qu'à Sens, à Vienne, à Laon, à Avranches felon le Miffel de 1555. à Amiens; & au contraire au Mans & à Lisieux, (fuivant l'Ordinaire de cette derniere Eglife), il fe tourne au midy. Et enfin à Orleans, le Célébrant lit pareillement le Capitule de Laudes & de Vefpres, la face de ce cofté là. A Rouen & à Laon, la bénédiction de l'eau, les Dimanches se fait au milieu du Chœur, le vifage au Septentrion. Et enfin généralement prefque en toutes les Eglifes c'eft de ce cofté là que le Diacre est tourné en chantant l'Exultet.

Maintenant pourquoy le Diacre,placé au Midy ou au Septentrion, fe tournoit-t'il, pour lire l'Evangile, vers le Septentrion ou vers le Midy, & non vers l'Orient ou vers l'Occident? C'est que de cette maniere,ayant d'un cofté le Clergé en face dans le Prefbytere & dans le Chœur ; & de l'autre le Peuple dans la Nef, & par conféquent prefque tout le monde devant foy & trés peu derriere dans les aifles ou bas costez, il eftoit vû & entendu plus commodément de tous les affiftans au lieu que s'il eut regardé l'Orient ou l'Occident, il auroit tourné le dos à la moitié de l'Affemblée, à fçavoir ou au Clergé placé à l'Orient dans le Prefbytere ou dans le Chœur, ou au peuple rangé dans la Nef.

Aprés cela, voicy ce qui eft arrivé & pourquoy le Diacre fe place à préfent en la partie Septentrionale du Jubé. Comme le Preftre à la Meffe baffe, non content, en lifant l'Evangile,de tourner la face vers le Septentrion, à l'imitation V. Rub. de ce que fait leDiacre à laMeffe haute,eft venu XLIII. let. encore, pour les raifons nous avons remarponfe. quées ailleurs, à fe placer mefme de ce costé

b. à la J.Re

que

Rub. xlii. au même en

droit

là; fon exemple a amené tout naturellement le Diacre à fon tour, à faire auffi cette lecture du mefme costé à la Meffe haute ; à quoy ce Minif tre à pû d'autant plus volontiers fe laiffer aller, que de mefme que le Preftre (qui ne retenoit luy-mefme cette difpofition que du Diacre *), V. encore il avoit déja, en lifant l'Evangile,la face tournée vers ce costé là. Ajoûtons que comme en plufieurs Jubez, le pupitre de l'Evangile s'eft trouvé mobile & portatif, il a efté très facile de le déplacer & le reculer infenfiblement : d'abord vers le milieu; enfuite un peu au delà, comme à Amiens, à Roüen &c. & enfin tout à fait dans la partie Septentrionale: où il eft refté en la plufpart des Eglifes & où le Diacre faifant la lecture de l'Evangile, au lieu d'avoir tout le monde en face, comme il l'avoit lorfqu'il faifoit cette lecture en la partie méridionale, il le met au contraire aujourd'huy prefque tout derriere foy; enforte qu'il ne luy refte plus de l'ancienne fituation, que d'avoir le vifage au Septentrion.

A Nancy dans l'Eglife Collegiale qu'ils appellent Primatiale & à faint Pierre de Saintes, le Diacre, placé dans la partie Septentrionale du Sanctuaire, se tourne vers le Chœur & la Nef pour lire l'Evangile, ayant ainfi tout le monde devant foy. Et de mefme à faint Nerée & faint Achillée de Rome, avec cette différence, que comme cette derniere Eglife eft à l'Occident, le Diacre occupe la partie Méridionale. Le Soudiacre placé de l'autre cofté lit pareil lement l'Epiftre tourné vers la porte de l'Eglife. L'Exultet a fuivi icy prefque par tout le fort de l'Evangile, Car par exemple, à Paris le Diacre

eft placé comme à l'Evangile, en chantant cette bénédiction en la partie Méridionale du Chœur, au lieu qu'au Rit Romain ce Ministre eft au contraire tout à fait avancé dans la partie Septentrionale.

REMARQUE XXII.

Sur l'offertoire.

'Offertoire fe chantoit comme l'Introit.

par de la

Le premier Chœur chantoit d'abord l'Antienne impofée par le Préchentre: Tollite portas principes veftras, & elevamini porta eternales, & introibit Rex gloria.

Le fecond Chœur répétoit l'Antienne, Tollite portas principes veftras, & elevamini porta eternales; & introibit Rex gloria (1). Enfuite le premier Choeur chantoit fur le fecond ton, qui eftoit celuy de l'Antienne, ce premier verfet du Pfeaume mefme d'où eftoit tirée l'Antienne, Domini eft terra & plenitudo ejus, orbis terrarum & univerfi qui habitant in eo. Puis le fecond Chœur reprenoit encore l'Antienne, Tollite por

(1) Il eft refté dans le Graduel Romain des veftiges de cette Pratique à l'Offertoire de la Meffe du 23. Dimanche aprés la Pentecofte; où ces paroles De profundis clamavi ad te Domine, qui font le commencement de cer Offertoire fe répétent avec les mefmes notes aprés, toute l'Antienne.

ras principes veftras, & elevamini porte eternales, & introibit Rex gloria. Le premier Chœur continuoit le fecond verfet, Ipfe fuper maria fundavit eum & fuper flumina praparavit eum. Et le fecond Cheur répétoit de nouveau Tollite portas principes veftras, & elevamini porta eternales, & introibit Rex gloria.

Et on continuoit ainfi à entre-mefler l'Antienne avec le refte des Verfets du Pfeaume. jufqu'à ce qu'on euft reçu toutes les Offrandes. Alors le Pontife regardoit le Chœur & faifojt figne, & on finiffoit le chant de l'Offertoire, toûjours avant la Secrette & mefme avant Orate fratres. C'est-à-dire que felon que l'Of frande eftoit plus ou moins nombreuse, on répétoit auffi plus ou moins de fois l'Antienne & on chantoit plus ou moins de Versets ; en un mot on coupoit & on arreftoit quand & où on vouloit. A Lyon le Préchentre obferve encore, fur tout dans les grandes Feftes, de preffer le chant de l'Offertoire, à mesure que le Preftre avance dans l'oblation, & mefme il fait finir tout à fait le chant, lorfqu'il apperçoit que le Preftre eft fur le point de dire la Préface, à quoy il eft attentif.

Pour abréger encore davantage ; au lieu de répéter d'abord deux fois l'Antienne, on la partageoit comme l'Introït de maniere que le premier chœur chantoit la premiere partie par exemple, Tollite portas principes veliras & elevamini porta aternales; & l'autre la feconde, & introibit Rex gloria; & on fe contentoit dans la fuite du Pleaume, de répéter ces dernieres paroles, aprés chaque Verfet. Il est marqué dans l'Ordre Romain, que quelquefois l'Of

fertoire eftoit réduit à un seul Verfet, précédê & fuivi du chant de l'Antienne. A Lyon on y conferve encore quelques Verfets. (Selon le Miffel de cette Eglife de 1620. tous les Offertoires font encore compofez de trois Verfets.) Mais prefque par tout ailleurs on les a retranchez comme inutiles, fur tout depuis que les peuples ont ceffé d'aller régulierement a l'Offrande, & en un mot l'Antienne eft reftée feule. Et mefme où il y a des orgues, le Chœur en eft - il entierement déchargé. Aux Meffes de Requiem, où la coûtume de porter du pain & du vin à l'Offrande s'eft toûjours plus maintenue, on a du moins confervé ce Verfet Hoftias & preces &c.

REMARQUE XXIII. Sur le meflange de l'eau & du vin dans le Calice.

N met de l'eau dans le Calice pour tremper le vin

ON

à l'exemple de Notre Seigneur Jesus-Christ.} Non que ni faint Paul, ni aucun Evangelifte, ait expreffement marqué que le vin dont fe fervift le Fils de Dieu dans l'inftitution de l'Euchariftie, fut ainfi meflé l'eau; mais c'est premierement que comme les Juifs trempoient * On cite communément leur vin, il fe peut dire que la n Livre des préfomption eft icy pour le meflange, & que eft marqué J. C. n'en ufa pas autrement dans le dernier que c'eftoit louper. Jefus-Chrift prit dans fes mains le leur pratiCalice meflé de vin & d'eau ; & tel fans

Juifs où il

que.