parce qu'ordinairement les Affiégés le paliffadent par le milieu & y préparent des fourneaux de tous côtés. On dit emporter le chemin-couvert, pied à pied, par la fappe, & par les fourneaux ; faire un logement fur le chemin-couvert, en enfiler une partie tant à droit qu'à gauche; infulter le chemincouvert, y aller brufquement, fans fe couvrir, & en chaffer l'ennemi à coups de main. L'attaque du chemin couvert le fait de deux maniéres, ou par la fappe, ce qui menage les Troupes, mais cette maniere eft lente; ou en délogeant les ennemis à coups d'épées, & cette maniere coute beaucoup.

CHEMISE, ce terme eft vieux; il fignifioit le revêtement de muraille, qu'on don, noit aux ouvrages de terre, particulierement à ceux, qui font de terre fabloneufe, qui fans cela auroient befoin d'un trop grand talus pour fe foutenir, & feroient trop de montée: On dit aujourd'hui Ouvrage revétu, Place revêtue.

CHEVAL-DE-FRISE, eft une poutre à peu près d'un pied de diamêtre, longue de dix à douze pieds, taillée en cinq ou hx pans, percés de part en part, armés à chaque trou d'un piquet ferré par les deux bouts, qui déborde environ trois pieds de

chaque côté; cette poutre prefentant des pointes partout, fert utilement à boucher l'ouverture d'une brêche, ou l'avenue d'un Camp.

CHEVAU-LEGER, eft un homme de guerre qui combat à cheval, c'est ce que nous appellons proprement un Maître, ou un Cavalier. Le mot de Gendarmes fut autrefois affecté à des Cavaliers armés pefamment, & de pied-en-cap, & on donna le nom de Chevaux-Legers à ceux qui étoient équipés plus légérement; aujour d'hui on appelle Chevaux-Legers,ces Com→ pagnies, qui n'entrent jamais en corps, & qu'on appelle Compagnie d'ordonnan ce. On dit les Chevaux-Legers de la Garde du Roi, les Chevaux-Legers de la Reine, les Chevaux-Legers de Monfeigneur le Dau phin. Ces Compagnies font commandées par un Capitaine-Lieutenant, & le Roi, ou le Prince, qui leur donne le nom, en font les Capitaines. Les Officiers des ChevauxLegers de la garde font les mêmes, que ceux des Gendarmes à la referve de quatre Cornettes, qui tiennent la place des Enfeignes & des Guidons. Les appointemens font moins forts que ceux des Gendarmes. L'habillement des Chevaux-Legers eft rouge, galonné d'un galon d'or & d'argent; le nom de Chevau-Leger vient de ce qu'ils étoient armés plus legerement que les Gendarmes, qui l'étoient de pied-en-cap. Voyez Compagnies des Chevaux-Légers de la Garde, &Chevaux-Légers de la Gendarmerie.

CIMIER: fuivant la maniere des tems les plus reculés, & de plufieurs Nations, nos anciens Chevaliers mettoient des ci

miers fur leurs cafques, peu de tems après ils retrancherent ces fardeaux inutiles, qui affommoient ceux qui les portoient, & les cimiers, que l'on mit fur les cafques ne furent plus, que de petites figures, qui n'en augmentoient gueres la pefanteur.

CINQUAIN, eft un ancien ordre de Bataille pour ranger cinq Bataillons, de façon qu'ils forment trois lignes, & faffent une avant-garde, un corps de bataille, & une arriere-garde. Pour former un cinquain, on met les cinq Bataillons fur une ligne, on fait alors marcher le deuxiéme, & le quatrième à l'avant-garde, & on laiffe le premier & le cinquiéme fur le terrein pour fervir de corps de bataille, enfuite chaque Bataillon doit avoir un Efcadron à fa droite, & un à fa gauche.

On peut mettre en bataille, par l'ordre du cinquain un nombre de Bataillons produit par la multiplication du nombre de cing. Par exemple, on met dix Bataillons en bataille par l'ordre du cinquain, en formant deux cinquains, l'un à côté de l'autre, Pour quinze bataillons on formera trois cinquains l'un à côté de l'autre, & quatre cinquains pour quatre Bataillons, & ainfi de tous les nombres, qui viennent du nombre cinq; cela peut auffi fervir pour d'autres nombres, par exemple, en mettant feize Bataillons en ordre de bataille à chaque aile, on peut former un cinquain, & un fixain au milieu, & ainfi du refte; en mêlant les fixains avec les cinquains. CIRCONVALLATION, eft une li gne, ou un foffé, que les Affiegeans font à la portée du canon de la place, & qui

tegne autour du camp, pour en affûrer les quartiers, contre le fecours des Affiegés. La profondeur de ce foffe eft environ de fept pieds, fa largeur par en haut eft de douze; il eft bordé d'un parapet qui, de distance en distance, eft flanqué par des redoutes, & quelquefois par des fortins. Il y a des circonvallations prefque toutes faites par le grand nombre de foffes, qui occupent un Pays, quand on en trouve on ne fait que tirer des lignes de communication d'un foffé à l'autre, qui forment la circonvallation. On ne fait point paffer de ligne de circonvallation au pied d'une hauteur; ou quand il y a des lieux de commandemens qu'on ne peut enfermer dans les lignes, on les fait fortifier & garder, de peur que, fi l'ennemi s'en rendoit maître, il n'incommodât les Troupes dans le Camp, en logeant du canon fur la hauteur qui commanderoit la ligne. Les lignes de contrevallation fervent à fe couvrir contre les entreprises de la Garnison.

CITADELLE, eft un fort de quatre de cinq, & même de fix baftions, bâti fur le terrein le plus avantageux de l'enceinte d'une Ville, pour la mieux commander. Ce fort eft feparé de la Ville par une efplanade, afin d'en mieux difputer les approches contre l'ennemi. Une Citadelle défend les habitans d'une Ville, s'ils reftent dans leur devoir, & les châtie s'ils fe revoltent. On attaque toujours une Ville la premiere, afin que, quand elle eft cmportée, les Affiegeans puiffent mieux fe couvrir contre le feu de la Citadelle.

CLAYES, font des branches d'arbres

étroitement entrelaffées les unes avec les autres, qu'on deftine à couvrir des traverfes & des logemens, après les avoir chargées de terre, pour fe garantir des feux d'artifice, & des pierres que l'ennemi peut jetter deffus; quand on veut paffer un foffe, qui vient d'être faigné, on jette des clayes fur la boue, qui refte au fond afin d'en affermir le paffage.

COFFRE, eft une profondeur particu liere creufée dans le fond d'un foffe fec, de la même largeur du foffe; on la couvre de foliveaux, élevés de deux pieds au-deffus du plan du foffé, cette petite élevation fert de parapet, & a des embrazures. Les coffres font des ouvrages préparés à loifit par les Troupes d'une Place, qui fervent à faire feu fur l'Affiégeant, quand il entreprend le paffage du foffe. La largeur du coffre eft à peu près de 15. à 18. pieds, & fa profondeur de 6. à 7. fa feule longueur le diftingue de la capponniere, qui n'oc cupe, pas toute la largeur du foffé. Un coffre eft auffi different de la traverse, & de la galerie, en ce que ces deux derniers ouvrages fe font par les Affiégeans, & que le coffre eft conftruit par les Troupes de la Place.

COLONEL, ce titre fe donne aux chefs des Regimens de Dragons, & d'Infanterie Françoife. La charge de Colonel-Général d'Infanterie Françoife a été fupprimée, parce que le pouvoir de cette charge étoit trop étendu.Il confiftoit àavoir la nomination de toutes les Charges d'Infanterie, à faire rendre la juftice en fon nom, à avoir une Com

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