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Leur hauteur eft de fept pouces deux lignes, & le diamétre de leur ouverture de trois pouces deux lignes. Ils contiennent à peu de chofe près une chopine de Paris.

No. II.

CE vafe eft de la même matiére que les précédens, c'est-à-dire, de terre cuite. Il préfente à son extrémité une tête de jeune cerf. Il a quatre pouces de largeur, & fept pouces deux lignes de hauteur. Il contient un peu plus que la chopine de Paris. La couleur en eft abfolument noire. Il n'a d'autre ornement que les cannelures les plus belles, les plus fimples, les mieux efpacées. Enfin je connois trèspeu de morceaux dont le trait foit plus élégant. Ce que je puis ajoûter, c'eft qu'il avoit appartenu à M. de Peiresc. Dans le cabinet des Eftampes du Roi, on conferve un Manufcrit où ce fçavant homme avoit fait représenter, & fouvent avec les couleurs de l'objet, plusieurs beaux vafes antiques. Celui dont il eft ici queftion, s'y trouve deffiné avec beaucoup de foin, & prefqu'auffi grand que nature. Nous devons regretter les explications dont M. de Peiresc avoit, fans doute, accompagné ce Recueil de deffeins. La perte des plus beaux manuscrits, la ruine des cabinets les plus curieux n'arrivent que trop ordinairement à la mort des particuliers. Ces exemples devroient engager les poffeffeurs de ces tréfors à les laiffer dans quelque dépôt public. Il n'y en a point de plus fûr que celui du Roi.

PLANCHE

N°. I. & II.

XXXVI.

ON auroit peine à croire qu'un monument orné d'un si grand nombre de parties faillantes, pût être auffi entier que ce vafe,où l'on remarque quelques ornemens de ronde boffe, mêlés avec la façon de peindre, ou plûtôt de deffiner, pratiquée par les Etrufques fur leurs ouvrages de terre ; & j'avoue que c'eft une chofe que je n'ai vûe

que

dans le N°. I. de la Planche XXV. & dans celui-ci. Les quatre têtes de femme richement coëffées, dont le couvercle eft accompagné, se ressemblent, & ont certainement été jettées dans le même creux. Il préfente fur le côté qu'on ne voit point,un Satyre caractérisé par la queue & les pieds de chévre, & qui femble confulter une femme. Cette derniére figure, mille fois répétée fur ces sortes d'ouvrages, reparoît fur le côté que j'ai fait deffiner, & elle y eft accompagnée d'une figure à genoux qui la confulte, ou qui lui adreffe ses priéres, dans une pofition qui n'eft point ordinaire aux Etrufques, & qui m'a déterminé à la mettre fous les yeux du Lecteur. On voit plus en grand au N°. II. une des quatre têtes dont ce monument est orné; & je l'ai fait graver de face & de profil, pour en faire mieux fentir le mérite & la fingularité. Le corps du vafe, en comprenant le bouton dont le couvercle eft couronné, a fept pouces huit lignes, les anses le furmontent d'un pouce huit lignes, le diamétre eft de cinq pouces sept lignes, & chaque tête a un pouce huit lignes depuis l'extrémité de fon cou jusqu'au haut de la coëffure. J'ai encore un vafe dont la forme eft abfolument pareille, mais dont la proportion eft plus forte. On y voit quatre boutons, à la place des têtes de celui-ci.

N°. III.

Ce petit pot de terre cuite, dont la hauteur est de quatre pouces, & la largeur de deux pouces fept lignes, à trois anfes & trois becs. Il y a apparence qu'il étoit deftiné à l'ufage de la table, & qu'on y mettoit une liqueur dont on avoit fréquemment befoin: car le vafe eft ce qu'on appelle vulgairement fort à la main. Sa forme n'eft pas fans mérite, indépendamment de fa commodité, qui doit être le premier objet de l'ouvrier. Ce petit morceau est tout-à-fait noir: le vernis n'en eft pas des plus beaux, & sa conservation n'est pas bien complette.

N. IV.

N°. IV.

La forme de plusieurs vafes Etrufques témoigne qu'ils ne fervoient qu'à orner & à décorer les endroits où ils étoient placés. Cependant les fabriques d'Etrurie produifoient auffi des taffes, des écuelles, & des plats de toutes les grandeurs, pour les ufages les plus communs. Ces derniers font en général d'un travail fort groffier, & prefque tous de couleur noire, ce qui fuffit pour les faire reconnoître. Mais afin que, pour fonder fon jugement, on ne foit pas obligé d'être attentif à l'impreffion qui naît de la fabrique & du vernis, on doit obferver qu'ils ont pour la plûpart dans leur fond intérieur des ornemens qui n'ont pû être exécutés qu'avec des inftrumens que nous appellons aujourd'hui des fers. On en appliquoit l'empreinte lorfque la terre étoit molle, & par conféquent avant que de la mettre au feu; & j'ofe affûrer que ces ornemens qui font infiniment variés, ont la fineffe & l'intelligence de l'orfévrerie. Ce petit plat a sept pouces de diamètre, & fon élévation depuis fon plan eft d'un peu plus de deux pouces. J'en ai au moins trente de cette même cfpéce; & la plûpart ont dans le milieu les ornemens dont j'ai parlé, & cette tête de face qui paroît dans la gravúre.

PLANCHE XXXVII.

CE vafe de terre & d'un travail ordinaire aux Etrufques, eft d'une forme agréable. Il est affez bien confervé à la réserve de l'extrémité fupérieure, dont la moitié est rétablie. On voit dans le deffein dont il eft orné une figure nûe & debout, à laquelle une femme affife & vêtue femble présenter une offrande. Ce fujet qui, avec peu de différence, revient souvent fur les vafes Etrufques, n'en eft pas pour cela mieux connu : je dis la même chofe du grouppe qui paroît fur l'autre côté de ce vase. Ce font deux figures entiérement vêtues de longues robes, & dont l'une s'appuie

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fur un bâton. Elles peuvent tout au plus nous donner l'idée de l'habillement le plus commun parmi cet ancien peuple. Les ornemens qui accompagnent les grouppes font bien difpofés, & fort élégans. La hauteur de ce vafe eft d'un pied cinq lignes, & fon principal diamétre de sept pouces fept lignes.

PLANCHE
NCHE

XXXVIII.

CET autre vafe du même genre & du même travail a neuf pouces fept lignes de hauteur, & fix pouces quatre lignes de diamètre. Les figures ont environ quatre pouces de hauteur, & les bordures du haut ne regnent point fous les anfes. Chaque grouppe de deux figures occupe une des deux faces du vafe. L'un de ces grouppes repréfente encore, ce me femble, une espéce de confultation: mais quoique les figures foient également debout, leur position est différente. On voit dans l'autre grouppe une femme vêtue, appuyée fur un long bâton; elle préfente une offrande, c'eft-à-dire, un plat d'où s'envole un oifeau qui emporte un fil auquel il eft peut-être attaché. Elle rend cet hommage à une figure aîlée & affife. Elle eft la même que celle que j'ai regardée comme un Génie dans le plat que l'on voit à la Planche XXXIV. Cette figure tient une espéce de couronne; elle a tous les caractères d'une femme par la coëffure, les ornemens & la gorge : & cependant le fexe s'y trouve contraire. C'est ce qui me porte à la regarder comme celle d'un hermaphrodite, ou comme une image fymbolique de la nature qui a en effet tous les fexes. Mais les conjectures ne finiroient point fur des matiéres auffi obfcures. Le vase feroit de la plus parfaite conservation, fi l'une de fes anfes n'avoit un peu fouffert.

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LES anfes de ce vafe font plates : ce qu'on ne peut diftinguer dans l'aspect où le deffein le présente. Il est d'un excellent goût & d'une confervation complette,& rehauffée de très-peu de blanc. On voit fur chaque face un grouppe de deux figures variées, quoique dans des attitudes simples. Elles paroiffent occupées, comme celles du vase précédent, à confulter & à être confultées. Les ornemens ont une forte de variété, mais toûjours le goût national. Ce morceau a onze pouces de hauteur, & fept & demi de diamétre.

PLANCHE XL.

CE Ce que j'ai à dire fur ce vafe eft incertain. Je crois qu'il étoit destiné à l'usage ordinaire. Mais ce qui mérite quelque considération dans ce petit monument, c'est la figure dont il eft orné. On l'a gravée plus en grand au-deffous du vase, pour mettre le Lecteur à portée de fentir la compofition & l'action de cette jeune fille. Il paroît que le fujet eft un jeu d'adresse qui confiftoit à faire paffer en courant la liqueur du vafe qu'elle tient de la main droite, dans le trou du vafe ou de l'efpéce de tambour de bafque qu'elle foûtient de la main gauche. La table que l'on voit devant elle fervoit peut-être à placer fon vafe, quand elle n'en avoit plus befoin. Quelqu'un pourra même s'imaginer que ce vafe n'étoit fait que pour ce jeu, qui, fans doute, s'exécutoit en danfant car on fçait combien les Etrufques pratiquoient la danse, dont ils étoient les inventeurs. Le fond de couleur noire & la couleur rouge découverte deffinent feules tout ce que l'on voit fur ce vafe, dont la hauteur eft de quatre pouces une ligne, & la largeur est exactement d'un pouce de moins. Il contient un demifeptier de liqueur.

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