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tons, qui ont donné originairement leur nom à tous les peuples de la Germanie. C'eft une gloire qu'on doit réserver aux Gaulois.

Il en eft donc de la connoiffance que l'Auteur moderne dit qu'on avoit des rivages de l'océan, où l'on faifoit la pêche & le commerce de l'ambre, comme de la célébrité des Teutons, & du nom qu'on veut qu'ils aïent donné à tous les peuples de la Germanie. Ces rivages n'étoient fûrement point connus du tems d'He rodote, quoiqu'entre tous les Ecrivains de l'antiquité il foit le premier qui en ait parlé ; car il avouë, que Herod. quelque foin qu'il fe foit donné pour dé 1. 3. c. couvrir quelqu'un qui eût été fur les lieux & qui le mit au fait de ces côtes, il n'avoit trouvé perfonne qui pût le fatisfaire; & qu'ainfi il ne fçavoit quelle mer borë doit l'Europe de ce côté-là.

115.

Les auteurs qui dépuis ont entrepris d'affigner la région, où l'on recueilloit l'ambre, jusqu'à fort peu de tems avant Pline l'ancien, n'ont pas Hift.nat. été plus heureux; car l'Historien 1. C 37 naturalifte après avoir compté &

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nommé quinze ou vingt Ecrivains célébres, dont quelques-uns vivoient encore, qui indiquoient tous des lieux différens fans marquer le véritable, affûre que les côtes fur lesquelles Ibid. c. les flots de la mer jettent l'ambre, n'étoient connues que depuis assez peu de tems; qu'elles étoient à fix cens milles de Carnunte capitale de la Pannonie ; & enfin que la guerre que Germanicus fut obligé de porter dans ces quartiers, donna lieu à la découverte. Par-là il eft visible que les côtes de l'océan, où les Cimbres, ou plutôt les Teutons avoient leurs demeures, & où se faifoient la pêche & le commerce de l'ambre n'ont été connues que vers l'an 768 ou 769 de Rome, que Germanicus faifoit la guerre dans la Germanie: tems auquel les Romains avoient affujetti les cantons les plus voifins du Danube, depuis la fource jufqu'à fon embouchure, comme je fuis en état de le prouver pour peu qu'on me preffe.

Pag. 230. "

CHAPITRE XI.

DES GERMAIN S.

§. I.

Sçavans qui ont connu que les
Germains étoient originaires de

"

Perfe.

J

E crois qu'il n'y a d'abord perfonne qui ne foit frappé de trou»ver le nom des Germains parmi » ceux des Tribus des Perfes. »

Je ne vois pas bien pourquoi l'Auteur moderne veut qu'il n'y ait perfonne,qui ne foit frappé de trouver le nom des Germains parmi ceux des Tribus desPerfes. Cen'eft fûrement point un phénoméne nouveau. Il y a deuxcens ans que Goropius l'a apperçu : depuis affez peu de tems M. le Marquis de S. Aubin l'a confidéré à toutes fortes de faces. Avant lui Cellarius en avoit fait une affez honorable mention dans le fecond volume de fa Géographie ancienne. Les Livres, dans lefquels ces trois Ecrivains l'ont

découvert, font entre les mains de tous les Sçavans ; & ni eux, ni les autres auteurs qui l'ont déterré auffi bien qu'eux, n'ont pas obfervé que tout le monde en dût être plus frappé, que l'Auteur moderne le feroit avec raison fi on lui tenoit ce langage, ou qu'on trouvât à redire qu'il eût manqué à marquer la pofition de ce peuple dans l'Afie, quoique Denys Periégete ait eu foin de la faire paffer à la poftérité.

§. II.

Fauffe idée qu'on s'eft formée des Perfes. Peinture fidelle de leurs mœurs & de leur gouvernement. Leur maxime à l'égard de ceux qui exerçoient l'agriculture.

Mais ce qui n'eft pas moins re- " Pag 130. marquable, c'eft que les Germains " *31* du nord étoient laboureurs comme " ceux des Perfes : l'on conçoit aifé- “ ment que par Germains du nord, " je n'entends pas ceux à qui les Gau- " lois & les Romains étendirent le " nom de Germains; mais ce peuple "

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», ou cette Tribu particuliere à qui ce ,, nom étoit originairement propre, ,, & dont une bande aïant paffé le ,, Rhin s'établit dans les parties Sep,,tentrionales de la Gaule, après en avoir chaffé les Gaulois ; ce qui fit » que ceux-ci effraïés & mal inftruits donnerent le nom de leurs vain» queurs à tous ceux qui demeuroient au-delà du Rhin, comme dit Tacite. Je dis donc que ce peuple, cette » Tribu particuliere des Germains du ,, nord étoient du genre de ces peuples errans, qu'on appelloit Laboureurs ; c'eft-à-dire, de ces peuples » qui femant les champs qu'ils occu» poient dans la faifon des femailles, ,, en cherchoient d'autres auffi-tôt » que la moiffon les avoient récom» penfé de la culture des premiers; » car il ne faut pas confondre cette » occupation, qui les faifoit appeller ,, Laboureurs, avec l'agriculture » proprement dite, qui embraffe le ,, foin des vergers, des prairies & des

jardins, & qui fixe néceffairement », ceux qui s'y appliquent dans un ", même lieu. L'agriculture en ce fens

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