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sans doute de ce que les prêtres se tenaient cachés dans le creux des chênés, lorsqu'ils rendaient leurs réponses.

Oracle d'Ammon.

35. Jupiter Ammon était représenté ayant la tête d'un bélier avec ses cornes. Lorsqu'on venait le consulter, quatre-vingts prêtres, consacrés à Jupiter, portaient sur leurs épaules, dans un navire doré, la statue de ce dieu, couverte de pierres précieuses. Ils marchaient ainsi sans tenir de route certaine où ils croyaient que le dieu les poussait. Une troupe de femme et de jeunes filles accompagnaient cette procession, et chantaient des hymnes en l'honneur de Jupiter. C'était sur les mouvements de la statue que les prêtres annonçaient la décision du dieu.

Oracle de Delphes.

36. Des chèvres qui paissaient dans les vallées du mont Parnasse s'approchèrent un jour par hasard d'un trou dont l'ouverture était fort étroite. A peine y eurent-elles placé la tête, qu'elles commencèrent à faire des sauts extraordinaires; le berger en fut surpris, se pencha vers le trou, et fut saisi d'un enthousiasme au milieu duquel il se mit à prophétiser. Cette merveille y attira les habitants du voisinage, qui, s'étant approchés de la même ouverture, prophétisèrent aussi. Ce prodige fit honorer en cet endroit même la terre qui le produisait, et plus tard, ce culte fut rendu en l'honneur d'Apollon. Le temple et la

Questionnaire. 35. Comment était représenté Jupiter Ammon, et comment se rendaient ses oracles?-36. Quelle est l'origine de l'oracle de Delphes et comment se rendait-il?

ville de Delphes furent construits dans cet endroit, et l'on y accourut bientôt de toutes parts pour y consulter le dieu. On dressa sur le trou même un trépied, et l'on chargea exclusivement une prêtresse, nommée Pythie, de monter sur ce trépied, et d'y rendre l'oracle.

Cette prêtresse se préparait à ses fonctions en jeûnant trois jours à l'avance, et en se baignant dans la fontaine Castalie. Apollon avertissait lui-même de son arrivée dans le temple en le faisant trembler jusque dans ses fondements. A peine la vapeur divine agitait-elle la Pythie, que l'on voyait ses cheveux se dresser sur sa tête, son regard devenir farouche, sa bouche écumer, et un tremblement violent s'emparer de tout son corps. Alors au milieu de cris et de hurlements, elle articulait des paroles que les prêtres recueillaient avec soin, arrangeaient en vers, et auxquelles ils donnaient une liaison qu'elles n'avaient pas dans la bouche de la prêtresse.

Oracle de Trophonius.

37. L'oracle de Trophonius était situé dans la Béotie. Lorsqu'on venait le consulter, il fallait d'abord passer plusieurs jours dans une chapelle dédiée au bon Génie et à la Fortune. Pendant ce temps, on se purifiait avec soin. Après les sacrifices ordinaires en l'honneur de Trophonius, les auspices étant favorables, celui qui venait consulter l'oracle se faisait frotter tout le corps d'huile, puis buvait deux sortes d'eau, tirées du fleuve Hercinie, celle de Léthé, qui

Questionnaire. 37. Donnez quelques détails sur l'oracle de Trophonius.

effaçait de l'esprit toutes les pensées profanes, et celle de Mnémosyne, qui avait la vertu de faire retenir tout ce qu'on devait voir dans l'antre sacré. Après avoir fait une prière à Trophonius et s'être revêtu d'une tunique de lin, le consultant était conduit à l'oracle. On entrait, d'abord dans une enceinte où était creusée une caverne d'étroite embouchure. Là s'ouvrait un trou dans lequel on descendait par le moyen d'échelles, puis on trouvait une petite caverne dont l'entrée était assez étroite; on se couchait par terre; on prenait dans chaque main une espèce de gâteau de miel; on passait les pieds dans l'ouverture de cette caverne, et aussitôt on se sentait emporté au dedans avec une force et une rapidité extraordinaires. Alors l'oracle s'accomplissait. Lorsque la réponse était donnée, on sortait de l'antre comme on y était entré, et l'on était ramèné, tout étourdi, dans la chapelle du bon Génie, où les prêtres interprétaient ce que le consultant disait avoir vu ou entendu dans l'antre mystérieux.

Des Sibylles.

38. Les sibylles, auxquelles les anciens rendirent les honneurs divins, étaient des jeunes filles qu'ils croyaient avoir été douées du don de prédire l'avenir. Leurs prédictions étaient recueillies avec soin et mises en vers. On a compté jusqu'à dix de ces prêtresses, dont les trois plus remarquables furent celle de Delphes, celle d'Érythrée, qui prédit aux Grecs l'heureux succès de la guerre de Troie, et celle de Cumes, nommée Amal

Questionnaire. 38. Qui étaient les sybilles, et quelles étaient les plus célèbres?

thée et Hérophile, qui offrit à Tarquin l'Ancien un recueil de vers sibyllins que ce monarque acheta trois cents pièces d'or.

De la Sibylle de Cumes.

39. La sibylle de Cumes, qu'on disait être inspirée par Apollon, rendait ses oracles au fond d'un antre, dans le temple d'Apollon. Cet antre avait cent portes, d'où sortaient autant de voix terribles, qui faisaient entendre les réponses de la prophétesse. On conservait avec le plus grand soin les vers qu'elle proférait. Cette sibylle vécut fort longtemps. Apollon lui ayant offert de lui accorder tout ce qu'elle souhaiterait, elle demanda à vivre autant d'années que sa main contenait de grains de sable. Son désir fut exaucé. Apollon voulut de plus lui accorder de conserver toute sa vie la fraîcheur de la jeunesse; mais la prêtresse refusa cette faveur. Alors, une triste vieillesse s'empara d'elle au bout de quelques années. Du temps de Virgile, elle avait déjà vécu sept cents ans, et il lui restait encore trois cents ans à vivre. Après ce temps, son corps, consumé par la vieillesse, s'anéantit peu à peu, et l'on ne la reconnut plus qu'à sa voix, à laquelle les anciens prétendaient que les dieux avaient attribué une durée éternelle.

De la Divination.

40. La divination était l'art prétendu de connaître l'avenir. Elle se pratiquait de plusieurs manières dif

Questionnaire. 39. Comment la sybille de Cumes rendait-elle ses oracles, et comment mourut-elle? - 40. Qu'était-ce que la divination?

férenies. Les quatre espèces de divination les plus générales étaient celles dans lesquelles on employait quelqu'un des quatre éléments, l'eau, la terre, l'air et le feu.

Hydromancie, Pyromancie, Géomancie et

Aéromancie.

41. La première, l'HYDROMANCIE, consistait à employer l'eau de la mer ou l'eau des fontaines. On remplissait un bassin d'eau, et l'on y jetait un anneau, des dés, certains gâteaux ou de petites pierres d'après lesquelles on tirait d'heureux ou de malheureux présages.

La deuxième, la PYROMANCIE, s'exerçait par le moyen du feu, en observant le petillement, soit de la flamme, soit de la lumière d'une lampe.

La troisième, la GÉOMANCIE, se pratiquait en employant de la terre. On traçait des lignes ou des cercles que l'on examinait, ou l'on observait les fentes et les crevasses qui sont à la surface de la terre.

La quatrième, l'AÉROMANCIE, divination par le moyen de l'air, consistait à observer le vol des oiseaux, les cris de quelques animaux, le tonnerre, les météores et les comètes, et enfin les nuées.

42. Il y avait aussi d'autres espèces de divination, qui ont été longtemps en usage, mais qui n'étaient pas autorisées par les lois, telles que la CHIROMANCIE, ou l'observation des lignes qui se trouvent dans la

Questionnaire. 41. Comment se pratiquaient les quatre espèces les plus célèbres de divination? - 42. N'y avait-il pas encore d'autres espèces de divination?

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