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Gall. Chr. to. 2. fol. 430.

in fi. ep.54. n.19.

que

archidiacre de la même église fut élû pour lui fucAn. 1160 ceder: mais comme Samfon archevêque de Reims le vouloit facrer, le clergé de Bologne s'y opposa & appella au S. fiége, prétendant qu'ils devoient avoir un évêque particulier, comme ils en avoient autrefois, & que Milon ne devoit être facré pour Teroüane. En effet Hincmar nommoit Boulogne entre les villes épifcopales de la province de Opufc. 33. c. 1. Reims. Milon ne se rebuta point pour cette oppofition, & alla à Rome foûtenir fon droit, qui fut recommandé au pape Alexandre par Jean de Sarifberi, & il traitoit d'ambition la prétention du clerJ. Sar. ep. 41. gé de Bologne. Ce clergé envoïa auffi à Rome ; & le pape aïant oui les deux parties, jugea que l'église de Bologne devoit demeurer en l'état où elle avoit été jusques alors, & facra Milon II. évêque de Teroüane, fauf le droit de la métropole. C'est ce qui paroît par la bulle la bulle d'Alexandre adreffée à Samfon archevêque de Reims, & dattée d'Anagni le dixp. Marlot. to. feptiéme de Janvier 1161. Bologne n'a été érigée en évêché que quatre cens ans après, lorfque Teroüane cut été ruïnée.

2. p. 375.

Chr. Rem. to. I.

Samfon archevêque de Reims mourut la même N. B. Lab. p. 361. année 1161. le vingt-uniéme de Septembre après avoir pris l'habit monastique à Igni abbaïe de Citeaux fondée par fon prédeceffeur; & il y fut enterré. Son fucceffeur fut Henri, frere du roi Louis le jeune déja évêque de Beauvais après avoir été moine de Citeaux. Il fut élu unanimement par le clergé & le peuple de Reims pour remplir ce fiége, où il fut transferé le quatorziéme de Janvier 1162.. & le tint treize ans.

Sup. liv. zxix.

# 44.

Peu de temps après la confirmation de l'évêque Terouane, le pape Alexandre accorda à la pric- AN. 1161. re du roi & de l'église dAngleterre la canonisation

de

du roi S. Edouard, mort quatre-vingt quinze ans auparavant. C'est ce qui paroît par la bulle adreffée Sup. liv. 1x1.n.18 aux évêques & aux autres prelats d'Angleterre, & dattée d'Anagni le septiéme de Février 1161. où le Alex. ep. 3• pape remarque que les affaires de cette importance ne fe décidoient ordinairement que dans les con

ciles folemnels. S. Edouard eft honoré comme con- Martyr. R. Så feffeur le cinquiéme de Janvier.

Janv.

LIII.
S Pierre de Ta-

lexandre.

n.

Le pape Alexandre étant informé du zele avec lequel S. Pierre archevêque de Tarantaise s'étoit rantaife pour Adéclaré contre les fchifmatiques, le fit venir auprès de lui. Mais avant que de paffer outre, il faut reprendre la fuite des actions du S. prelat. Affligé sup. li. LXVIII. & épouvanté de la veneration que lui attiroit la Boll. tom. 13 2. mustitude de ses miracles, il se retira fecrettement 329. & de nuit avec un feul compagnon, par des chemins difficiles & des lieux inacceffibles, & après avoir changé plufieurs fois de guides, il arriva seul dans un monaftere de l'ordre de Cîteaux en Allemagne, où il étoit inconnu ; n'entendoit point la langue & n'étoit point entendu. Il y fut reçû comme fimple moine, & y goûta quelque tems le repos qu'il defiroit. Cependant fes domeftiques & fon peuple ne fachant ce qu'il étoit devenu étoient dans une extrême affliction: on le cherchoit de tous côtez, & enfin un jeune homme qu'il avoit élevé dès l'enfance étant arrivé au monaftere où il s'étoit caché, le vit fortir entre les freres qui alloient

au travail, & l'ayant reconnu l'arrêta avec un grand AN. 1161. cri. Les moines aprenant qui il étoit furent dans

un étrange étonnement, toute la communauté se jetta à fes pieds & lui demanda pardon, de ne lui avoir point rendu le respect qui lui étoit dû : tous fondoient en larmes, & lui particulierement de ne pouvoir plus jouir de la douceur de fa retraite. La nouvelle de cette merveille fe répandit dans tout le païs, & l'humble prélat fut contraint de retourner à fon troupeau defolé. A fon retour il éteignit des inimitiez implacables & invetcrées : il reconcilia des feigneurs & termina des guerres qui ruinoient le païs. Il fit encore un grand nombre de miracles.

Le fchifme aïant éclaté, comme il étoit dans les terres de l'empire, il fut prefque le feul archevêque qui foûtint le bon parti. Il y ramena même pluficurs fchifmatiques, allant dans les provinces voifines & prêchant avec une grande liberté. L'em-pereur le refpectoit tandis qu'il perfecutoit les autres catholiques ; & comme les fchifmatiques lui en faifoient des reproches & lui difoient que c'étoit ruiner fa propre cause, il leur dit : Si je resiste aux hommes qui le meritent, voulez-vous que je m'oppofe auffià Dieu ? Hebert archevêque de Befançon étoit en ces quartiers là le plus ardent des fchifmatiques: l'empereur étant venu dans cette ville, l'archevêque Pierre l'y vint trouver, & l'exhorta à ceffer la perfecution contre les catholiques, principalement les religieux; & comme le peuple de la ville & des lieux voisins vint en foule honorer le

S. prelat; il leur ordonna de prier en commun que AN. 1161. Dieu convertît l'archevêque Hebert, ou qu'il en délivrât l'église : ils prierent, & Hebert mourut quatre ou cinq jours après.

le

par

Saint Pierre de Tarantise étant donc appellé par pape Alexandre confoloit les catholiques dans la Toscane & le refte de l'Italie, & confondoit les fchifmatiques, prêchant publiquement contre eux dans les Villes mêmes dont les évêques étoient du parti. Car il étoit écouté du peuple avec une dcvotion merveilleufe, & foûtenoit les difcours des miracles. Le pape lui rendit plus d'honeur qu'à aucun autre, & il n'y eut point alors d'évêque fi admiré, fi respecté, fi cheri de l'église Romaine: perfonne en cette cour n'attendoit de lui des liberalitez, elles n'étoient que pour les pauvres. Il y eut toutefois un feigneur qui l'attaqua au retour voulant profiter d'environ cinq chevaux qu'il avoit & de fon petit équipage: mais comme il couroit après fon cheval tomba & se rompit la jambe. Cet accident le fit rentrer en lui-même, il suivit le S. prelat, fe jetta à fes pieds & lui demanda pardon, attribuant à fa bonté de ce qu'il n'étoit pas peri lui-même au lieu de fon cheval.

Slau.c.91.

Tout l'ordre de Citeaux, dont étoit S. Pierre de Helm. 1. cha Tarantaife, s'étoit declaré comme lui pour le pape Alexandre. Cet ordre avoit alors plufieurs évêques, plus de sept-cens abbez & une multitude innombrable de moines. Leur autorité fut très-utile au pape, de quoi l'empereur irrité publia une ordonnance, que tous les Cifterciens qui étoient Tome XV.

AN. 1161.

Vit. S. Anthel

Juin.

dans fon roïaume en fortiffent, ou reconnuffent le pape Victor. Ce qui obligea plufieurs abbez avec leurs communautez de fe refugier en France. L'aumi. c. 15. Sur. 26. torité des Chartreux fut aufli de très-grand poids contre les fchifmatiques. Cet ordre fut le premier qui reconnut Alexandre ; & il fe declara principalement par les foins de ces deux religieux Anthelme & Geofroi. Ils travaillerent fi utilement que les pricurs & les autres moines de leur inftitut, après avoir long-tems hefité promirent obéïffance au pape Alexandre ; & ils affermirent dans le bon parti plufieurs prelats. L'empereur l'aïant fçu prit Anthelme en averfion & le fit excommunier.

LIV.

Concile de Tou

loufe.

Guill. Neubr.

11. c. 9.

.

2. p. 1406.

y

Le roi du France & le roi d'Angleterre aïant fait la paix, assemblerent des deux roïaumes un grand concile, pour y reconnoître le pape Alexandre plus folemnellement, que dans les affemblées qu'ils avoient faites chacun de leur côté, à Beauvais, à Neuf-marché & à Londres. Ce concile fe tint à Toulouse en 1161. Il s'y trouva cent prelats tant évêques qu'abbez, les deux rois étoient en perfonne avec plufieurs feigneurs, il y avoit des envoïez de l'empereur Frideric & du roi d'Espagne, & des legats des deux papes. De la part d'Alexandre trois cardinaux, Henri de Pife, Jean de Naples & Guillaume de Pavie: de la part d'Octavien Gui de Crême & Jean de S. Martin, les feuls cardinaux qui lui restaffent, car Igmar évêque de Tufculum qui l'avoit confacré étoit mort.

Nous aprenons le détail de ce concile par une lettre de Faftrede second abbé de Clairvaux à Om

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