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prématie dans fes Etats, tenoit encore à François I. par les nœuds apparens d'une reconnoiffance peu fincère; François I. envoya la Pommeraye fon Maître d'Hôtel à Londres, pour faire part à Henri du mariage de Madeleine de France avec le Roi d'Ecoffe. Henri reçut la propofition avec froideur terrompit l'Envoyé ne répondit rien & ne lui redonna plus audience. Le mariage ne s'en fit pas moins (en Janvier 1537), mais la jeune Princeffe étant morte la même année, François fe chargea de remarier fon gendre, il lui fit époufer en 1538. Marie de Lorraine, veuve de Louis II, Duc de Longueville, mort le 9 Juin 1537. Jac ques V. mourut le 13 Octobre 1542, laiffant au berceau une fille unique, (1) fous la tutelle & la régence de fa mere, Marie de Lorraine, & fous l'adminiftration du Cardinal de S. André, qu'on nommoit le Cardi

(1) C'eft la fameufe Marie Stuart; elle étoit née huit jours avant la mort de fon pere.

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nal Administrateur. Cette jeune Prin ceffe deftinée à tant de foibleffe & de malheurs qui devoient aboutir à l'échaffaut, étoit dès fon berceau un grand objet d'ambition & de difcorde. Héritiere de la Couronne d'Ecoffe, les Souverains les plus puiffans afpiroient à fa main. Le Roi d'Angleterre, dont elle étoit petite niéce, la demandoit pour le Prince Edouard fon fils; ce mariage très-convenable eût réuni les deux Couronnes ennemies & rivales; mais la Régente, fille, niéce & fœur de tous ces grands Princes Lorrains établis en France, étoit toute Françoise, & le Cardinal Administrateur étoit dans fes intérêts. L'un & l'autre traversoient de tout leur pouvoir les vues de Henri VIII, Cependant les intrigues de ce Prince, & fur-tout fon argent firent réfoudre, malgré toutes les oppofitions, le mariage de la Princeffe avec Edouard. François I. pour l'empêcher & pour fortifier fon parti, envoya quelques fecours d'hommes & d'argent à la Régente, mais il

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fe méprit dans le choix qu'il fit du Capitaine, auquel il confia la con- 1543. duite de ce fecours; ce fut le Comte de Lenox, de la Maifon de Stuart, neveu du feu Maréchal d'Aubigny. Le Comte de Lenox étoit jeune faftueux & prodigue; il eut bien tôt confumé en folles dépenfes l'ar gent qu'il avoit reçu. L'embarras du compte qu'il faudroit en rendre, le fit paffer de la mauvaise conduite à la trahifon complette ; il fe fauva en Angleterre, où Henri VIII. pour l'attacher à fon parti & le faire fervir à fes deffeins en Ecoffe, lui fit époufer une de fes nieces, née du fecond mariage de la Reine d'Ecoffe fa fœur, avec le Comte d'Angus. (1) Cependant les forces que François I. avoit fait paffer en Ecoffe, avoient mis la Régente & le Cardinal en état de faire rompre la réfo

(1) La Reine d'Ecoffe, veuve de Jacques IV, · mere de Jacques V. & fœur de Henri VIII, Roi d'Angleterre, avoit épousé en fecondes nôces le Comte d'Angus de la Maifon de Douglas en Ecofle, dont elle eut Marguǝrite qui époufa le Comte de Lenox.

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lution prise fans leur aveu fur le mariage de Marie Stuart, Henri mécontent avoit déclaré la guerre à l'Ecoffe & la fit à la France. François fur le premier avis de la défec¬ tion du Conte de Lenox, avoit fait partir en diligence pour l'Ecoffe un Gentilhomme du Bourbonnois, nommé la Broffe, homme auffi fage & auffi sûr que Lenox s'étoit montré étourdi & perfide, fes confeils furent utiles à la Régente, mais elle avoit befoin de fecours plus efficaces que des confeils, & la Broffe étoit chargé auffi de lui annoncer ces fecours, qui ne tarderent point à arriver, de Lorges lui amena cinq mille hommes.

Telles furent les raisons qui firent oublier à Henri VIII. les bienfaits de François I, à l'Empereur les outrages qu'il avoit reçus de Henri VIII. & les fermens qu'il avoit faits de ne s'allier jamais avec un Prince fchifmatique. Dès qu'il vit le Roi d'Angleterre aigri contre François, il rechercha fon alliance, & il fçut tirer parti de cette alliance

qui

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qui avoit toujours été fi ftérile pour François I.

1543.

Belcar, 1.

Henri VIII. envoya donc à l'Empereur dix mille Anglois, qui joints 23, n. 270 à toutes les forces qu'il avoit rafflemblées, lui perfuaderent qu'il pouvoit entreprendre deux fiéges à la fois. Ferdinand de Gonzague alla affiéger Guise avec un corps confidérable, mais on ne tarda pas à s'appercevoir que Landreci fuffifoit pour occuper toutes les forces Impériales, & Gonzague, levant le fiége de Guife, retourna devant Landreci. Briffac qui avoit obtenu la permiffion d'aller l'inquiéter, se mit en embufcade fur fa route, & fit ce qu'il put pour l'attirer, mais n'ayant pu en venir à bout, & ne voulant pas revenir fans avoir combattu il infulta fon arrière

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garde avec cinq cent chevaux, qui Mém. de dit rompirent la cavalerie légere des Bellay, 1. c. Impériaux, leur tuerent beaucoup de monde & firent des prifonniers importans, entr'autres Dom (1)

(1) François ou Francifque d'Eft, frere d'Her Tome IV.

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