Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

OBSERVATIONS

SUR

LES ECRITS MODERNES.

LETTRE XCI.

le Breviaire

OUS fçavez, Monfieur, Réponse que le nouveau Breviaire de aux LibelParis, compofé par des hom- les contre mes fçavans & judicieux, & de Paris. revû par le Confeil éclairé d'un grand Prélat, dont la zelée & pacifique Orthodoxie égale la prudence & la douceur, s'eft vû en naiffant exposé aux traits injurieux de l'ignorance & del'envie, qui toujours ennemies de la vérité & de la paix, ont fait de vains efforts pour décrier & flétrir ce chefd'œuvre de la fcience Eccléfiaftique & de la piété Chrétienne. Il avoit paru jufqu'ici affez inutile de juftifier un Ouvrage revêtu d'une fi refpectable

autorité, & qui fe juftifie en quelque forte par lui-même. Cependant plu fieurs perfonnes dépourvûës de lumieres, & féduites par les Libelles calomnieux publiés contre ce Breviaire, ont peut-être crû de bonne-foi qu'il donnoit réellement atteinte à des vérités Catholiques. On a donc jugé qu'il étoit néceffaire de publier à la face de l'Univers, & fous le fceau de l'Autorité Royale, une Apologie démonftrative de ce Breviaire injuftement cenfuré; Apologie, qui couvre d'une éternelle confufion les ténébreux Ecrivains, qui ont ofé l'attaquer. Cet Ecrit, dont une partie vient de paroître, eft intitulé, Premiere Lettre de M. l'Abbé....à un de fes amis, en réponse aux Libelles qui ont paru contre le nouveau Breviaire de Paris. A Paris chez P. Simon, 21 pag. in-4°, avec Approbation de M. de Targny, Docteur de Sorbonne, & avec Privilege du Roi.

Les chefs d'accufation intentés contre le nouveau Breviaire fe réduisent à trois; le premier concerne la Mort de J. C. pour tous les hommes; le fecond, le Culte de la Sainte Vierge; le troifiéme, la Primauté du Pape, fa qualité de Vicaire de J. C. & de Chef vifible de l'Eglife, & l'indéfectibilité

de l'Eglife Romaine. Il ne s'agit ici que du premier article, qui eft le plus important.

On prétend que dans la vûë d'éloigner l'idée du Dogme de la Mort de J. C. pour tous les hommes, on a banni du nouveau Breviaire l'Hymne Christe Redemptor omnium, & deux autres Hymnes. Mais cette Hymne Chrifte, &c. n'a fait que changer de place, & des Matines de Noël, elle a été tranfportée à Vêpres. Si les Auteurs du

nouveau Breviaire avoient eu la moin

dre oppofition au Dogme qu'elle prefente, ne l'auroient-ils pas entierement fupprimée Ils ont eu foin auffi de conferver l'Hymne Lignum Crucis mirabile; s'ils l'ont retranchée en quelques endroits, ont-ils eu tort de luiavoir fubftitué une Hymne élégante de Santeüil? L'Hymne Chrifte, &c. comme un peu barbare, a été fupprimée dans les Breviaires de Sens, d'Auxerre, de Rouen & de Bourges : a-t'on traité cette fuppreffion d'attentat contre le Dogme de la Rédemption générale? L'Hymne n'eft que tranfpofée dans le Breviaire de Paris, & on veut que cette tranfpofition foit l'effet d'un projet hérétique, d'une confpiration contre la Doctrine orthodoxe. Quelle

[ocr errors]

abfurdité, quelle mauvaise foi! Mais que d'endroits du nouveau Breviaire, furtout dans les Doxologies des Hymnes nouvelles, offrent à l'efprit le dogme de la Mort de J. C. pour tous les hommes ! L'Auteur de la Lettre entre fur cela dans une énumération, qui doit faire rougir les Contradicteurs; & il tire des autres Breviaires des exemples nombreux & décififs, qui leur ferment entierement la bouche. On a inféré dans le nouveau Breviaire ces paroles du dernier Breviaire de Sens: Qui venifti dare animam tuam redemptionem pro multis, avec cette dif ference, que dans le nouveau Breviaire de Paris on a mis, Qui dedifti redemptionem temetipfum pro omnibus. Peut-on après cela voir fans indignation, qu'on ait ofé accufer les Auteurs du nouveau Breviaire d'innovation, par rapport au dogme de la Rédemption univerfelle?

On n'y a pas eu moins d'attention à conferver les expreffions facrées, qui prouvent que Dieu veut d'une volonté fincere fauver tous les hommes; qu'il y a des fecours communs & généraux, qui font préparez à tous par une fuite de cette volonté, & que c'eft la pure faute de l'homme, s'il vient à fe perdre,

« AnteriorContinuar »