) 3 € 34 E38: € 368 36 * 3* CHAPITRE VI. le fondement de notre espé- TO Out ce qui a été dit juf qu'ici prouve que notre Seigneur J E SU's, crucifié pour nous, est le fondement de notre espérance , & que c'est de lui , & par lui , que nous devons attendre la justice & le bonheur , qui sont les deux grands objets de l'espérance chrétienne. Ceux qui ne sont pas éclairés par la foi, ou qui ne suivent pas sa lumie. re , séparent ces deux choses, en defrant le bonheur, fants desirer la justice, qui est le seul moyen d'y parvenir. Mais ces deux choses sont inféparablement unies. Sans la justice véritable, on sera toujours malheureux: & avec elle on ne peut l'être: L'affliction & le désespoir , * dit S. *sereyalla Paul, accableront tout homme qui » Rom. 2. % fait le mal, le Juif premierement , » & puis le Gentil. Et au contraire, l'honneur, la gloire , & la paix se» ront le partage de tout homme qui w fait le bien, du Juif premierement, » & puis du Gentil. » La Loi éternelle l'ordonne ainsi, & il ne faut espérer aucune exception. 2. C'est donc également par rapport à la justice véritable, & par rapport au véritable bonheur qui ne peut être qu'éternel, que je regarde en ce chapitre Jesus - CHRIST comme le fondement de notre espérance, dont j'établirai les motifs , & dont je marquerai par une suite nécessaire les grands caracteres & les effets. CH AP. VÌ. §. I. Les motifs de l'espérance font renfermés dans un passage de s. Paul , qui les fonde sur la charité du Pere qui a livré fon Fils pour nous , & fur celle du Fils qui a donné sa vie pour nous rendre la justice. JesusCHRIST fait encore dans le Ciel la fonction de victime có de Prêtre. J. SAINI PAUL réunit , dans le huitiéme chapitre aux Romains, les principaux motifs de l'espérance chrétienne , dont il fait voir que J Esus-CHRIST est l'unique fondement. « Si Dieu, dit-il, est pour ce Rom. 8.37.34 nous , qui sera contre nous ? S'il se n'a pas épargné son propre Fils , « & s'il l'a livré à la mort pour nous « tous, que ne nous donnera-t-il point après nous l'avoir donné „ ? C'est Dieu que nous avons offensé: c'est lui qui nous avoit exclus du ciel : c'est la justice inéxorable, que nous CHAP. VI. devions satisfaire, sans le pouvoir jamais : c'est lui seul que nous devions craindre. Et c'est lui au contraire qui fe déclare pour nous , & qui prend en main notre défense. Quelle puissance peut combattre la sienne ? Quelle malignité & quelle envie peuvent s'opposer à la bonté ? Qui peut rendre sa misericorde inutile, ou en suspendre l'effer? 2. Mais quelle preuve avons - nous de sa miséricorde & de sa bomé ? Comment la justice & sa sainteté ontelles été satisfaites ? Qui a pu révoquer sa malédiction prononcée conrre nous ? Comment des decrets immuables contre des pecheurs incapables par eux-mêmes de pénitence & d'un amour sincere pour la juftiont-ils été abolis ? C'est que Dieu n'a pas épargné pour nous son propre Fils , & qu'il l'a livré à la mort pour nous nous. Etiam Filin suo non pepercit. Il s'est porté jusqu'à cet excès inoui, que de sacrifier son propre Fils , son unique Fils, son Fils égal à lui-, vême, vour nous sauver , fans que nous l'on priallions, fins que nous le squilions, sans que nous fullions fusions ni moins rebelles, ni moins CHAP. VI. Il l'a livré à la mort pour nous N |