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Francifque d'Eft, frere du Duc de Ferrare & Général des Chevauxlégers Autrichiens. Ferdinand de. Gonzague, obligé de fufpendre fa marche, mit toute fa troupe en bataille, pour envelopper Briffac, qui fit fa retraite en fi bon ordre qu'il ne perdit pas un feul homme,

L'Empereur ayant autour de lui toutes fes forces & fes meilleurs Généraux, Ferdinand de Gonzague, Viceroi de Naples, le Comte de Roux, Gouverneur de Flandre & d'Artois, le Duc d'Albe, alors Grand-Maître de fa Maifon, forma trois camps autour de Landreci & l'attaqua avec trois batteries principales, mais rien n'incommodoit tant les affiégés qu'une groffe coulevrine, qui placée fur un tertre battoit en flanc ce grand retranchement qu'on nommoit la Courtine du Roi, les affiégés prirent la

cule, Duc de Ferrare, fervoit l'Empereur, quoique fon frere-eût époufé Rénée de France, & für Farconféquent beau-frere du Roi. Le fameux Alphonfe leur pere, étoit mort le 31 Octobre 1§349

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courageufe réfolution d'aller l'enlever ou l'enclouer ; ils remarquerent que les Lanfquenets, qui la gardoient, ne s'attendant nullement à être attaqués quittoient affez fouvent leurs poftes, il n'en fallut pas d'avantage pour déterminer les chercheurs d'aventures. Ricarville fe mit à la tête de quarante chevaux, S. Simon de trente fantassins ils prirent avec eux des pionniers & des cordes. La fortune ne leur fut pas favorable; ils trouverent les Lanfquenets à leur pofte, mais la bravoure fuppléant au bonheur ils chargerent les Lanfquenets, les forcerent de quitter ce pofte qu'ils avoient gardé ce jour-là plus foigneufement qu'à l'ordinaire, & à force de cordes & de bras, ils traînerent la coulevrine jusques dans la place; bien-tôt ils s'en fervirent avec fuccès contre ceux des Impériaux qui s'avancerent, mais trop tard, fur le bord du foffé pour la reprendre.

Dès le commencement du fiége, les François avoient abandonné la

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Ville-baffe, qu'ils avoient désespére de défendre, les Impériaux s'en Mém. de du étoient emparés, & avoient fçu Bellay, 1. c. s'y ménager un pofte avantageux d'où ils incommodoient fort la place; la Lande & d'Effé qui partageoit avec lui le commandement de Landreci & la gloire de cette belle défense, réfolurent de chaffer les Impériaux de ce pofte, ils y réuffirent, & les affiégeans n'entreprirent point de le reprendre ; les forties étoient fréquentes & toujours très vives; il y en eut une où d'Effé étant tombé dans une embuscade, eut le bras percé d'un grand coup de pique; il y fit d'ailleurs quelque perte, mais elle fut à l'inftant reparée par un corps qui vint le fecourir & faciliter fa retraite ; ces forties fatiguoient confidérablement l'armée Impériale, mais les affiégés étoient bien plus fatigués eux-mêmes par la faim & par la foif; on n'avoit ni vin ni biere; foldats, Officiers, tous búvoient de l'eau, les foldats n'avoient que demi-ration de pain

tandis que les veilles & les travaux redoubloient chaque jour. Ce fut par-là que l'Empereur efpéra de les réduire, il avoit d'abord effayé de brufquer le fiége, afin d'emporter la place d'affaut avant l'arrivée de François I. que le foin d'affurer fa nouvelle conquête retenoit dans le Luxembourg & qui ne put rentrer dans le Haynault que long-temps après l'arrivée de l'Empereur. La conftance des affiégés fit qu'il arriva encore à temps. Les Impériaux fermoient en vain toutes les avenues de la place, ils ne purent empêcher que d'Yville, Gentilhomme Normand, qui avoit une connoiffance particuliere du pay's, ne paflat au travers de leur camp & ne pénétrât jusqu'à la Fere, où étoit le Roi, auquel il expofa l'état de la place & le befoin qu'elle avoit d'un prompt fecours. Le Roi fur cet avis s'avança jufqu'à Cateau-Cambrefis, chargea du Bellay d'affembler & de conduire les convois qu'il vouloit faire entrer dans Landreci. Un mouvement que fi

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rent les Impériaux pour raffembler leurs quartiers à l'arrivée de l'armée Françoife, ayant laiffé libre une des avenues de la place, l'Amiral d'Annebaut & le Comte de S. Pol en profiterent pour aller rafraîchir la garnifon de Landreci. Mais c'étoient moins d'hommes que de vivres qu'elle avoit befoin, & cet autre fecours étoit bien plus diffiBelcar. 1. 23. cile à introduire. Du Bellay ayant raffemblé en peu de jours autour de Vervins douze cent moutons cent quatre-vingt bœufs, fix cent facs de farine & autant de bêtes Mém. de du de fomme pour les porter, ne fongea plus qu'à faire entrer le tout dans Landreci. Il falloit dérober cette marche aux ennemis ; le Roi averti par du Bellay, avoit foin de les amufer par des efcarmouches pour détourner leur attention. Du Bellay arriva de Vervins à la Capelle avec fon convoi fans aucune rencontre fâcheufe, mais dans une plaine entre la Capelle & Landreci il découvrit un corps Autrichien de mille à douze cent hommes d'ar

Bellay, 1. 10.

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