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mens & dans le 4. Concile en par ticulier qu'on tint à Tolede, dans le 25. chapitre duquel on peut voir

que

la coutume de donner un Anneau aux Evêques avoit deja été introduitte, ce qui en montre l'ancienneté. Les Evêques Grecs ne le portoient point, mais les feuls Evêques Latins. Autre fois les Empereurs & les Rois de France inveftiffoient les Evêques, & les Archevêques en leur donnant l'Anneau, & la Croffe. On leur l'oftoit quand par de legitimes raisons on les depofoit, & on leur le reftituoit quand on les rétabliffoit dans leur Charge. Nous rangeons icy les Anneaux des Grands Prêtres de l'ancienne Loy, ils faifoient auffi partie de leurs ornemens; mais ils les portoient au bas de leur robe; nous n'apprennons pas qu'ils en portaffent aux doigts comme nos Evêques. L'Anneau étoit encore un des ornemens du Grand Prêtre de Jupiter que l'on nommoit Flamen, Dialis; Mais cet Anneau devoit être large, & c'étoit afin qu'il ne parût jamais contraint dans au

cune

caine de fes fonctions. Il étoit fimple & fans pierreries; il étoit feulement percé dans l'endroit où elles fe mettent. Nous parlons ailleurs amplement des Anneaux.

La Croffe ou Bâton Epifcopal,

La Croffe eft un figne de l'autorité Paftorale. Il y en a qui penfent qu'elle n'étoit du commencement qu'un fimple baton dont fe fervoient les Evêques dans leurs voyages ou leurs vifites qu'ils faifoient à pied ; mais Budée croit que c'étoit le Bâton des Augures nommé Lituus, recourbé vers l'une de fes extrémitez. Feftus au contraire dit qu'il étoit autrefois femblable à celui dont les Pasteurs fe fervoient pour arrêter ou leurs Chevres, ou leurs Brebis. Aujourd'hui elle confifte en un bâton d'argent, ou d'or recourbé & ouvragé par en haut. S'il eft vrai que par le paffé les Croffes n'étoient ordinairement que de fimple Cyprès, ou de quelqu'autre efpece de bois, il eft vrai auffi qu'il y en avoit de riches, & de préTome IV.

K

cieuses. La Sauffaïe

1. 2. Panepl. affure avoir vû à Rheims celle que portoit faint Remy qui étoit toute couverte de lames d'or, & relevée d'un bout jufqu'à l'autre par de cizelures exquifes, & artiftement travaillées.

Les Evêques ne font pas les feuls qui portent la Croffe : les Abbez la portent depuis bien du temps, puifqu'il eft parlé de ce privilege dans P'Ordre Romain. Ce privilege a été auffi accordé à plufieurs Abbeffes, & à quelques Doyens de Chapitres. Dans l'Orient l'on a vû jufqu'aux Superieurs des Monafteres des Religicux la recevoir dans leur Ordination, & la porter dans les Offices folemnels c'eft dequoi nous affure Goar fur les témoignages de Codin & de Simeon de Theffalonique. Au contraire Balfamon femble vouloir dire que les Evêques mêmes ne la portoient pas au commencement, & que ce droit étoit refervé aux feuls Patriarches. Quoi qu'il en foit la Croffe des Orientaux n'eft pas recourbée comme l'eft celle des Occi

dentaux; mais elle finit ou par un Globe d'Yvoire ou par une Croix

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Ou par un bois mis en travers faifant la même figure que la Lettre Tau. Quelquefois elle eft ornée de deux ferpens affrontez & qui fe regar

dent.

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La Croix Pectorale.

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La Croix que les Evêques portent devant leur poitrine n'eft devenuë une marque de diftinction par rapport à eux que depuis le huitiéme ou neuviée fiecle. Auffi n'en eft-il. fait aucune mention, ni dans Alcuin, ni dans Amalaire, ni dans Strabon. Il est vrai que dans le quatrième fiecle, & auparavant, les Evêques portoient une Croix tout comme ceux

de ce temps ici; mais l'on ne peut pas inferer de là qu'elle fit alors partie de leurs ornemens, ni qu'elle fut un figne fpécial qui les fit connoître, & qui les differentiât du commun du peuple. L'on n'aura pas de la peine d'en convenir fi l'on fait cette réfléxion que dans les premiers temps de

l'Eglife, les Clercs, & les Laïques indifferemment, fans en excepter les Femmes › portoient chacun une Croix dans laquelle des Reliques. étoient ordinairement enchâffées, & que les Grecs appelloient Encolpion. Il ne faut donc pas être furpris fi les Evêques en portoient une comme le refte des Fideles; on devroit l'êtreau contraire, fi l'on apprenoit qu'ils n'en portoient point. Tout ce qu'on peut dire de cette Croix, c'eft qu'alors elle étoit le diftinctif des Chrétiens en commun, fans l'être des Evêques en particulier. Il eft plus für que cette Croix dont nous parlons étoit un des ornemens du Pape, fur quoi nous avons le témoignage de Jean le Diacre dans la vie de faint Gregoire, où parmi les marques Pontificales dont il fait le dénombrement il y fait entrer la Croix Pectorale, témoignage qui eft confirmé par celui d'Innocent III. qui affure la même chofe dans le chapitre cinquante-troifiéme de fon premier Livre du Myftere de la fainte Meffe..

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