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déceffeur & à tâcher d'en conclure de nouveaux,

Toutes les Puiffances amies ou neutres lui envoyerent des Ambassadeurs pour le féliciter fur fon avénement ; il profita de l'occafion pour négocier

avec elles.

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Mém. de Du Bellay,

Le Roi d'Angleterre ne pouvoit oublier qu'il avoit été trompé dans tous les Traités qu'il avoit faits avec l'Empereur & avec le Roi d'Efpagne. Les fréquentes trèves conclues par liv. 1. ces deux Monarques, fans fa participation, tandis qu'il faifoit feul & à grands frais la guerre à l'ennemi commun, l'avoient dégoûté de leur Alliance; il fe hâta de renouveller avec François I, le Traité fait l'année pré

cédente avec Louis XII.

Les Avril,

liv. 12,

L'Archiduc Charles devoit au Roi Guicciard, de France un hommage pour les Comtès de Flandre, d'Artois &

de Charolois.

La fituation de ces Etats, l'indo- Belcar. liv. cilité de fes Sujets, les fucceffions 15. n. 2. d'Efpagne & d'Autriche qu'il devoit recueillir un jour, fa foiblefle préfente, l'intérêt de fa grandeur future,

Mém. de

tout le forçoit, comme on l'a dit, đe 515. ménager la France.Le Traité de celleci avec l'Angleterre, rendoit encore la paix plus néceffaire à l'Archiduc; placé entre ces deux puiffans voifins, il avoit à craindre qu'ils ne s'accordaffent pour le dépouiller & partaDu Bellay, ger fes Etats. Il fe jetta donc de luimême entre les bras de François I qui fut charmé de pouvoir l'arracher aux confeils de Maximilien & de Fer-" dinand. Le Comte Henri de Nassau Belcar. liv. vint à Paris, en apparence pour rendre hommage au nom de l'Archiduc 25 & 31 Mars (1) fon Maitre, mais en effet pour traiter avec François I. (2) Ils con

Liv. 1.

5. n. 2.

Traité des

4545.

(1) Les Plénipotentiaires de l'Archiduc, outre le Comte de Naffau, étoient Michel de Croy Chevalier de la Toifon d'Or, parent de Chiévres Michel de Pavie, Doyen de l'Eglife de Cambray, Philippe Dales, Maître d'Hôtel de l'Archiduc Mercurin de Gattinara, qui fut depuis fon Chancelier, Jean Caulier, Maître des Requêtes de fon Hôtel, Gilles Vandefdamme, fon Secrétaire. Ceux du Roi furent, non le Duc de Vendôme, comme le difent plufieurs Hiftoriens, mais le Chancelier Duprat, Jean d'Albret d'Orval, parent du Roi de Navarre, le Maréchal de Lautrec, le Bâtard de Savoye, oncle du Roi, & Imbert de Bastarnay, Che➡ valier de l'Ordre.

2) Dans le Préambule dp Traité, les deyx

vinrent du mariage de l'Archiduc avec Madame Renée, belle-fœur du 15IS. Roi, qui devoit avoir en dot fix cens mille écus & le Duché de Berry en renonçant à toutes fucceffions.

Les deux articles importans du Traité, étoient pour l'Archiduc, la fucceffion future d'Efpagne; pour le . Roi, la reftitution de la Navarre à Jean d'Albret, fon Allié.

Charles craignoit que Ferdinand ne voulût faire paffer la Couronne d'Espagne à l'autre Archiduc, fon petit-fils, nommé Ferdinand comme lui, & plus cher que Charles aux Efpagnols, chez lefquels il étoit élevé; mais Charles ne voulant point trop montrer fes inquiétudes à cet égard, l'article fut tourné de la maniere la plus clairement obfcure, dont on put s'avifer; les deux Princes promirent 'de s'entr'aider dans leurs juftes projets de conquête, dont ils fe feroient part l'un à l'autre.

Quant à la Navarre, ils convinrent

Princes citent Ariftote, pour prouver qu'ils on raifon de traiter enfemble,

d'envoyer une Ambaffade commune 151 5. au Roi d'Espagne, pour l'engager à rendre justice au Roi de Navarre; on eut pour le Roi d'Efpagne le foible égard de lui donner un an pour se déterminer.

Il paroît que ce Traité fut accordé de part & d'autre (1) aux conjonctures, fans aucune intention réciproque de l'exécuter, le Roi ne vouloit point donner fa belle-four à un Prince auffi puiffant, que l'Archiduc devoit l'être un jour; à un Prince, qui, au moyen de ce mariage, pût lui difputer la Bretagne ; il ne vouloit pas plus donner le Berry à la Princeffe

(1) On prétend qu'un article fecret de ce Traité, fut que le Comte de Naffau épouferoit Claude de Chalon, fœur de Philibert Prince d'Orange, qui étoit élevée auprès de la Reine de France. Ce mariage, feul article du traité qui ait eu fon exécution, fit paffer la Principauté d'Orange & tous les biens de la Maifon de Chalon dans celle de Naffau, le Prince Philibert étant mort en 1530 fans enfans; il feroit remarquable que l'Archiduc eût pris affez d'intérêt au mariage du Comte de Naffau pour vouloir qu'on en fît un article fecret du traité, comme s'il eût été pouffé par une efpece de fatalité à procurer l'élévation de cette Maifon de Naffau, qui devoit un jour faire perdre à la fienne une partie des Pays-Bas

Renée. L'Archiduc de fon côté n'avoit aucune intention de reftituer la 15IS. Navarré, quand il feroit Roi d'Ef

pagne.

Au refte, ce Traité fi peu fincere` de part & d'autre, produifit aux deux Souverains le fruit qu'ils en attendoient; d'un côté, les Pays-Bas furent paifibles; de l'autre, l'Archiduc ne prit aucune part à la querelle du Milanès.

Guicciard

liv. 12.

Belcar. liv.

15.n. 3:

Les Vénitiens preffoient le Roi de renouveller avec eux la ligue qu'ils avoient faite avec Louis XII. Illes fit attendre quelque tems, parce qu'il traitoit d'une trève ou d'une paix Du Bellay, avec le Roi d'Espagne & avec l'Em- liv. 1. pereur.

Le Roi d'Espagne consentoit à la trève; mais pénétrant les deffeins de François, il exigeoit de fa part une renonciation à la conquête du Milanès; Ferdinand l'eût faite fans balancer, pour empêcher fon ennemi d'agir, & l'eût violée au premier moment favorable. François, plus fier & plus franc, ne voulut point fe lier ainfi les mains; Ferdinand examina

Mém. de

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