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rétabli le fénat & le peuple dans leur ancienne fplendeur.

Les ftatues de Maximin élevées au milieu de Rome à côté de celles de

CONSTAN

TIN.

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Lact. 6. 44.

An. 312. Maxence, annonçoient à Conftan- Difpofitions tin la ligue fecrette formée entre les de Maximin. deux princes. Il trouva même des lettres qui lui en fourniffoient une preuve affurée. Le fénat le vengea de cette perfidie par un arrêt, qui lui conferoit à caufe de la fupériorité de fon mérite, le premier rang entre les empereurs, malgré les prétentions de Maximin. Celui-ci avoit reçu la nouvelle de la défaite de Maxence avec autant de dépit que s'il eût été vaincu lui-même; mais quand il apprit l'arrêt rendu par le fénat, il laiffa éclater fon chagrin, & n'épargna ni les railleries ni les injures.

tin.

XIX.

Cette impuiffante jaloufie ne pou- Précautions voit donner d'inquiétude à Conftan- de Conftantin; cependant il ne s'endormit pas Pan. incert. après la victoire. Tandis que les vain- c. 21. cus ne fongeoient qu'à fe réjouir de leur défaite, le vainqueur s'occupoit férieusement des moyens d'affurer fa conquête. Pour y reuffir il fe propofa

Nazar. pan.
Aur. Vid.

C. 6.

d'affurer faZof. l. 2.

Till. art. 14.

deux objets; c'étoit de mettre hors CONSTAN- d'état de nuire ceux qu'il ne pouvoit TIN. fe flatter de gagner, & de s'attacher An. 312. le cœur des autres par la douceur &

par les bienfaits. Les foldats prétoriens établis par Augufte pour être la garde des empereurs, réünis par Séjan dans un même camp près des murs de Rome, s'étoient rendus redoutables même à leurs maîtres. Ils avoient fouvent ôté, donné, vendu l'empire; & depuis peu,partisans outrés de la tyrannie de Maxence, qu'ils avoient élevé fur le trône, ils s'étoient baignés dans le fang de leurs concitoyens. Conftantin caffa cette milice féditieufe; il leur défendit le port des armes, l'ufage de l'habit militaire, & détruifit leur camp.Il défarma auffi les autres foldats qui avoient fervi fon ennemi; mais il les enrolla de nouveau l'année suivante pour les mener contre les Barbares. Entre les amis du tyran & les complices de fes crimes, il n'en punit qu'un petit nombre des plus coupables. Quelques-uns foupçonnent qu'il ôta la vie à un fils qui reftoit encore à Maxenee; du moins l'hiftoire ne parle

plus ni de cet enfant ni de la femme
de ce prince, dont on ne fait mê-
pas
me le nom. C'eft fans fondement que
quelques antiquaires l'ont confondue
avec Magnia Urbica : les noms de
celle-ci ne peuvent convenir à une
fille de Galere.

CONSTAN

TIN.

An. 312

XX. Conduite fage & mo derée après la victoire. Incert. pan.

C. 20.

ron.

Ces traits de féverité coutoient à la bonté naturelle de Conftantrop tin: il trouvoit dans fon coeur bien plus de plaifir à pardonner. Il ne refufa rien au peuple, que la punition de quelques malheureux, dont on Liban. or.12. demandoit la mort. Il prévint les prie- Pagi in Bares de ceux qui pouvoient craindre Till. art. 25. fon reffentiment, & leur donna plus que la vie, en les difpenfant de la demander.Il leur conferva leurs biens, leurs dignités, & leur en conféra même de nouvelles, quand ils parurent les mériter. Aradius Rufinus avoit été préfet de Rome la derniere année de Maxence: ce prince la veille de fa défaite en avoit établi un autre, nommé Annius Anulinus. Celui-ci étant forti de charge le vingt-neuf de Novembre, peut-être pour être envoyé en Afrique où on le voit pro

TIN.

conful en 313, Constantin rétablit CONSTAN dans cette place importante le même Aradius Rufinus, dont il avoit reconnu le mérite. Il lui donna pour fucceffeur l'année fuivante Rufius Volufianus qui avoit été préfet du prétoire fous Maxence.

An. 312.

XXI.

les délateurs.

Cod. Th. lib.

ibi God.

C. 4.

Nazar. pan.

€. 38.

La révolution récente devoit proLoix contre duire grand nombre de délateurs, comme on voit une multitude d'in10. tit. 10. fectes après un orage. Conftantin leg. 1.2.3.& avoit toujours eu en horreur ces ames Incert. pan, baffes & cruelles, qui fe repaiffent des malheurs de leurs citoyens, & qui feignant de pourfuivre le crime, vil. épit. n'en pourfuivent que la dépouille. Dès le tems qu'il étoit en Gaule, il leur avoit fermé la bouche. Après fa victoire il fit deux loix par lefquelles il les condamne à la peine capitale. Il les nomme dans ces loix une pefle exécrable, le plus grand fléau de l'humanité. Il déteftoit non-feulement les délateurs qui en vouloient à la vie, mais ceux encore qui n'attaquoient que les biens. L'indignation contre eux prévaloit dans fon cœur fur les intérêts du fifc; & vers la fin de fa

vie il ordonna aux juges de punir de mort les dénonciateurs, qui fous pré- CONSTANtexte de fervir le domaine, auroient troublé par des chicanes injuftes les légitimes poffeffeurs.

TIN.

An. 312.

XXII.

xence.

les

qu'a

Nazar. pan.

C. 41.

Dans le féjour d'un peu plus de deux mois qu'il fit à Rome, il répa- maurépare la ra les maux de fix années de tyrannie. voit fait MaTout fembloit refpirer & reprendre vie. En vertu d'un édit publié par c. 33. & feq. tout fon empire, ceux qui avoient Euf. vit. 1.1. été dépouillés, rentroient en poffef- Soz. l. 1. c.8. fion de leurs biens; les innocens exilés revoyoient leur patrie; les prifonniers, qui n'avoient d'autre crime que d'avoir déplu au tyran, recouvroient la liberté; les gens de guerre qui avoient été chaffés du fervice pour caufe de religion eurent le choix de reprendre leur premier grade, ou de jouir d'une exemtion honorable. Les peres ne gémiffoient plus de la beauté de leurs filles, ni les maris de celle de leurs femmes: la vertu du Prince affuroit l'honneur des familles. Un accès facile fa patience à écouter, fa bonté à répondre, la férénité de fon vifage, produi

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