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l'électricité par

L'expérience a prouvé que fouffle étoit très-propre à la guérison de plufieurs maladies. Je l'ai éprouvé plufieurs fois, foit en l'employant feule, de la premiere ou de la feconde maniere, foit en la combinant avec les autres façons d'électrifer. On peut ne l'appliquer qu'à une partie déterminée du corps, affectée de quelque maladie, ou à plusieurs parties fucceffivement. En promenant la platine dont nous avons parlé, fur toute l'habitude du corps, on électriferoit fucceffivement tout le corps par fouffle, & on en retireroit les avantages que nous avons expofés & qui font propres à cette méthode.

il

De tout ce que nous venons de dire, réfulte que la méthode d'électrifer par fouffle peut se pratiquer de deux manieres, 1o. avec ifolement du malade, 2o. fans ifolement ; mais celle-ci étant l'inverfe de l'autre, il faut que la platine, ou ce qui en tient lieu, foit isolée lorfque le malade ne l'est pas.

Lorsqu'on électrife par impreffion de souffle & avec ifolement, on peut électrifer par impreffion fimple ou par double impreffion de fouffle, c'est-à-dire, en établissant un courant fimple ou un double courant de fluide électrique Suppofons qu'une perfonne ifolée foit entre deux petites platines, dont l'une A tienne

au conducteur, & l'autre B ne foit pas ifolée & qu'il y ait une distance fuffifante entre l'extrémité des platines & la perfonne, pour que le fluide forte par une platine & entre par l'autre, La perfonne éprouvera une douun double couble impreffion de fouffle

en

rant, la fenfation de deux vents frais des parties diamétralement oppofées, & l'action du fluide électrique aura plus d'efficacité. J'ai éprouvé cette méthode avec fuccès, pour une perfonne qui avoit une migraine, qui fut diffipée affez promptement. Une platine répondoit au front & l'autre à l'occiput, pendant un certain tems, & pendant l'autre la direction étoit par les deux tempes. Dans fa lettre du 16 juillet 1785, M. Mazars de Cazelles, docteur en médecine, qui a beaucoup électrifé, me marquoit que fi on demandoit quels font les biens qu'on peut attendre de votre électrifation par fouffle, il prendroit la défense de cette électrifation avec d'autant plus de zele qu'il n'eft pas de jour où je ne l'emploie, dit-il, avec fuccès, obfervant d'en diriger l'action fur la partie affectée. On peut voir encore à l'article des maladies des yeux, dans la claffe VI., le fuccès qu'a eu cette méthode entre les mains de M. Chauffier, profeffeur d'anatomie, l'académie de Dijon. On ne fera pas furpris

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de

de l'efficacité & des fuccès de l'électricité par fouffle, lorsqu'on penfera à ceux de l'électricité par aigrettes, dont nous allons parler, méthodes qui ne different entr'elles que du plus au moins, comme l'électricité par bain, & les autres ainfi que nous l'avons prouvé; mais cette progreffion graduelle d'intensité & d'activité, doit être fuivie dans beaucoup de circonftances, & la perfection de l'art ne peut exifter fans elle.

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S. III.

De Pélectricité par aigrettes: '

- Une pointe métallique étant placée sur le conducteur, on en voit fortir une lumiere qui a la figure d'une aigrette, fur-tout lorf que l'expérience fe fait dans l'obfcurité : elle eft plus brillante & plus longue fi on en approche un corps anélectrique non-ifolé, Ce phénomene eft à peu-près le même, quand on préfente au conducteur une pointe femblable. La feule différence eft que dans ce dernier cas l'aigrette eft plus petite ; constamment, toutes chofes étant d'ailleurs fuppofées égales. Si on repete l'expérience fur une perfonne électrifée, qui faffe fonction de conducteur, les effets font encore les mêmes. Cette aigrette lumineufe prouye

manifeftement le paffage du fluide électrique, d'un corps dans un autre, & fa concentration par le moyen de la pointe qui refferre lefluide dans un petit espace.

Cette maniere d'électrifer peut avoir lieu 'de deux façons, comme la précédente; 1o. en ifolant le malade & en lui préfentant une pointe non-ifolée; 2°. en ifolant la pointe, le malade communiquant avec le réservoir commun. Dans celle-ci, l'électricité n'agit aucunement par fa vertu répulfive, elle pro

duit par fon paffage les effets qui font propres à l'écoulement d'un fluide. Ce que nous avons dit de la méthode précédente doit s'entendre, toutes chofes égales, de l'électricité par aigrettes; elles ne different entr'elles, que du plus au moins. Le fluide électrique, qui dans l'électrifation par impreffion de, fouffle & par ifolement trouve plufieurs iffues pour s'échapper dans le réservoir commun, n'en a qu'une dans l'électrifation par aigrettes, celle de la pointe ; mais dans ce dernier cas le fluide refferré dans un efpace plus petit,. acquiert plus de vîteffe & l'écoulement eft plus prompt. L'ébranlement, les oscillations, font plus forts fur la partie déterminée qui eft ainfi électrifée; la transpiration & l'évaporation font encore plus grandes dans les organes affectés fur lefquels on opere. La

différence d'agir eft à peu-près la même que celle qu'on remarque dans un fleuve qui coule fous l'arche d'un pont qui refferre fon cours ou dans un lit plus fpacieux. Sa force mécanique pour entraîner ce qui s'oppose à fon mouvement, eft alors plus ou moins grande; il en eft de même de fes autres effets.

Pour électrifer par aigrettes, l'appareil est des plus fimples: une pointe métallique fuffit; fuivant les circonftances, on la présente à la distance d'un, deux ou trois pouces, à l'organe affecté, & on a foin de promener cette pointe fur la partie malade & aux environs. Lorsqu'on veut y joindre l'isolement, on fait monter fur le tabouret élec trique le malade, & on a foin qu'il communique avec le conducteur. Voyez la fig. 21, pl. III.

On fera très-bien, ainfi que je l'ai pratiqué, d'employer dans cette méthode le pied à guéridon, représenté dans la figure 20, planche III, de dévisfer la boule & de lui fubftituer une pointe (1) dont la base foit taraudée. Le malade en remuant un peu le bras,

(1) On peut mettre à cet appareil différentes pointes de laiton plus ou moins obtuses > & les pointes de différens bois don nous allons parler.

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