cune vaut un mot entier de cette maniere. Bovinis Hodie Rex In Campis Triumphans, Virtuti Sua Infigne Trophaum, Hoftibus Omnibus Repulfis, Erexit. Hunc Revereantur Imperator Romanorum Otho, Natio Teutonica Omnis, Regem Invictum. Cette explication eft fi aifée, fi naturelle, fi jufte par rapport à l'action la plus glorieufe de ce Prince, qu'elle ne demande ni preuve ni éclairciffement pour être justifiée & entenduë, Au refte il ne faut pas s'imaginer, que de femblables abbreviations, qui fe rencontrent plus fouvent dans les Infcriptions, que fur les Medailles, y ayent été mifes pour exercer dans la fuite des tems le talent de deviner, & pour devenir comme un jeu d'efprit. Il eft plus croyable que ceux qui les ont employées, y renfermoient un fens alors connu de tout le monde, & qu'ils ne penfoient pas devoir échapper à la memoire des hommes. G'étoient quelque fois de fimples formules, & quelquefois des actions éclatantes ; telle que fut la Victoire de Bovines, remportée par Philippe Augufte fur l'Empereur Othon IV. & fur toutes les forces de l'Allemagne. Elle fut celebrée, cette Victoire, dans la France par des vers & par des chansons : & puis qu'il n'eft pas défendu de hazarder en cet endroit une conjecture, on peut penfer qu'un morceau de ces Poëfies le plus brillant, fut bientôt dans la bouche de tout le Royaume, qu'il fut tourné en Latin pour être mis en abregé sur cette Medaille, dans la perfuafion que les lettres initiales fuffiroient, pour le conferver dans la memoire d'un chacun, & pour l'y faire revenir aisément. Cependant le tems qui nous a fait perdre tant d'autres belles chofes, en avoit effacé le fouvenir. que On le repere: tout ceci n'eft avancé par conjecture. Car on eft d'ailleurs perfuadé, que des efprits tournez à faire des anagrammes, & à remplir des bouts-rimez, rencontreroient d'autres fens affez convenables à ces mêmes lettres initiales & à de femblables. ARTICLE XV. NOUVELLES LITTERAIRES Ja D'ALEMAGNE. 'Ay encore à vous parler de quelques Livres qu'on ne connoît pas affez hors de l'Alemagne, où ils ont paru depuis un ou deux ans. Foannis Chriftiani Fafelii Vimarienfis Differtatio medica inauguralis, de reftitutione in vitam fuffocatorum laqueo vel in aqua. Differtation de Jean Chrétien Fafelius deviner, & l'efprit prophetique dont Dieu l'avoit rempli, n'avoit rien de commun avec une fuperftition profane & ridicule. Mr. Kraufius a tâché de s'ouvrir une voye pour éviter certe difficulté. Il propose une nouvelle verfion de ce verfer embarraf ou deux ans. Joannis Chriftiani Fafelii Vimarienfis Differtatio medica inauguralis, de reftitu tione in vitam fuffocatorum laqueo vel in aqua. Differtation de Jean Chrétien Fafelius fait la grace de communiquer dans fon Ecrit du commencement de Juin de cette année, que le plus ou moins de pefanteur ou de chaleur de l'air n'influe pas au plus ou moins de refraction qui arrive au rayon vi fuel paffant par ce milieu ; & qu'ainfi ce qu'on peut appeller la puiffance refractive de l'air, a une autre caufe que la pefanteur ou la chaleur du même air. Cela peut fe confirmer par cette analogie, que la refraction paroit toûjours la même par un criftal plus ou moins épais, ou plus ou moins chaud. Il faut encore observer, que cette baffeffe apparente de 13'.15". trouvée par les Obfervations dont on a parlé ci-deffus, eft le même angle d'inclination de la tangente de la mer que celui qu'on a de la hauteur de 144 pieds trouvée de l'Obfervatoire audeffus du niveau de la mer, en fuppofant le finus total de 20000000, la fecante de 13′. 15′′. eft de 20000144. Or ce nombre de 144 eft précisément le nombre des pieds de la hauteur de l'Obfervatoire au-deffus du niveau de la mer. Pour ce qui regarde les Obfervations faites au coucher du Soleil, telles que font celles du 14. & du 31. Mars, ( car dès le mois d'Avril le Soleil commence à fe coucher vers le cap de la couronne par rapport au lieu des Obfervations, ) il eft certain qu'on n'a pas pû fe tromper à déterminer fur le difque du Soleil, dont une partie |