CHAP. VI. Que l'on ne connoît la na- ture du fang, qu'autant qu'on con- noît les diverfes humeurs dont il eft compofé. Recherches fur les principa- CHAP. VII. De la fermentation du fang. Que l'acide & l'alkali n'en font pas les principes. Explica- CHAP. XV. Que pour traiter les ma la lies, il ne fuffit pas de connoiftre un certain nombre de remedes, qu'il faut fçavoir la medecine. 1274 TRAITÉ DE LA DYSSENTERIE CHAPITRE PREMIER. Defcription de la maladie. Que l'hu meur glaireufe qui fe vuide dans les déjections eft la caufe immediate des fymptomes effentiels de la dyfenterie. Explication de ces Jymptomes. E terme de dyffenterie est fouvent pris chez les anciens dans un fens étendu, & fignifie toutes fortes de deje-. ctions fanglantes,de quelque maniere qu'elles fe faffent & par quelque caufe qu'elles foient produites; mais dans A fa fignification propre & particuliere il ne fignifie que cette efpece de flux de ventre dans lequel les déjections font fréquentes, teintes de fang, douloureuses & précedées par des tranchées. C'eft dans ce dernier fens que nous le prenons ici ¿ & c'eft la maladie dont il s'agit dans cet ouvrage. Les accidens que nous venons de rap porter font ceux qui la caracterisent: mais pour en donner une idée plus claire & plus diftincte, il eft bon d'en faire une defcription un peu plus étendue, & de rapporter les principaux fymptômes accidentels qui ont accoutumé de la fuivre. Je remarque donc que les déjections font fanglantes, mais que le fang qui fe vuide n'eft pas pur & fans mêlange; ce font pour l'ordinaire des petits filets de fang parfemez dans un amas de glaires, & d'une matiere mucueufe & puriforme; il fort pourtant quelquefois en abondance, mais toûjours exactement mêlé avec cette matiere mucueufé. Les glaires ne font pas toûjours du même caractere, quelquefois elles font blanchâtres, ce font les moins mauvaises; quelquefois elles font jaûnes, vertes, noirâtres, reffemblent à la lie du vin; elles font plus ou moins gluantes; en un mot elles different en quantité, en couleur, en acrimonie, & en confiftance, & elles changent à mesure que la maladie fait de nouveaux progrez. Dans le commencement on rend pour l'ordinaire peu de ces maticres gluantes & glaireufes teintes de fang, elles coulent en plus grande abondance dans la fuite; & lorfque la maladie eft violente, il fe forme affez fouvent un ulcere dans les intestins, & le malade rend du pus par les felles; quelquefois l'on trouve dans les inteftins de ceux qui font morts de cette maladie des petits ulceres féparez femblables aux aptes qui fe forment à la bouche. Les tranchées précedent toûjours l'excretion, & elles durent jufqu'à ce qu'elle foit finie; mais l'intervalle qu'il y a de l'excretion jufqu'au commencement des tranchées n'eft pas toûjours égal. Cela dépend & de la confiftance de la matiere, qui coule plus ou moins vîte, & du fiege de la maladie. Il eft ordinairement dans le colum; mais quelquefois il fe trouve dans les inteftins grêles, ainfi le chemin eft plus long, & les tranchées durent plus long-temps. Elles font quelquefois fi vives, fi vioTentes, & fi précipitées, que le malade ne trouve point de fituation dans laquelle il |