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A yez Pinftruc tion fur les dif

pofitions

à

ces

deux Sa

vend

Il eft bon pour vous confoler, de vous. avertir que les difgraces de ce monde, la pauvreté, les maladies, les infirmitez, un métier rude & laborieux, une vie reglée & uniforme, quoique moins auftere; la retraite, des prieres & d'autres pratiques affez douces, mais aufquelles on s'engage pour toute la vie; la fuite des occafions: en un mot, vivre uniquement pour Dieu, foit qu'on pratique des aufteritez, foit qu'on ne le puiffe, font des moyens de faire une excellente penitence, aux yeux de celui qui nous juge par notre cœur, & par notre amour plûtôt que par nos œuvres

exterieures.

CHAPITRE XVI.

De la Confeffion...

I vous avez un bon Livre qui vous cremés, inftruise des difpofitions avec lefquelqui fe les il faut s'approcher des Sacremens de chez Penitence & d'Euchariftie, vous y trouLefprez verez tout ce que vous devez Içavoir de conduits Cette matiere: Si vous ne l'avez pas, lifez. à la con- ce qui fuit. Je ne m'étendrai pas &c, qui marquer les avantages de la Confeffion.. fe vend Il faudroit être ignorant pour ne les pas Joff: & connoître. On fçait qu'elle eft de droit Kobul divin & que Jefus-Chrift en a établi la

feffion

chez

tel..

à vous

que

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neceffité, en donnant à l'Eglife le pouvoir de retenir & de remettre les pechez & la pratique generale de tous ceux qui ont un peu de pieté, nous en découvre fi-bien l'importance, qu'il feroit inutile de s'y arrêter. Il vaut mieux vous dire, que quoique la Confeffion soir recherchée & tres-fouvent pratiquée par les perfonnes qui penfent à leur falut, on ne voit pas qu'elle produise tout le fruit qu'on en devroit attendre. Je croi cela vient de ce qu'on n'y apporte pas les difpofitions neceffaires. La Confeffion eft une pratique exterieure, qui ne produit rien, à moins qu'on n'ait certaines difpofitions interieures marquées dans l'Ecriture. La premiere, eft un regret fincere des pechez que l'on confeffe. La feconde, eft une resolution ferme de s'en corriger. Il eft clair que ces deux difpofitions font d'une neceffité abfolue. Car il eft impoffible que Dieu pardonne aucun peché, à moins que le pecheur ne le détefte. Tant que nous aimons notre peché, il demeure en nous & toutes les Confeffions ne font pas capables de le détruire. Ceci eft vrai, fur rous des pechez mortels. Quiconque eft encore attaché à un peché mortel, eft incapable & indigne de recevoir l'abfolu

tion. C'est à quoi vous devez bien pren dre garde, quand vous allez à confeffe. Sondez votre cœur ; interrogez votre confcience; demandez-vous fi vous êtes converti; car toute Confeffion de pechez mortels qui fe fait fans converfion eft un facrilege; & tous ceux qui fe confellent ainfi, font comme un homme qui fe laveroit d'huile, c'eft-à-dire, qu'ils fe fouillent davantage. Quand on fent fon cœur attaché à quelque vice, & à quelque action contraire à la Loi de Dieu, il vaut mieux ne fe point confeffer que d'ajoûter un facrilege à fes autres pechez. Quand je dis fe confeffer, j'entens une confeffion où l'on reçoit l'abfolution.

Car on peut, en quelque état que l'on

foit s'adreffer au Prêtre, lui découvrir fon interieur, lui demander quelques remedes, implorer le fecours de fes prieres: Mais on ne doit jamais recevoir l'absolution, à moins qu'on n'ait un vrai repentir de fon peché, & une volonté fincere de s'en corriger. Or quand le cœur eft dans ces deux difpofitions, on s'en apperçoit bien-tôt. Les œuvres d'une ame bien convertie fe font connoître. Un vrai penitent ne commer plus de pechez mortels, & tant qu'un homme en commer, on a prefque droit de conclure qu'il

n'eft pas converti. Ce n'eft pas qu'on ne puiffe retomber quand on s'eft relevé par la penitence, mais on ne retombe pas fi aifément, ni fi fouvent ; & il eft toûjours vrai de dire, que quand on ne voit aucun amendement dans le pecheur, il n'eft pas converti. Je ne pense pas que l'on trouve dans le Ciel un grand nombre de Saints qui foient retombez plufieurs fois dans les mêmes pechez, qui ayent fait plufieurs fois penitence des mêmes fautes, & dont la vie ait été un cercle de confeffions & de rechûtes. C'eft pourquoi je vous confeille, fi vous êtes en peché mortel, de vous prefenter au Prêtre le plûtôt que vous pourrez, afin de recevoir de lui l'ordre & les exercices de la penitence que vous devez faire. Il y a une benediction particuliere atta chée au refpect qu'on porte au miniftere des Prêtres, & à la foumiffion qu'on a pour eux. Ne faites donc rien que par l'avis d'un fage Confeffeur. Prenez le temps qu'il jugera à propos pour voir fr votre converfion fera veritable & fincere. Travaillez à détruire vos mauvaises. habitudes, & à vous rendre dignes d'être bien-tôt reconciliez avec Dieu. Cherchez pour Confeffeur un homme qui n'ait pas moins de lumiere que de zele, de

prudence que de charité; un homme quí n'ait, ni une baffe complaifance, ni une feverité outrée ; qui fçache compatir à vos foibleffes fans les entretenir, qui exige de vous de dignes fruits de penitence, & qui ne les faffe pas confifter uniquement à vous tenir éloigné de la Communion puifqu'il n'y a pas moins de péril à demeurer trop long-temps fans communier, qu'à le faire trop tôt.

,

Vous

A l'égard des pechez veniels pouvez fuivre votre devotion & la coûtume generale de toutes les perfonnes de pieté, qui les porte à fe confeffer fouvent de ces fortes de pechez. Il eft vrai que l'on ne s'en confeffoit pas ordinairement dans les premiers fiecles; mais cette pratique ne laiffe pas d'être fort bonne, quoi qu'elle foit des derniers tems; & elle n'eft pas la feule que l'on doit eftimer & retenir, quoique nouvelle. Combien a-t-on ajoûté à la Liturgie de ceremonies & de prieres, que les Apôtres n'avoient pas prefcrites Quand une chofe eft bonne, il n'importe pas en quel tems elle ait commencé. Il n'y a qu'à s'en fervir. Mais fi vous voulez que la confeffion des pechez veniels vous foit utile, prenez garde à ne la pas faire par coûtume & fans.

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