leurs Curez, les Parcadis comme nos Docteurs, les Saintons, Dervis, Zophila, & d'autres font leurs Religieux, & leurs Penitens. Tous ces Preftres & Docteurs ne boivent point de vin, la défence y eft expreffe, ils l'obfervent plus ri goureufement que les autres Musulmans, & s'ils étoient convaincus d'en avoir bû, ils feroient exclus de leurs Charges, & ne pourroient rendre ja nais témoignage ; on les regarderoit comme des infames qui rendroient mal la juftice, qui demande une grande fobrieté, & une exacte prefence d'efprit. IIL Si un Turc avoit la temerité de frapper quelqu'un de ces Preftres; on lui couperoit la main dans le tems même pour le punir de fon infolence: Et fi c'étoit un Chrêtien on le condamneroit au feu, comme ayant commis un facrilege énor me, me, & digne des plus rigoureux fupplices. Ces Preftres ont une haine fi inveterée de notre Reli gion, qu'ils cherchent les moyens les plus iniques, pour perfecuter les Chrêtiens, dans l'efperance qu'il arrivera de deux chofes l'une, qu'ils renonceront Jesusou qu'ils feront ou Christ punis felon la Loi. De là vient en partie, qu'on voit en Turquie, tant de Renegats, qui pour fauver leur vie fe font Maho- metans K Il est même d'autant plus difficile de se soustraire à une fi terrible: perfecution, qu'il se trouye une infinité de fcelerats, toujours prefts à rendre contre des perfonnes innocentes de faux témoignages: ils les rendent même avec d'au tant moins de scrupule qu'ils croyent faire une action de justice & de pieté d'attirer à leur parti des gens d'une religion oppofée à la leur. 1 |