''

ti, ni le Roi même, ne pou 66 voient les délivrer pour le prefent. Une troupe de Soldats " ou de canailles allérent enfuite " piller la maison du Pere Gre-" goire, nôtre Interpréte, dans “ laquelle on avoit mis les har-" des de nos perfécutez ; on les “ fit auffi prifonniers, avec l'Ab-" ba Euftatcus, premier Favo-" rì & Ministre de l'affligé Tu-“ ftos, & nôtre particulier Pa-" tron & Procureur, & fans aucun délai on fit revenir nos Religieux le Gouverneur, fous la protection de qui ils" avoient été, fut même obligé de s'enfuïr. “

k

Enfin ledit Roi David arriva " à Gondar, où à peine fut-il " couronné, qu'un parti contrai- “ re fit couronner auffi son fre- “ re aîné nommé Makfa, qui‘ lui difputoit la Couronne

E 3.

par-"

5, parce qu'il étoit, à ce qu'ils difent, fils légitime de Tam, ,, & non point d'une efclave ,, comme David. Cependant ,, comme le parti de David étoit ,, plus fort, Makfa fut renvoić de nouveau à Vekna, & on coupa les mains & les pieds à » fix perfonnes de fon parti.

"

2

,, Quelques jours après le cous ›› ronnement du Roi David, nos Miffionnaires arrivérent, & » furent logez,non dans leur premiere maison, mais dans le Palais Roïal. On les fit com,, paroître le Samedi fuivant, enfuite dequoi on les renvoia bien gardez, à leurs logemens. " Le Roi cependant tint divers Confeils avec les Grands, à ce fujet, qui vouloient leur mort, » parce qu'ils étoient Francs, incirconcis & contraires à leur Religion Ethiopienne. Cepen

"

"

ne

"

ક

dant le Roi, qui fouhaitoit feu- ' lement qu'on les fit fortir du " Roiaume, étoit apuié par l'E-“ vêque, avec un Moine de confidération, qui foûtenoient que felon leurs Livres, une murail- " le faite par le Créateur pouvoit être défaite par les " hommes, & qu'ainfi ils ne devoient pas mourir ; mais " être renvoiez hors de leur païs. Ils fe contrarioient cependant entr'eux; mais la plus grande partie ne pouvoit être fatisfai- « te que par leur mort; & entr'autres, quatre faux-témoins difoient avoir été mis en prifon comme rebelles par le Roi Tuftos, & avoient couru rif- « que de perdre la vie, où au moins les yeux, pour la feule raifon qu'il les avoit affuré « comme Francs, ce qui les faifoit crier, avec la populace, નહિ ૬

"

+

auffi-bien devant qu'après leur fentence fang pour fang, & à la fin, qu'ils foient lapidez, Il n'arriva pas autre chofe le Dimanche fuivant, finon que ,, que le fufdit Roi Tuftos, aiant auffi été accufé comme Franc, c'est-à-dire, qu'il avoit parti ,, cipé à nôtre Korban, qui eft le Sacrement de l'Euchariftie ,, ce nouveau Roi David alla ou envoia le vifiter, lorfqu'il " étoit quafi agonifant & l'en,, couragea à ne rien craindre fi Dieu lui donnoit la que fanté, il le retiendroit à fa Cour avec toutes fortes de ref ,, pe&t, & que le Roiaume dont il avoit joui pendant quatre ,, ans, & qui ne lui apartenoit pas, puifqu'il descendoit d'une ligne, feminine; il l'avoit ,, plûtôt été par disposition divine qu'autrement, ce qui fai

"

رو

دو

&

foit que fa feule envie étoit de " fçavoir la vérité ou la faufseté “ de ladite accufation, & la rai- CC fon pour laquelle il avoit reçû“ dans fon Roiaume nos Mission-" naires; il lui répondit que ·Pac- ". cufation qu'on faifoit contre lui ce étoit très-fauffe, puifqu'il n'a cs voit jamais été à la Maifon def dits Religieux pour recevoir les Korban, que d'ailleurs la'c. bonté, la fcience & l'industrie defdits Miffionnaires avoient été‹‹ les motifs qui l'avoient engagé à les aimer, honorer com-ce me fes freres. Leur conduite & ‹‹ maniere de vivre, ajoûtoit-il, “ m'enchaînérent le cœur, m'o- 's bligérent à leur vouloir toute « forte de bien, je leur en‹‹ aurois fait davantage, fi la fortune ne m'avoit pas été fi con- ' traire; où pourroit-on, dans ce tout l'Empire Aby fin, trouver « ES des