aucun exemple dans laGrece,d'homme & de femme misaprès leurmortau nombre desDieux.avant que Cadmus & Europe fussent venus de Sidon.

C'est là le commencement de l'usage introduit parmi les Grecs, d'honorer les funérailles de leurs parens par des fêtes, par des invoca- paruUdIC* tions & par des sacrifices offerts à leurs manès, & d'ériger aux personnes célèbres des tombeaux superbes en forme de Temples, des Autels & des Statues ; on les honoroit publiquement dans ces Temples par des sacrifices & par des invocations : chacun pouvoit rendre ce devoir à ses Ancêtres ; les Villes Grecques déferoient soigneusement ces honneurs aux Hommes illustres : c'est ainsi qu'elles en usèrent envers Europe , sœur de Cadmus, envers Atymnus son frère, envers Mi nos & Rhadamanthe ses neveux, envers fa fille Ino , & son fils Melicerte ; ils rendirent un semblable hommage à Bacchus, fils de fa fille Semele i à Aristarchus mari de fa fille Autonoé ; & à Jaíîus frère de fa femme Harmonia j à Hercule le Thébain , & à fa mere Alcmène; à Danaé fille d'Acrisius; à Esculape & à Polçmocrate fils de Machaon ; un semblable culte fut auflì accordé à Pandion & à Thésée Rois d'Athènes, à Hippolyte fils de Thésée , à Pan fils de Pénélope 3 à Profermne, à Triptoleme , à Celeiis, à Trophonius, à Castor

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& Pollux, à Hélène 3 à Menelas , à Agamemncti, à Amphiaraiis & à son fils Amphilochus, à Hector & à Alexandra fils & fille de Priam, à Phoronée, à Orphée , à Proteíilaiis t à Achille & à fa mere Thetis, à Ajax, à Arcas, à Idomenée, à Meriones, à j/Eaque., à Melampus, à Britomartis, à Adraste, à Iolaiis, & à plusieurs autres. Ils déïfioient leurs morts de différentes manières, suivant leur pouvoir & selon d'autres circonstances, on avoit égard au mérite de la Dersonne. Quelques-uns étoient feulement déifies dans des ramilles particulières -, comme les Dieux domestiques , DU Panâtes : On dressoir publiquement aux uns , des Tombeaux de pierre qui íervoient d'Autels, & où l'on faisoit des- sacrifices annuels ; on érigeoit aux autres des Tombeaux qui avoient la figure de maison ou de Temple ; enfin pour rendre hommage à quelques-uns, on établiísoit des mystères ,', des cérémonies , des sacrifices , des fêtes , &c une fucceíïion de Prêtres destinés à initier aux mystères, à observer toutes ces cérémonies dans les Temples , & à les transmettre à la postérité. On peut avoir commencé à ériger des Autels en Europe , peu de tems avant Cadmus , pour sacrifier à l'ancien Dieu t ou aux Dieux des Colonies i mais on commença les Temples au tems de Salomon; car Jiacus fils «í'^gina, qui vivoit deux Générations avant la Amob.aá?. guerre de Troye , est regardé par quelques-uns £eTM- u 6comme le premier qui íìt bâtir des Temples dans la Grèce. Vers le même tems les Oracles passèrent d'Egypte dans la Grèce , aufli-bien que la coutume de faire les images des Dieux , dont les jambes étoient liées comme les momies d'Egypte : car l'Idolatrie commença dans la Chaldée & dans l'Egypte , d'où elle s'étendit dans la Phénicie & dans les païs voisins , long-tems avant qu'elle eût été introduite dans l'Europe ; les Pelasgiens la portèrent dans la Grèce suivant les ordres des Oracles. Les régions situées le long du Tigre & du Nil qui étoient très-fertiles, furent les premières habitées , & ce fut-là que se formèrent les premiers Roï'aumes, & que par conséquent on commença à adorer les Rois & les Reines après leur mort. C'est de l'Egypte que íbnt íortis lesDieux de Laban r les Dieux & les Déesses nommés Baalim & Aflaroth par les Cananéens; les Démons ou les esprits à qui on offroit des. sacrifices, & Moloch à qui du tems de Moïse. & des Juges , on sacrisioit des enfans. Chaque ville établiíïbit le culte de son fondateur; & de ses Rois. Les alliances & les conquêtes servirent à étendre ce culte , jusqu'à ce qu'enfin les Phéniciens & les Egyptiens intro*-

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duisirent dans l'Europe la coutume de mettre les morts au nombre des Dieux. Les peuples du Roïaume de la basse Egypte commencèrent à adorer leurs Rois avant le tems de Moïse, c estlà ce même culte défendu par le second commandement. Quand les Pasteurs envahirent la basse Egypte , ils trouvèrent à redire à cette adoration des anciens Egyptiens, & accréditèrent celle de leurs propres Rois : enfin les Egyptiens de Coptos & de la Thebaïde , fous la conduite de Misphragmuthosis & d'Amosis chasse» rent les Pasteurs, changèrent leurs Dieux, & en déïfiant leurs propres Rois & leurs Princes, répandirent le culte de douze d'entre eux dans les pais de leurs conquêtes ; ils le rendirent plus universel que n'avoit été jusqu'alors le culte des faux Dieux des autres nations j de manière qu'on les appellât Diimagni majorum gentium. Sesostris conquit la Thrace, & Amphyction fils de Prométhée apporta les douze Dieux de la Thrace HerwM.í, dans la Grèce. Hérodote dit qu'on les apporta

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d Egypte^ on peut voir par les noms des villes d'Egypte dédiées à plusieurs de ces Dieux3 qu'ils Dioéor.u avoient une origine Egyptienne : Selon Diodof*8' re les Egyptiens avoient coutume de dire qu'après leur Saturne & leur Rhea , régnèrent Jupiter & Junon , pere & mere d'Osiris & d'Isis, qui mirent au monde Orus & JSubaste,

On peut comprendre par tout ce qu'on a dit, que comme les Egyptiens qui de leurs Rois fuioient des Dieux , commencèrent leur Monarchie par le règne de leurs Dieux &c de leurs Héros en comptant Menès pour le premier homme cmi régna après leurs Dieux , de même les Cretois eurent les Ages de leurs Dieux & de leurs Héros , & donnèrent aux siécles où avoient vécu leurs Rois déifiés & leurs Princes , les noms d'Ages d'or, d'argent, d'airain & de fer. Hésiode faisant la description de ces quatre Ages Hc<ïo<l. des Dieux & des demi-Dieux de la Grèce 3 les °og.ra' y" repreíente comme quatre Générations d'hommes y dont chacune finie quand les hommes qui vi voient alors devinrent vieux & moururent; iî dit auíìi que la quatrième avoit fini avec les guerres de Thebes & de Troye-. íl y eut autant de Générations depuis la venue des Phéniciensy des Curetés, de Cadmus , & d'Europe dans la Grèce , jusqu'à la ruine de Troye. Apollonius de Rhodes dit que quand les Argonautes vinrent à Crète, ils tuèrent Talus homme d'airain ,, qui étoit du nombre des hommes de l'Age d'ailain , & qui gardoit ce passage : Talus pasibir foison-, pour fils de Minos , c'est, pourquoi les fils de 1.4.y^j.. Minos vivoient dans l'Age d'airain-, & Minos regnoit pendant l'Age d'argent: C'est dans cet Age que les Grecs commencèrent. ì.

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