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dons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fes ayans - caufe pleinement & paisible ment, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie defdites Préfentes, qui fera imprimée au commencement ou à la fin dudit Livre, foit tenue pour dûement fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & féaux Confeillers & Sécrétaires, foy foit ajoûtée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent de faire pour l'exécution d'icelles tous actes requis & néceffaires, fans autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, charte Normande, & Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. Donné à Versailles, le douziéme de Février l'an de grace mil.fept. cens treize, & de notre Regne le foixantedixième. Par le Roi en fon Confeil,

FOUQUET.

Regiftré fur le Regiftre N. 3. de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, pag. 599. N. 671. conformément aux Reglemens, notamment à l'Arrêt du 13. Août 1703. Fait à Paris le 26. Avril 1713.

Signé, L. JOSSE, Syndic,

LETTRE

LETTRE

DU P. BOUCHET,

MISSIONNAIRE

DE LA COMPAGNIE DE JESUS.

A Monfieur COCHET DE SAINT-VALLIER, Préfi dent des Requêtes du Palais à

Paris.

M

ONSIEUR,

La Paix de N. S.

I Left bien confolant à un Miffionnaire qui s'eft relégué aux

XI. Rec.

A

extrêmitez du monde pour travailler au falut des Infidéles d'être dans le fouvenir d'un Magiftrat de votre réputation, & de votre mérite, & d'apprendre que non-feulement vous ne le perdez point de vûë dans des lieux fi éloignez, mais encore que vous vous intéreffez à fes travaux, & que vous voulez être informé des fuccès dont Dieu bénit fon miniftere.

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L'avancement de la Religion que vous avez fi fort à cœur eft fans doute ce qui a contribué plus que toute autre chofe à cette amitié dont vous m'honorez & dont vous m'avez donné tant de preuves. C'eft aufli ce qui vous a fait fouhaitter d'être inftruit plus en détail de la perfécution que les Chrétiens de Tarcolan ont foufferte prefque au moment que la

Foy leur a été annoncée. Un mot qu'on en dit en paffant dans le cinquiéme Recueil de nos Lettres, a piqué votre curiofité; & le Journal que je fis alors de tout ce qui nous arriva, me met en état de vous fatisfaire, & de vous donner cette légere marque de mon eftime, & de ma reconnoif fance.

Les Gentils de la Ville de Tarcolan, Capitale du Royaume de Carnate, ne pouvoient fouffrir les heureux commencemens de la Religion Chrétienne, qui faifoit chaque jour de nouveaux progrès dans le Païs. Les principaux d'entre eux tinrent de fréquentes Affemblées pour concerter notre perte, & pour détruire le Chriftianifme dans fa naiffance. Le moyen dont ils s'aviferent, fut de me déférer à Sexfaeb, Gouverneur de toute

la Province, & d'exciter fon avidité, en lui perfuadant que je fçavois faire de l'or, que j'avois des richeffes immenfes, & que s'il s'affuroit de ma perfonne, en me renfermant dans une étroite prifon, il pouvoit s'enrichir en peu de tems, lui & toute fa famille.

Les autres accufations étoient trop foibles; tout ce qu'on avoit pû dire à ce Gouverneur de notre mépris pour les Dieux de la Nation, n'avoit fait jufques- là qu'une légere impreffion fur fon efprit comme il étoit More * il fe mocquoit lui-même des fuperftitions Payennes:

Il arriva en ce tems-là une chofe qui détermina les Gentils à preffer l'exécution du deffein qu'ils avoient formé de nous perdre. C'eft une coûtume éta, *On appelle ainfi les Mahometans aux Indes.

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