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2. Cor. 1. 19. ftable: tout y eft vrai.

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CHAP. VI. fon amour? Regarderons-nous en lui nos biens comme incertains, & comme en pé ril? Aurons-nous de lui la même défiance que d'Adam, qui a fi mal répondu à notre efpérance? Nos promeffes, après qu'il s'en eft rendu le garand, font-elles douteufes & fujettes à variation? Demandons-le à faint Paul qui en eft fi bien inftruit, & propofons-lui nos doutes. Le out & le non ne fe trouvent point en JESUS-CHRIST, nous répond-il. Tout y eft ferme & JESUS-CHRIST Fils de Dieu qui vous a été prêché par ɔɔ nous, n'eft point tel que le oui & le non fe trouvent en lui: mais tout ce qui eft ɔɔ en lui eft oui, c'eft-à-dire uniquement » certain. Car en lui toutes les promef fes de Dieu font oui, & font amen, pour » fa gloire, » c'est-à-dire, qu'elles ont en lui & par lui leur vérité & leur accomplif fement, & que c'eft ainfi que Dieu eft reconnu fidéle dans fes promeffes, & que la gloire eft rendue à fa miséricorde qui a promis, & à fa vérité qui a accompli tout ce que fa miséricorde avoit promis.

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§. IV. Pour affurer encore davantage notre efpérance, JESUS-CHRIST nous applique le fruit de fa mort dans le Batême & dans l'Euchariftie.

. IL faut avouer néanmoins qu'il y au roit encore quelque chofe qui pourroit fer

* Ora yo inayye | vulgate en cet endroit λία θεῖ, ἐν ἀντῷ τὸ ναι, eft plus obfcure : mais · καὶ ἐν αὐτῷ τὸ ἀμὴν, τῶ le texte original reDew ways doğar. La claircit.

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vir de prétexte à l'hésitation & à la timidité CHAP. VI. de notre espérance en J. C. s'il s'étoit contenté d'accomplir en mourant pour nous les promeffes qui nous ont été faites, & dont il eft en même-tems le dépofitaire & la caution à notre égard; & s'il nous avoir Laiffés fans aucun témoignage fenfible qu'il nous avoit affociés à fa mort. Car lorsqu'il l'a foufferte, aucun de nous n'étoit préfent, & tous ceux qui ont été les miniftres d'un fi grand facrifice, n'y ont contribué que par leurs crimes. Nous voudrions que le prix d'une mort qui nous a rendu là vie nous fût appliqué par quelque myftere qui fût en même-tems efficace & vifible. Nous defirerions qu'on nous plongeât réellement dans le fang qui nous a lavés. Nous ferions confolés, & pleinement affermis, filon atteftoit par quelque augufte cérémonie, que la mort de J. C. eft à nous, qu'elle nous eft propre, que nous fommes morts & enfevelis avec lui.

2. Mais c'est précisément ce que le bâteme a fait par rapport à chacun de nous. "Ne fçavez-vous pas, nous dit faint Paul, « Rom. 6. 3.4. que nous tous qui avons été batifés en J. ce C. nous avons été batisés en fa mort ?«< Nous avons été enfevelis avec lui par le ce barême , pour mourir". C'est-à-dire, pour entrer dans fa mort, pour en recevoir l'effet, & pour y participer en l'imitant : car le texte original porte dans les deux endroits, in mortem, es rov θάνατον ; & cette expreffion fgnifie clairement, que la mort de J. C. eft devenue notre bien, notre prix, notre mort, & que nous y avons été réellement afsociés par un mystere éga

CHAP. VI. lement efficace & fenfible, comme nous le demandions.

3. Si cela ne fuffit pas, J. C. nous met entre les mains l'hoftie même qui nous a rachetés, l'agneau même qui a été immolé pour nous, le fang même qui a été répandu pour nous. Il ne fe contente pas de Fafperfion générale qui en a été faite à la Croix: il nous offre lui-même la coupe ou il eft renfermé. Il nous exhorte à la prendre, & à la boire, comme notre rançon particuliere. Il nous déclare qu'elle eft pour nous la coupe d'une alliance éternelle. Il nous affure qu'elle eft pleine du fang qui nous a remis nos péchés. Quel myftere fera capable de nous raffurer, fi celui-ci ne nous raffure pas? Il eft perfonnel, quoique général. Il eft à chaque particulier, quoiqu'il foit le facrifice univerfel. Il est entier & parfait pour la moindre brebis, comme pour tout le troupeau.

4. Il ne reffemble pas aux facrifices anciens offerts pour le péché, dont le pécheur étoit exclus. Il ne reffemble pas aux holocauftes prefcrits par la loi, où Dieu feul avoit tout, fans que fes ferviteurs y fuffent admis. Il ne reffemble pas aux hofties pacifiques, où l'on ne pouvoit recevoir qu'une petite partie, & où le partage qui s'en faifoit entre Dieu, le prêtre & le peuple, pouvoit faire douter qu'on eût été uni à Dieu, puifqu'on étoit exclus de la partie qu'il s'etoit réfervée. Ici tout eft raffemblé, & tout est réuni. Le même facrifice eft en même tems holocaufte pour le péché, & pacifique. Dieu ne fe réferve rien qu'il n'accorde auffi au prêtre, au peuple, à chaque fidéle. Comment un témoignage fi perfon

nel, & en même-tems fi fenfible, ne don- CHAP. VI. ne-t-il pas à notre efpérance en J. C. crucifié un degré qui aille jufqu'à la confiance, quoiqu'il ne puiffe & ne doive jamais aller jufqu'à la certitude? Comment repouffe-ton même, par une espece d'incrédulité, & le myftere qui nous eft offert, & la main qui nous le préfente ? Et comment fe sépare-t-on foi-même du falur, en demandant toujours de nouvelles preuves qu'il eft pour nous, & ne faifant aucun ufage de celles qui nous font accordées.

§. V. L'application de ce fang nous eft faite au faint facrifice de la Meffe, comme fi nous affiftions à celui de la Croix.

1. Si nous avions été inftruits de ce qui fe paffoit fur le Calvaire, & qu'il nous eût été permis de nous approcher de la croix de J. C. avec quelle ardeur l'euffions-nous embraffée ? Avec quel refpect euffions-nous reçû fur nos têtes le fang qui découloit de fes plaies? Avec quelle religion euffions-nous baisé la terre qui en étoit arrosée ? Combien euffions-nous defiré que ce fang adorable pénétrât jufques dans notre cœur, & qu'il le purifiât de tout ce qui le rendoit injufte? Et combien euffions-nous été raffurés, fi J. C. lui-même nous avoit exhortés à le recueillir, & à le boire, & s'il nous avoit dit du haut de fa croix, qu'il le répandoit pour la rémiffion de nos péchés ? Tout cela fe trouve dans le myftere de fon corps & de fon fang offerts pour nous fur l'autel, & diftribués à chacun de nous. Et deformais fi nous manquons d'efpérance, c'eft que nous manquons de foi, & que

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CHAP. VI.

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nous ne comprenons pas ce qui nous eft donné, parce que l'efprit de Dieu qui nous le feroit comprendre, n'habite point en nous au lieu que ceux qui l'ont reçu font dans l'admiration d'un fi grand don, & s'empreffent pour en faire un faint ufage 'bien loin de demander quelque nouveau té.Cor. 2. 12. moignage. Nos autem non spiritum hujus mundi accepimus, fed fpiritum qui ex Deo eft, ut fciamus qua à Deo donata funt nobis.

Lib. 10. Conf.

C. 43. N. 3•

2. Je fais, dit faint Auguftin, une profonde réfléxion fur le prix que J. C. a donné pour moi, lorfque je reçois ce prix-là même, que je le mange, que je le bois, & que je le diftribue aux autres. Je le regarde comme étant à moi. Je m'y unis étroitement, & tout mon defir eft de ressembler à ces pauvres fpirituels dont la fainte faim s'en raffafie. Cogito pretium meum, & manduco, & bibo, & erogo: & pauper cupio faturari ex eo inter illos, qui edunt & faturan tur. Il faifoit ce qu'il loue dans fa pieuse mere. Il uniffoit, comme elle, fon ame par 'le lien de la foi, c'eft-à-dire, par une intime confiance, à la fainte victime qui étoit offerte fur l'autel, & diftribuée enfuite aux fidéles: & il s'appliquoit ainfi par une vive efpérance le fruit & le mérite des fouffrances & de la mort de J. C.: Ad cujus pretii noftri facramentum ligavit ancilla ina animam fuam vinculo fidei.

3. Douterois-je, difoit-il, que nos péchés ne fuffent remis, en recevant celui dont le fang a effacé la cedule qui nous étoit contraire, & dont la mort a triomphé de notre accufateur,qui cherche en vain nos péchés dans celui qui les a effacés, & qui l'a vaincu? Eft-il au pouvoir de quelqu'un de

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