3 clarté, la liaison & la certitude des P. VA- Il paffa en Theologie, & quoi- rite. Il alloit fouvent difputer à des P. VA- qui étudioit en Philofophie dans le RIGNON. même College, le connut. Un goût commun pour les cho fes de raifonnement & des difpu tes continuelles furent les liens de leur amitié. Leurs caracteres differens concoururent même à les unir. L'un fe diftinguoit, dit M. de Fon tenelle, par une certaine vigueur d'idées, par une vivacité féconde, par une fougue de raifon, l'autre par une analyfe fubtile, par une précision scru puleufe, par une fage & ingenieufe' lenteur à difcuter tout. M. l'Abbé de S. Pierre, touché du merite de M. Varignon, le prit avec lui, & réfolut de le mettre en état de fe livrer à fon génie & à fes talens. Quoiqu'il n'eût alors que dix-huit cent livres de rente, il en détacha trois cent qu'il lui donna par contrat. Il fit plus, il l'amena à Paris en 1686. & s'y établit avec lui dan's une petite maifon du faubourg S. Jacques. Ils commencerent alors à n'être plus fi fort en focieté de penfées. L'Abbé de S. Pierre revenu des fubtilitez fatiguantes & inutiles : de la Philofophie, s'étoit tourné du P. VA- M. Varignon, dont la conftitu Il ne fortoit point d'un fi grand travail avec la trifteffe que la profondeur des matieres dont il s'occupoit pouvoit naturellement lui infpirer, ni même avec la laffitude P. VA-que la longueur feule de fon appliRIGNON, cation devoit lui caufer; il en fortoit gai & vif, encore plein du plaifir qu'il y avoit pris, & impatient de recommencer, La folitude où il vivoit ne l'empêcha pas de lier commerce avec plufieurs fçavans des plus illuftres, tels que Meffieurs du Hamel, du Verney, de la Hire. M. du Verney empruntoit fouvent fes lumieres fur ce qui appartient dans l'Anatomie à la fcience des Mechaniques; ils examinoient ensemble les pofitions des mufcles, leurs points d'appui, leurs directions, & M. du Verney apprenoit beaucoup d'Anatomie à M. Varignon, qui l'en payoit par des raifonnemens Mathematiques appliquez à l'Anatomie. M. Varignon commença en 1687. à fe faire connoître dans le Public par fon Projet d'une nouvelle Mechanique. Cet Ouvrage fut reçu avec applaudiffement par tous les Geometres, & il valut à fon Auteur en 1688. deux places confiderables l'une de Geometre dans PAcademie des Sciences, & l'autre de Pro feffeur des Mathematiques au Col- P. VAlege Mazarin & dans la fuite RIGNON celle de Profeffeur des Mathematiques au College Royal, & une entrée dans la Societé Royale de Londres & dans celle de Berlin. L'affiduité & la contention de fon travail lui cauferent en 1705. une maladie confiderable; il fut fix mois en danger, & paffa trois ans dans une langueur qui étoit vifiblement un épuisement d'efprit. Il en revint cependant, fa langueur fe diffipa, & il fe vit en état de fe donner de nouveau au travail. Pendant les deux dernieres années de fa vie il fut fort incommodé d'un rhumatifme dans les mufcles de la poitrine, & il ne pou voit marcher quelque tems, fans être obligé de fe repofer pour reprendre haleine. Cette incommodité alla toujours en augmentant, & tous les remedes y furent inutiles. Mais il ne relâcha rien pour cela de fes occupations ordinaires. Enfin après avoir fait fa claffe au College Mazarin le 22. Decembre 4722. fans être plus mal qu'à l'or |