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tement de la ville pour aller cherCONSTAN- cher de nouveaux fecours.

TIN.

VI.

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Il revint bien-tôt avec une plus An. 312. groffe armée, réfolu de faire lever le Bataille de fiége ou de périr. L'Empereur pour Vérone. ne pas donner aux affiégés la liberté Incert. Pan. de s'échapper, ou même de l'atta

C. 9, 10.

C. 26.

d'a

Nazar Pan. quer en queue pendant le combat, laiffe devant la ville une partie de fes troupes, & marche avec l'autre à la rencontre de Ruricius. Il range bord fon armée fur deux lignes; mais ayant obfervé que celle des ennemis étoit plus nombreuse, il met la fienne fur une feule ligne, & fait un grand front de peur d'être enveloppé. Le combat commença fur le déclin du jour & dura fort avant dans la nuit. Conftantin y fit le devoir de général & de foldat. Il fe jette au plus fort de la mêlée, & profitant des ténébres pour courir, fans être retenu, où l'emportoit fa valeur, il perce, il abbat, il terraffe; on ne le reconnoît qu'à la pefanteur de fon bras: le fon des inftrumens de guerre, le cri des foldats, le cliquetis des armes, les gémiffemens des bleffés, les coups

guidés

TIN.

AN. 312.

VII.
Prife de Ve-

guidés par le hasard, tant d'horreurs augmentées par celle d'une nuit CONSTANépaiffe, ne troublent point fon courage. L'armée de fecours eft entierement défaite; Ruricius y perd la vie : Conftantin hors d'haleine, couvert rone d'Ade fang & de pouffiere va rejoindre les quilée & de troupes du fiége ; & reçoit de fes prin- Incert. Pan. cipaux officiers, qui s'empreffent avec c. 11.& feq. des larmes de joie de baiser ses mains Nazar. c. 27. fanglantes, des reproches d'autant plus flatteurs, qu'ils font mieux mérités.

Pendant le fiége de Vérone, Aquilée & Modene furent attaquées ; elles fe rendirent avec plufieurs autres villes en même tems que Vérone. L'Empereur accorda la vie aux habitans; mais il les obligea de rendre leurs armes ; & pour s'affurer de leurs perfonnes, il les mit fous la garde de fes foldats. Comme ils étoient en plus grand nombre que les vainqueurs, on crut néceffaire de les enchaîner, & on manquoit de chaînes; Conftantin leur en fit faire de leurs propres épées, qui forgées pour leur défense, devinrent les inftrumens de leur fervitude.

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me.

VIII.

Conftantin

Après tant d'heureux fuccès rien CONSTAN- n'arrêta fa marche jusqu'à la vûe de TIN. Rome. Il paroît feulement par un An. 312. mot de Lactance, qu'aux approches de cette ville il éprouva quelque redevant Ro- vers; mais que fans perdre courage, & déterminé à tout événement, il Lact. c. 44. marcha en avant & vint camper visFabric. defsript. urb. à-vis du Ponte-Mole, nommé alors Rom. c. 16. le Pont Milvius. C'eft un pont de &alii paffim. pierre de huit arches fur le Tibre à deux milles au-deffus de Rome dans la voie Flaminia, par laquelle venoit Conftantin. Il avoit été conftruit en bois dès les premiers fiécles de la République ; il fut rebâti en pierres par le cenfeur Emilius Scaurus, & rétabli par Augufte. Il fubfifte encore aujourd'hui, ayant été réparé par le Pape Nicolas V, au milieu du quinzieme fiécle.

IX.

tient enfermé

Tout ce que craignoit Constantin, Maxence fe c'étoit d'être obligé d'affiéger Rome, dans Rome. bien pourvûe de troupes & de toutes Incert. Pan. fortes de munitions; & de faire refc. 14. & feq. fentir les calamités de la guerre à un Noris in peuple dont il vouloit fe faire aimer. num. Diocl. Maxence foit par lâcheté, soit par

Lact. c. 44..

6. 5.

II

An.

ΤΙΝ.

3126

une crainte fuperftitieufe, fe tenoit -renfermé; on lui avoit prédit qu'il CONSTANpériroit, s'il fortoit hors des portes de la ville il n'ofoit même quitter fon palais, que pour fe tranfporter aux jardins délicieux de Sallufte. Cependant affectant une fauffe confiance, il n'avoit rien retranché de fes débauches ordinaires. Par une précaution frivole, il avoit fupprimé toutes les lettres qui annonçoient fes infortunes; il fuppofoit même des victoires pour amufer le peuple; & ce fut apparemment dans ce tems-là qu'il fe fit décorer tant de fois du titre d'Imperator, qui lui eft donné pour la onzième fois fur un marbre antique: vanité ridicule, qui donne à la poftérité plus exactement que l'hiftoire même, le calcul de fes pertes. Quelquefois il proteftoit hautement que tous fes défirs étoient de voir fon rival au pied des murs de Rome, fe flattant fans doute de lui débaucher fon armée, & peu capable de fentir la différence qu'il devoit y avoir entre les troupes de Sévere ou de Galere, & des foldats conduits

TIN.

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que

par Conftantin & par la victoire. Il CONSTAN- s'en falloit bien qu'il fût aussi tranquile, qu'il affectoit de le paroître. An, 312. Deux jours avant la bataille, effrayé par des préfages & par des fonges, que fa timidité interprétoit d'une maniere funefte, il quitta fon palais, & alla s'établir avec fa femme & fes enfans dans une maifon particuliere. Cependant fon armée fortit de Rome, & fe pofta vis-à-vis de celle de Conftantin, le Ponte Mole entre deux. Ce dut être alors Maxence fit Pont de bat- jetter un pont de batteaux fur le fleuEuf. l. 1.Vit. Ve, au-deffus du Ponte-Mole, apparemment vers l'endroit appellé les Aurel. Vict. Roches rouges, à neuf milles de Rome. Vict. epit. C'étoit le lieu qu'il avoit choifi pour Lat. c. 4+ combattre, foit que le pofte lui parût plus avantageux, foit pour obliger Phot. fes troupes à faire de plus grands Aca Metr. efforts en leur rendant la retraite plus & Alex. apud difficile, foit que fe défiant des RoIncert. Pan. mains il voulût livrer la bataille hors Frud. ad Sym. de leur vûe. Ce pont étoit conftruit 1.1. verf. 448. de maniere qu'il pouvoit s'ouvrir ou fe rompre en un moment, n'étant

teaux.

c. 38.

3.

Zof.l.2.

Libanius or.

Praxag. apud

Phot.

C. 27.

Till, note 31.

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