quelque chose d'indifférent. Il les crut injurieuses à Dieu & à la Religion, & * Agobard. il composa un Traité intitulé : * Conex edit Baluz, tra damnabilem opinionem putantium di ope a p. 30ι, 7. ι. - Idem. p. 802. P.35 * Idem. pag. 306, vini judicii veritatem, igne, vel aquis, vel conflictu arınorum patefieri. Il se récrie d'abord contre le nom de jugement de Dieu qu'on a ofé donner à ces épreuves, comme si Dieu les avoit ordonnées, ou s'il devoit fervir à nos volontés, pour nous révéler tout ce qu'il nous plaît de savoir. Où est-ce, dit-il, que Dieu a conseillé ou ordonné ces pratiques ? § Mitte unum de tuis qui congrediatur mecum fingulari certamine, & probet me reum tibi effe, fi occiderit : aut certè, jube ferrum, vel aquas calefieri, quas manibus illafus attrectem. Aut conftitue cruces, ad quas Stans immobilis perseverem. En second lieu, c'est une grande témérité de vouloir pénétrer dans les fecrets jugemens de Dieu; l'Ecriture nous disant si souvent que ses volontés font impénétrables. * Har, dit-il, piè, humiliter confiderantibus apparet non poffe cadibus, ferro, vel aqua occultas & latentes res inveniri. Nam, si possent, ubi effent occulta Dei judicia? La troisieme raison est que fi les faits cachés devoient être découverts par ces épreuves, la sagesse, l'expérience, & la prudence des hommes ne feroient plus d'usage dans le monde, & il ne faudroit plus ni Juges, ni Magistrats. Il est vraisemblable que les raifons d'Agobard firent quelque impreffion fur l'esprit de Louis le Débonnaire; car l'année même que ce Traité fut compofé, en 828. il confulta tous les Évêques du Royaume touchant une semblable épreuve de l'eau froide, dont nous parlerons plus bas, & la condamna l'année suivante. Cependant celles du fer chaud & de l'eau bouillante recommencerent bien-tôt après ; & l'on fait l'éclat Perience que fit en 860. celle de la Reine pour juftifier Thietberge à l'égard du Roi Lothaire berge. Traité son Epoux. Lothaire vouloit rompre d'Hincmar fur ce point. le mariage. Il accufa Thietberge d'avoir commis un horrible inceste avec fon frere. * Elle nia d'abord le fat,& prouva fon innocence par un homme qui fit pour elle l'épreuve de l'eau Χ. Célebre exde l'eau chaude * Quæ ipfa denegans, 'probationis auctore, resti. bufque deficientibus, judicio laïcorum nobilium &c confultu Epifcoporum, atque ipfius Regis confenfu, vicarius ejufdem fœminæ ad judiciun aquæ ferventis exiit; & poftquam incolus fuerat ipfe repertus, la reine Thiet , bouillante fans se brûler. Cette épreuve fut faite solemnellement avec le consentement du Roi, & l'avis des Evêques, & de plusieurs personnes de qualité : fur quoi Thietberge fut rétablie en grace. Lothaire trouva pourtant le moyen de faire déclarer Thietberge coupable, après lui avoir fait avouer ce crime, & gagna quelques Evêques en 862. qui la condamnerent au Concile d'Aix la Chapelle. Hincmar fut confulté pour savoir si l'on s'en devoit tenir à l'épreuve, ou à la confeffion qu'on avoit extorquée de la Reine; & cela lui donna lieu de faire le Traité qui a pour titre : De divortis Lotharii & Tetberga, qu'il adresse au Roi, aux Evêques & à toute l'Eglife. On voit dans cet Ouvrage qu'on étoit fort partagé sur ce point, & que pluheurs croyoient qu'il ne falloit point s'arrêter à l'épreuve de l'eau bouillante; parceque c'étoient-là des inventions purement humaines, dans lesquelles on mêloit souvent des maléfices, pour confondre le vrai & le eadem fæmina maritali thoro.ac conjugio regio. deCreto quo fufpenfa fuerat, est etiam reftituta Apud Hinomarum de Div. Loth. & Tetb. p. 202. edit. Cordes, & ex Siond.rm pag-568. 303. * Ibid. In faux. * Quoniam quidam dicunt nullius esse auctoritatis, five credulitatis, judi-terrogatio vi cium quod fieri folet per aquam calidam five frigidam, neque per ferrum calidum; Sed adinventiones funt humani arbitrii, in quibus sapissimè per maleficia falfitas locum obtinet veritatis : ideò credenda esse non debent. Hincmar au contraire fut d'avis qu'il falloit s'en tenir à ces fortes d'épreuves. Il tâche de le prouver par divers exemples de l'Ecriture, & il cite plusieurs personnes d'esprit, qui, n'étant pas tout-à-fait de son sentiment, ne révoquoient pas en doure que l'épreuve de l'eau bouillante ne fit difcerner les coupables d'avec les innocens, en brûlant les premiers, & épargnant les autres; par cette raison dont ils se contentoient un peu trop facilement: que les justes devoient être préservés du feu, comme l'avoient été Loth, & les enfans de la fournaise. Cependant Hincmar, ni ces autres personnes d'esprit ne croyoient pas veut prouver qu'on dût recourir à ces fortes d'é- fes fentimens preuves, pour la décision des difficul- par le feu. Jutés & des doutes qu'on pourroit résou- Savans sur sa dre par d'autres voies. Peu d'années confiance. Χ Ι. Gottescale gement des après ces disputes, tout le monde trouva fort mauvais que le Moine Gottescalc, après avoir été condamné par les Evêques, & enfermé durant long-temps, eût ofé demander 1. permiflion de prouver ses sentimens par l'épreuve du feu. Il prétendoit entrer dans quatre tonneaux pleins d'eau bouillante, d'huile, & de poix, & paffer enfuite dans un grand feu fans se brûler. Il souhaitoit de faire cette expérience en présence du Roi, des Evêques, des Clercs, des Moines, & de tout le peuple, ainsi qu'il l'exprime dans sa seconde Confession Apud. Uffer. de Foi. Utinam placeret....coram unHift. Godefe. dique electa populorum te timentium mulsitudine, prafente etiam iftius regni principe, cum Pontificum & Sacerdotum, Monachorum, seu Canonicorum venerabili fimul agmine, concederetur mihi, fi fecùs hanc Catholica fidei de predeftinatione tua veritatem nollent recipere, ut isto quo dicturi fumus, favente tua gratiâ, id approbarem cernentibus cunctis examine. Ut videlicet quatuor doliis uno post unum pofitis, atque ferventi figillatim repletis aqua, oleo pingui, & pice, & ad ultimum accenso copiosissimo igne, liceret mihi, invocato gloriofiffimo по P.233. |