viquer les bœufs. Le gros bout terininé par un fer applati eft, la curette; avec quoi on détache la terre du foc. Voyez Bourbouffâdo. AGULIADO; Une aiguillée de fil. AGULIARIÉ; Aiguillerie : fabrique d'aiguilles, rue des marchands d'aiguilles. AGULIEIRO, Rigole pour l'écoulement de l'eau. Dérivé d'agoua, du, lat. aquant AGULIETO Une aiguillette cordon ferré par les deux bouts. On fe fervoit d'aiguillettes avant l'invention des boutons. De là, les expreffions, au propre & au figuré; nouer l'aiguillette lâcher l'aiguillette. L'aiguillette étoit aufli une touffe de petics rubans. On obligeoit au XIVme. fiecle les filles de joie de porter une aiguillette Touge fur l'épaule gauche, telle qu'en porte la livrée en habit de deuil des perfonnes de qualité. AGULIETOS, Le bec de grue: plante annuelle. L'aiguille du berger autre plante annuelle des champs. La premiere appelée en lat. geranium; & l'autre, Scandix. > AGULIOS de mar; Squiles poiffons crustacés. AGÛLIOS de dëbaßsës; Bro ches, ou aiguilles à tricoter. AGUS, agizo ; Pointu pointue. En lat. acutus. A GUZA eft proprement apointer. Aiguifer. AGUZADOUIRO; Pierre à verbe eft afpirée : il faut dire je le hais; & non, je l'haïs; nous le haïffons; & non ? nous l'haïf fons. AI; J'ai, pr. je, fans faire fonner l'I. J'ai un livre, je l'ai lu. Pr. jé un livre, je l'élu. La diphthongue languedocienne di: qui n'eft point, une diph thongue en françois : fe prononce de même dans cette derniere lanque comme un é fermé à la fin des temps des verbes de la premiere conjugaison; tels que j'al lai, j'aimai, j'irai, j'aimerai aimai-je, &c, qu'il faut pro noncer comme, j'alé, j'émé j'iré, j'emré, émé-je c'est pac là qu'on diftingue ces temps de ceux de l'imparfait & du condi tionnel préfent; je demandois j'aimois, je demanderois, j'ai erois, qu'il faut prononcer avec l'è ouvert, comme; je demande, j'émè, j'émiè, &c. AI. Interjection de furprise. di fés agi? Ah! vous voilà de douleur, di foùi môrto Ah je me meurs, di dë ma dën Ah! la dent! ou bien, di më fazes maou; aie vous me faites mal. Notez que dans notre idiô, me on fait la tenue, ou qu'on pefe fur l'A de la diphthongue âi comme il eft marqué par le chovron; & qu'en françois on la fait fur l'1 de la même diphthongue. AIBER, aibrës, v. 1. Arbre El fovéire ac fam e vi 1. Aiber figuer lonc la via, venc à lui e no i trobec alcuna caoufa fi no fullas. (Dus efuriit & vidit unam arborem fici & non invenit nifi folia,) T AICELA; v. 1. Cette, celle; em, v. ft. icelle. La femna aicela famaritana; (fémina illa famaritana.) D'aicela cloutat mouti crëzero; (ex civitate illa multi crediderunt.) AICELS; v. 1. Ceux- • en v. fr. iceux. Aicels los quals aimi; ceux que j'aime. AICI, Ici. Vêirën aco d'âici, aqi; nous verrons entre ci-là où entre ci & ce temps - là AIÊIRO, ou aighiêiro; RuisLeau des rues. LAIELA, ou ajhufta; Échan tillonner conférer un poids, une niesure avec fa matrice originale. AIELÂIRË; Étalonneur, = Aiélajhë, étalonnage. - AIGADIEIRO, aiêiro, ou ái gaffieiro; Une aiguiere. Le bec, Panfe, le couvercle d'une aiguiere d'étaim, d'argent, &c. Le françois aiguiere dérive d'aigo; de même que aigade, aigue ma rine, aigue-morte, aigue-perfe, &c; AIGADINO, ramâdo, ramaf Jado; Une ondée : pluie orageufe & fubite. Ravine qui emporte les terres, & qui creufe les ra vins. - AIGADO, agádo, ou trempo; De la piquette: il y en a de la féconde & de la troifieme cuvée. digado; de l'eau fimplement rougie avec du vin. AIGAGNAOU, digagnal, digajhe, ou áigágno; La rofée du matin. Le férein de l'entrée de la nuit. Mr. du Fai a prouvé par des expériences que, ni la rofée ni leférein ne tombent point: ces vâpeurs, qui ne différent point entre elles, s'élevent de terte d'un cours continu & s'attachent fur les corps qu'elles rencontrent: elles ne touchent point aux métaux, comme s'ils avoient une athmofphere qui les ééattât. Plus ces corps font éloignés de terre, moins ils font chargés de rofée. Algagndou; Signifie, eau noc túrne, ou de la nuit, fai d'ai gagnâou; il tombe du ferein, ik tombe de la rofée; & non, 'il fait du férein, il fait de la rofée. AIGAJHE; L'arrofement des prés; & non, l'atrofage. En l'eau. AIGASSIEIRO. Voy. dighiêiro. AIGATOU ; L'ouvrier d'un AIGHETO, diminutif d'âigo; AIGHIÊIRO, aghié, ou aiêro, AIGLEDOUN ; L'édredon; duvet de l'éider: oiseau aquatique du nord. On fait de bons couvre-pieds de l'édredon ; & non, l'égledon. "AIGO; L'eau. Pr. l'O en une fyllabe longue; & non, comme l'e-au. Prononciation auffi vicieufe que celle de l'ieau. Aco's batre l'aigo emb'un baftou ; c'eft battre l'air, qu c'eft battre l'eau. Faou pa dirë d'aqës t'âigo noun bequrdi; il ne faut jurer de rien, ni dire, fontaine je ne boirai pas de fon cau. dï founjha d'aigos trebous; j'ai fongé d'eau bourbeufe. Vaou pa l'aigo që beou; il ne vaut pas le pain qu'il mange. A fa las áigos; les eaux ont percé à cette femme prête à accoucher. Dauna ÂIGO d'âou mâinâjhë; Lavures de la vaiffelle. AIGO de merlüfo; Du trém pis de merluche. AIGO de fardos; de la faumure de fardines. ÂIGO môle; Eau fâde, eau ftagnante; ce qui eft oppofé deau-vive. ÂIGO-nâfo ; Eau de nafe, ou de fleur d'orange. AIGO-pëndën, ou aig'avés Terme de cadaftre; les eaux verfans des montagnes, des collines. b. lat. Aquivergium. La ville d'Italie appellée, aquapendente bâtie fur un rocher, tire fon nom d'une groffe fource qui coule de ce même rocher. AIGO-poûncho; La bourgéépine: arbriffeau qui eft une efpece de nerprun. AIGO-faou de la faumure, & non, de l'eau-fel. C'est dans de la faumure qu'on conferve les olives confius. ou reco; Eau AIGO-fegnadié, Un bénitier. AIGO - fegnádo; de l'eau-bénitę. AIGO - têcou dormante. AIGRAS, ou agras; Une aillade: coulis de payfans fait avec de l'ail, du perfil & du fel pilés & détrempés avec de l'eau chaude. AIGRE, ou agrë; Levier de bois, ou barre dont le gros bout eft taillé en pied-de-biche. AIGRE, eft auffi l'orgueil, ou le coin qui fert de point d'ap pui; fur lequel le levier porte, lorfqu'on fait les pefées. AIGREJHA, ou agrëjha, Sentir l'aigre. AIGREJHA; Soulever faire mouvoir un corps au moyen d'un levier, y donner le branle. Au figuré s'aigrejgha; feremuer avec peine. AIGRETO, agrēto agradêlo; L'ofeille longue des jardins, l'ofeille franche à feuille ronde plante. potagere rafraî chiffante laxative: fes feuilles en cataplafme & cuites fous la cendre, font fouveraines pour mûrir & faire percer les clous & toute forte d'abcès. -AILAI, ou alai; De là, de dela. Laifsën acò dilai; brisons là-deffus, laiffons cela. d'âilai de l'autre côté. ÂILAMOUN ; Là haut. di laval; là-bas. ÂILIN, alin, ou lain; Des dans la dedans. ÂIMË, dimës ; v. 1. Azîme, azîmes. ero lo dia dels dimës (erant dies azimorum.) AIMEGRAT; De bon gré. AIOUNCHA; Éloigner. CAIRADECH, ou dirë; L'airelle, très-petit arbuste des hautes montagnes, dont le fruit ap pelé mirtille; & non bluet eft une baie bonne à manger. On croit que c'eft le, vaccinium nigrum de Virgile. AIRAL; Maison, logement. Biens, poffeffions, Le car reau, le pavé, une aire, une place.. AIRE; L'air qu'on_respire ; l'air d'une chanson. Fa prënë l'airë à las fardos; mettre les hardes à l'évent. Vtoure de l'aire d'aou tên; vivre d'air. On donne de l'air à une chambre qui en manque, ou qui y croupit fans fe renouveller. AÂIRË au figuré; Reffemblance, mine, façon, allure. Dono d'aire à un tâou; ila de l'air d'un tel, ou il lui ref femble ; & non, il donne de l'air à un tel. N'aime pa foun dirë; fa façon ne me convient pas. Counouifsë à foun dire fo që më vôou fa ;je connois à fa mine ce qu'il pré tend faire. F AIRELS. v. 1. En lat. Aera. Els airels; in aera. AIR ETO; Petite aire, petite plate-forme. Pailler, ou repos d'efcalier. AIRETO de dalidirë; En clume de faucheur, pour rabat tre fa faulx. AIRIE; Le chef, ou le maî tre d'une aire à fouler, ou à battre le grain, celui qui en dirige les opérations, qui eft à la tête des ouvriers. ÂIRO; Une aire; & non, une iére. Barbarisme. AIROLO, diminutif d'airo petite aire. En lat. Areola. C'est de là qu'eft formé le n. pr. d'AiTôlo. AIRÔOU, ou dirol; Jonchée de différentes chofes répandues terre, ou dont la terre eft jonchée. On dit auffi une airée, ou une jonchée de gerbes, ou de paille fur l'aire. ÂIROZAMEN , ou eurofamën. v. 1. Promptement, en dili gence. ÂIS, áiffel, ou lëfsîou; Effieu de roue. AISSADËTO, áiffadou, ou aifadel; Une ferfouette: petit outil de jardinier pour ferfouetter, ou béquiller la terre. Voy. Entrëfôirë.... AISSADO, ou bukio ; Une marre; & non, une bêche, la marre eft un outil de labour de même forme que la maille, ou la maigle de Bourgogne, où la chévre de Lorraine: c'eft une plaque de fer triangulaire qui fait avec fon manche un angle d'environ 45. degrés. La bêche, bien différente, eft une pelle carrée avec quoi on la boure dans le nord du royaume, comme on le fait ici avec le louchet, c'est-à-dire, en la pouf fant verticalement avec la main & le pied: au lieu que le mou. vement de la marre eft tout pa reil à celui de la pioche. C'eft la bêche que les peintres mettent à la main de N. s. dans fon apparition à Magdelaine, qu'elle prenoit pour un jardinier mais cet outil eft celui des jardiniers de Paris. Si les peintres qui les premiers ont repréfenté ce trait de l'Evangile avoient été languedociens, ils auroient mis à la main du Sauveur au lieu d'une bêche, une houe, qui eft l'outil de nos jardiniers ou, l'aifsâdo-jhardiniêiro du fuivant article. ÂISSADO - JHARDINIÊIRO; La Houe: outil emmanché coní. me la marre; mais dont le fer ou la plaque eft un large carrélong, fon manche est reçu dans un œil, & non dans une douille, comme la pêle. On dit houcz la vigne, AISSAI; De-ça, vers cet endroit-ci, de ce côté-ci. AISSALIN; ci dedans. AISSAMOUN; Ça-haut. AISSAVAL; Ça-bas. AISSE, nom adjectif qui ne s'applique qu'au pain, & qui en défigne la mauvaise qualité. Dë pan âissë; est du pain qui est ou dur, ou massif, mal cuit, peu levé, &c. Aqi dë pan bën diffé; voilà de bien mauvais pain. AISSEJHA; Se plaindre, fou pirer, pouffer des foupirs, & proprement, geindre; lorfqu'on fe plaint fans fujet : comme il arrive aux enfans gâtés. Le verbe, difsëjha eft formé de l'interjection, ái: ces fortes de formations qui font un des caracteres propres à la langue languedocienne, y font très-ordinaires & d'une grande commodité pour l'expreffion : il y peu de noms dont au befoin, on ne faffe un verbe. AISSETO, ou capâiffol; Une hachette, ou effete: inftrument de tonnelier & de fabotier; dont le manche, d'environ fix pou ces de long, porte un fer; qui a d'un côté un large tranchant recourbé; & de l'autre une panne, ou marteau. la peine du talion. ÂITAMBË; Auffi, à cause de cela. Cette étoffe eft belle, auffi coute-t-elle beaucoup; âitambë cófto gandre. AITAPÃOU, ou atapâou. âita. pâou n'ou vouliêi pa ; auffi ne le voulois-je pas. N'ou volë pa dita pâou; je ne le veux pas non plus. dita påou, eft proprement le même que, auffi peu. AITOR. v. 1. Aide. AIUSTAMËN. v. 1. Affemblée. Aiuftat; affemblé. 1 AIZA; Douillet, délicat, qui aime fes aifes, qui fe dorlote ; & non aifé qui eft impropre, & fignifie; qui vit dans l'aifance, qui eft à fon aifé. A co's un aiza; c'eft un pere douillet qui aime fes aifes, fes commodités. Sés tro-t-âiza; vous êtes trop douiller. AIZËS; Les êtres d'une mai fon ou de quelqu'autre endroit. Sabë lous âizës; je connois les êtres. Au lieu du mot, êtres on difoit autrefois, les atres, ou foyers d'une maison. AIZES. Commodités. I-a fofs'aizës din aqël ouftâou; il y a bien des petites commodités dans cette maison; c'est-à-dire, bien des petites pieces à mettre dif férentes chofes. ÂIZÎNO ou êizîno: nom générique par où l'on exprime d'une maniere vague toute forte de vaiffeau de meuble d'inftrument propre à contenir, ou à porter des chofes foit liquides, foit folides ainfi un panier, un plat, un feau, une civiere &c. font autant d'âigines ou de chofes commodes pour les différens ufages auxquels on les emploie. C'eft à ceux qui voudront rendre ce mot en françois de voir à quel nom générique peut avoir rapport la chofe dont ils parlent: s'il eft queftion par ex. de quelque liquides dizino peut fe rendre par, vafe, vaiffeau, &c. Les Provençaux difent par injure, aqễou tros de marid3âigino; ce maraud, ce fripon. AJHÂIRË; (s') Accoucher; & non, s'accoucher. AJHASSA; Couché. S'ajhassa; fe coucher. Bla ajhassa; bled verfé. = Ajhaffa; gîté. On le dit des lievres. Dérivé de > jhas. AJHAVËLA. Terme de moiffonneur ; mettre en javelle. |