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IV. Cominent on doit recourir à S. Hubert sans

l'obligation de faire la fête de Saint » Hubert; le pouvoir de donner répi » de quarante jours; le tout étant su» perstitieux. En foi de quoi ils ont fie

gné ce jourd'hui 10. Juin 1671.

La conséquence qu'on doit tirer de cette résolution, c'est qu'il faut désabuser le Peuple de ces usages & faire en sorte , s'il se peut, qu'on ne voie plus de personnes courir les Villes & les Villages, pour toucher ceux qui ont été mordus, & leur donner Répi ; comme on le fait si communément dans toute la Picardie. Il faut qu'on se réduise à implorer l'intercession de S. Hubert,

avec soumission à la volonté de Dieu. superstition. On approuvera toujours qu'on re

.

coure devotement aux Reliques de $. Hubert, qu'on reçoive même un petit brin de l'Etole de ce Saint, dans l'espérance d'être préservé de la

rage. On sait que Dieu releve la gloire de ses Saints par les miracles que leurs Reliques produisent. * Les mouchoirs & les ceintures, ou les autres linges qui avoient touché le corps de Saint Paul, guérissoient les malades, & faisoient sortir les efprits malins des corps des possédés.

* A&.c.19.

12.

>

On a vû dans tous les siècles de semblables effets des Reliques des Saints; & l'on voit encore tous les jours à Riom en Auvergne ce que Gregoire de Tours avoit appris, & vủ même, que les Energumenes étoient délivrés, que ceux qui sont piqués par des serpens font infalliblement guéris, dès qu'on leur fait toucher la dent de Saint Amable. La cérémonie se fait au fon de la cloche, pour avertir le peuple de se rendre à l'Eglise, où l'on fait quelques prieres, sans aucune observation superfitieuse, & sans employer aucun remede.

il seroit à propos qu'on fit de même à l'égard de S. Hubert; qu'on ne se servît point de fer rouge, & qu'on n'entendît plus parler des observations énoncées dans l'exposé du cas de conscience;car cequi se fait fimplement & innocemment par quelques personnes simples, se fait avec superstition par d'autres. D'ailleurs tous ces signes arbitraires embarrassent quelquefois les Savans, & empêchent qu'on ne décide facilement, parcequ'on doute s'ils n'ont pas quelque vertu particuliexe. Les Do

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V. Les

avis

peuvent

pauvre

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cteurs Théologiens se croient" oblin dės Medecins gés de consulter des Physiciens &

des Medecins ;: & il pourroit s'en. tromper.

trouver qui leur diroient des
tés, pour faire:attribuer à des cau,
fes physiques & matérielles des ef-
fers qui ne peuvent être produits par
les corps. Il y.en a

y.en a qui sont toujours.
portés à expliquer de cette maniere
toutes sortes d'effets, quand même
une autorité infaillible les allureroit :
qu'ils ont été produits par un Ange.
En effet, Thomas Bartholin a bien
ofé faire une Dissertation, pour prou-

ver que l'eau de la Piscine probatifut la Pitcine tique étoit naturellement agitée de probatique.

temps en temps, & qu'elle guérissoit
aufli naturellement un des malades
qui le premier descendoit dans l'eau,
foit qu'il fût paralytique , qu'il eût
les membres secs, ou qu'il fût aveu-
gle. Cette Differrarion a été jugée

digne d'être réimprimée au * Fästic. s.

quieme Tome du nouveau Récueil 390.0.. feq. fait à Rorrerdam en 1695. Bartholin:

n'ignoroit pas ce que nous apprenons SiChap. s. v. de l'Evangile de S. Jean, $ que la

guérison sürprenante fe faisoit lors
que l'Ange venoit agiter l'eau. Il
Tavoit, aulli qu'il se fait beaucoup

VI. Idée de Bartholin

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cin.

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de miracles , & il déclare , par une assez mauvaise expreslion, qu'il aime mieux les relever que les rabaisfer :: Malui semper Divina opera extollere · quam impiè elevare , Mais après ce: début, qui n'est ni fi dévot ni li senfé qu'il le croit , il se propose nerrement la difficulté tirée de l'Evangile de S. Jean, en cette maniere. Si verò : naturali internoque , seu externo principio piscina probatica mora da turba-ta fuit , cur Angelus dicitur defcen-.

. disse? Johan S... 4. Princeps hoc ferè eft argumentum , quo miraculum piscine

" adstruunt Tgeologi", in vero Angelo, incorporea illa substantia , uno ferè ore consentientes. Cet endroit si formel que Bartholin avoit lû dans l'Evangile, ne l'embarrasse point. Il croit qu'il n'y a qu'à dire que par un Ange il faut entendre les vents foûrerrains : qui agiroient l'eau. A'zginas caufam moventei aquarum notat , five vim à Deo nature insitam , five externam intern.imve ventorum : commotionem.. Après ce dénouement si particulier ,, il se contente de rapporter quelques: explications d'autres endroits de l'E.. criture à torr & à travers ; aufli bien que:divers exemples , vrais ou faux ,

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3

Histoire de

l'an

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des Fontaines miraculeuses; & croit par-là s'être merveilleusement tiré

d'affaire. VII. L'Abbé & les Religieux du Mo

nastere de Saint Hubert, voulant emce qui s'est parte en Flan. pêcher qu'on ne continuât à regar

der cette neuvaine comme supersti1690, au sujet de la tieuse, ajoûterent des explications à

chaque article, & les firent approuver par l'Evêque de Liege , par plusieurs Docteurs & Medecins de Louvain. Comme certe écrit a donné lieu à un examen sérieux de ces pratiques, je crois qu'on ne fera

pas

fâché de trouver ici la maniere de faire la neuvaine de Saint Hubert avec ces explications 1. Elle doit se confeffer de commu

nier neuf jours consécutifs. Sous la conduite & le bon avis d'un

fage & prudent Confesseur, à qui il

appartient de juger de la disposition de la personne tant pour

la Confellion que pour la Commu

nion. 2. Elle doit coucher seule en draps

blancs do nets 04. bien toute vêtue. Seule ; crainte d'accident fâcheux

soi

que pour autrui, n'y ayant pas une certitude fi abfolue

1

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tant pour

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