Ne seroit-ce point, Monsieur , de ces sortes d'Anneaux qui étoient pendus au Temple d'Achille dans l'ifle du même nom, comme le dit Arrien? * On voit, dit-il, dans le Temple une infinité d'offrandes, comme des Vases, des A NNEAU X & des Pierres précieuses. On ne doit pas trouver étrange ma conjecture, puisque cette Isle n'est pas loin de Samothrace ; & il pouvoit y avoir de ces Anneaux gravez de caracteres latins aussi-bien que grecs , puisque Scylax Geogràphe de l’ille de Caryande vers la Carie, dit que dans ce Temple d’Achille il y avoit des Inscriptions Grec y ques & Romaines : & ces Anneaux pouvoient avoir été offerts au Temple de cette ille, par ceux qui en avoient éprouvé les effets pour en consacrer la cause , ou pour en remercier les Dieux qui avoient présidé à leur fabrique, & qui en avoient favorisé le succès. Au-refte les offrandes d’Anneaux en general, quels qu'ils soient , ne sont point chimeriques , puisque j'en * και άλλα πολλά αναθήματα ανάκειται εν τα νεώ , φιάλει και ΔΑΚΤΥΛΙΟΙ και λιθοι των πολυτελεςέρων. Euxin 1, per. 5 και επιγεγραμμένα τα μεν Ρωμαικώς, τα δε Ε'Μηγικώς πεποιημένα. Scylp. 10. j'en ai rapporté des Inscriptions qui le prouvent. Les argumens que Richelt apporte pour combattre les Talismans , ne font pas assez forts, selon mon sens, pour détourner ceux qui auroient envie de s'y appliquer. Après avoir soutenu que leur vertu ne consiste que dans la figure, ceť Auteur tire des consequences de ce principe qui ne concluent rien. Il prend beaucoup de peine à montrer que les figures des lignes celestes, n'ont point de rapport avec celles qu'on imprime sur les Talismans ; que la situacion des Altres n'est point en tous les lieux, telle que le demandent les régles de cette prétenduë (cience. Il infere de-là que les effets des figures constellées rapportez par les Auteurs , ne sçauroient être naturels ; & que surpassant l'art humain, ce ne sont que * des amorces supersticiensos du diable , qui nous porte à esperer par cette voye, l'affeCtion des Princes , la faveur des Magistrats, de grandes victoires, d'empêcher l'incursion des ennemis , de challer tous les maux, & de prédire l'avenir. Si B' 3 * Superftitiofos diaboli illices. Si cela est , Monsieur , le moins qu'on peut faire , est de traiter de fanatiques ceux qui promettent tant: de merveilles. Mais il faut bien prendre garde que les habiles en cet art s'en demeurent pas d'accord. Bien éloignez d'user de fourberie pour profiter de leurs secrets , comme ces Sophistes d'Alexandrie, dont parle Suidas quelque part , qui payoient un certain tribut , qu'on appelloit à caufe de cela, le tribut des fous : ils condamnent avec les moins scrupuleux même les operations rapportées par Arnoldus Villanovensis, The par bir ben-Corat , une partie de celles de Tritheme., de Coclénins, de Mare sellus Empyricus comme ridicules & fuperftitieufes. Ainsi'il n'est point question ici , & je n'entens pas parler de ces mysteres qui ont donné lieu au proverbe épéosce χράμματα και ni de fufage de fe fervir de mots barbares qui n'ont entr'eux aucune liaison , & qui ne sçauroient operer que par les fecours de l'enfer. Il ne s'agit pas non plus du mécier que faisoient ces miserables mice λυπράμονες και dont parle Maxime de Tyr , que l'esperance du gain faisoit assembler dans les lieux publics , & le , qui s'offroient au premier venu de lui prédire l'avenir pour deux oboles ; ni de la fabrique de ces deux Bagues d'Excestus Tyran de Phocée , qui ne l'empêcherent pas neanmoins de perir. Je n'entens parler que des secrets , ou d'une maniere purement naturelfondée sur des principes' que la Philosophie & la raison peuvent avoüer, ou que l'experience a fait connoître , quoiqu'on ne les puisse pas expliquer, non plus qu'une infinité d'autres effets qui sont reçûs: des plus sçavans. C'est ce que je remarque parmi les Anciens dans' Alexandre Aphrodisée, entr'autres dans Trallien, & dans Galien. Ils ont admis les Talismans au' nombre des remedes , & témoignent l'avoir éprouvé avec fuccès. Je dis les Talisinans ; car qu'est-ce autre chose que les pierres gravées de Jaspe verd, donc Galien parle au neuvième livre de la proprieté des remedes simples. Et quoique cet Auteur semble avoir crû que ces Pierres dont il parle s pouvoient faire le méme effet sans gravûre ; cependant il' ne la condämne pas comme superstitieuse & défenduë. Aulli a-t-on bien distingué dans l'An B 4 tiquité, tiquité, ce que j'appelle Talífmans, d'avec les secrets magiques, comme on le voit dans Alexandre Aphrodi. sée, qui n'est pas un Auteur d'un nom mediocre , & qui ait dit les choses à l'avanture. C'est dans son Traité de la destinée , où parlant de ces effets dont la cause est' ignorée , il ajoûte *tels que sont certains remedes amuleta reçûs dans le monde , qui n'ont aucune cause connuë ou probable en apparence pour produire les effets que nous voyons Il en est de même , ditil, ensuite des enchantemens, ou des operations magiques. Par-où l'on peut aisément remarquer la la difference qu'il fait des uns & des autres , quoiqu'il dise que les causes ou les principes en soient inconnus. Cela est fi vrai que lui & les autres ont toûjours mis les secrets dont je parle , parmi ceux de la nature. Monsieur Petit fait aufli cette remarque dans ses Observations qu'il nous donna il y a quelque tems. Si ce Livre vous étoit moins connu , je rappor * οία περίαπτα τέ τινα προσείληπτα έδεμίανέυλογον και πιθανών αιτίαν τα ταυτα ποιεί έχοντα. έτι δε επαοιδαί, καί τινες τοιΑύται μαγγανείαι. Parag. 8 Ρ. 4. |