sur de la cire, ou autre matiére nolle. Ausli M. l'Abbé Le Beuf qui en 1729. fut consulté sur une de ces pierres que je rapporterai bientôt, la regarda comme un moule qui servoit à marquer sur la cire les drogues d'un Médecin Romain, ou comme une formule de recette pour la confection d'un médicament. Dans le Mercure du mois d'Octobre 1734. M. de la Roque ayant eu occasion de parler de cette pierre, observa de même, qu'elle avoit été ainsi sculptée pour servir d'empreinte dans quelque usage particulier ; & rejetta le sentiment de M. le Marquis Maffei qui venoit tout récemment de publier une pierre de ce genre, & qui, à l'exemple de Spon, l'avoit regardée comme un simple couvercle de boëte. Pour moi je suis persuadé que ces pierres étoient destinées à garantir l'authenticité des remédes que les Médecins-Oculistes préparoient, & que sur la drogue qu'ils distribuoient ils appliquoient l'empreinte qui y avoit rapport. Pour donner plus de jour à cette opinion, & mettre le Lecteur plus à portée de juger de ces fortes de monumens, je vais rapporter ici tous ceux qui sont venus à ma connoissance, soit qu'ils aient été publiés, soit qu'ils ne l'aient pas encore été; & jy joindrai les explications que M. Falconet, de l'Académie des Belles-Lettres, a bien voulu me communiquer. Je devrois commencer par celui qui fait l'objet de cet article; mais j'aime mieux le renvoyer à la fin, par la raison que les autres serviront'à éclaircir quelques singularités qu'il présente. Voici les deux pierres que Smétius avoit fait graver ; & que Spon a expliquées à quelques mots près. M VLPI HERACLETIS STRATIOTICVM Premiére pietrti M VLPI HERACLETIS ? DIARODONAD IM. M VLPI HERACLETIS 3 CYCNARIVM AD IMP: M VLPI HERACLETIS 4 TALASSEROSA L'Oculiste qui avoit fait graver cette pierre, se nommoit MARCVS VLPIVS HERACLES ; & son nom fe Hh trouve sur les quatre côtés de la pierre. Le mot ASTRA- Je passe à la seconde pierre, rapportée par Smétius & par Spon. MARCI VLPI HERACLETIS S MELINVM Le nom de l'Oculiste est le même sur cette pierre que sur la précédente : ce qui prouve que chaque Oculifte avoit plusieurs pierres, suivant la quantité de remédes qu'il avoit à distribuer. 3.MELINVM. Galien rapporte deux collyres de cette espéce. Il y entroit du verd-de-gris, d'où il prenoit une couleur qui lui donnoit ce nom. MeliNVS color, gilvus inter album & fufcum. 6 TIPinVm eft apparemment un mot corrompu. M. Falconet n'a pû deviner ce que ce pouvoit être. 7 Diarices, mot corrompu, mis peut-être pour diacrocon', collyre sec', fait avec le par Galien. Seconde pierre, crocus, faffran. Celse en parle. Il y a d'autres DIACROCA dans Aëtius & P. Æginéte. 8 DIAMYsVs. Il faut écrire Diamisy. Collyre fait avec le misy, matiére minérale, inconnue aujourd'hui, qui approche du vitriol rouge ou colcotar naturel. Dans Marcell. Empiricus DIAMISYOS. Voici la troisiéme pierre rapportée par Spon, d'après un Misc. erud. antiq. Manuscrit de M. de Peiresc. pag. 237. C. CAP SABINIANI , DIABSORICVM AD CALIG. Troisiéme pierre SABINIANI 10 CHELEDON AD CLA C. CAP SABINIANI 11 NARDINVM AD IMPETVM SABINIANI 12 CHLORON AD CLAR 9 DIABSORICVM doit être écrit DIAPSORICVM. Dans Marcellus PSORICVM, collyre pour les ophthalmies séches ad scabiofos (psoricos , fasege , psora, scabies ) oculorum affectus , pruritum , afperitatem , &c. selon Trallien. Marcellus parle aussi d'un stratioticum psoricum , & Scribonius Largus avant lui. Caligo, proprement diminution de lumiére, & par rapport à l'ail, affoiblissement de la vûe, sur-tout par un commencement de paralysie du nerf optique , appellée goutte seréne. 10 CHELEDON. C'est CHELIDONIVM, collyre dans Galien, fait avec l'éclaire qui s'appelle chelidonium. 1! NARDINUM , collyre de plusieurs espéces ex nardo dans Aëtius & P. Æginéte. 12 CHLORON, collyre ; espéce de diarrhodon, d colore viridi. Voici la quatriéme pierre trouvée à Glocestre en Angleterre , & rapportée par Chishull dans sa Dissertation sur une médaille d'Ephèse. Q. IVL MVRANI MELINVM AD CLARITATEM pas si l'inscription étoit distribuée sur les quatre bords , ou sur deux seulement. Il n'y est fait mention que Quatrieme pierres ne dit de deux remédes, dont l'un paroît mal désigné : au lieu de 13 STAGIVM OPOBALSAMAT, il faut peut-être lire stacTVM OPOBALSAMAT; formule que l'on trouvera bientôt sur une autre pierre. STACTVM OU STACTON est un collyre qui se distille dans les yeux. Scribonius & Galien en parlent. Aëtius l'appelle vçaxlov, enstacton, de çalw stazo, distillo. 14 OPOBALSAMVM, qui signifie la liqueur de la plante appellée baume, entroit dans plusieurs collyres, comme dans le sTacTon appellé opobalfamatum , ainsi que dans d'autres inscriptions. La cinquiéme pierre a été trouvée en Normandie dans le Diocèse de Coutance , & rapportée dans le Mercure de Juin 1729, & dans celui d'Octobre 1734. Outre les inscriptions gravées sur cette pierre, on y voit la repréfentation de certaines plantes, ou parties d'animaux qui pourroient bien être celles qui entroient dans la compos sition des remédes. Cinquième pierre Le nom de cet Oculiste étoit Quintus Cærealis Quin tilianus. Voici les remédes qu'il distribuoit . 15 DIALEPIDIVM, collyre qui devoit être mordant & détersif, fait avec la plante appellée lepidium , ou piperitis , passerage. M. Falconet n'a point encore trouyé d'Auteur où il en soit parlé. 16 DIASMYRN. C'est le collyre DIASMYRNES de Scribonius , ex myrrha, qua Smyrna Græcè. Galien & Aëtius en parlent , & l'appellent diasmyrnon. 17 CROCOD. c'est-à-dire , crocodilium ; plante, & non crocodilus , animal. Dioscoride & Pline parlent du crocodilion, comme d'une plante de même qualité à-peu-près que le Lepidion ; & ces deux plantes sont ensemble dans une de ces inscriptions que M. Schapflin m'a envoyées. Dans celle-ci le Graveur a placé par gentillesse ou par ignorance une tête de crocodile à côté du mot. Voici la fixiéme pierre. Elle a été trouvée à Dijon, & rapportée par M. le Marquis Maffei. Gall. artt. P. 75 MIVL CHARITONIS 18 ISOCHRVSA AD CLAR Sixiéme pierre. MIVL CHARITONIS 19 DIAPSA... M IVL CHARITONIS DIARHOD AD FERV M IVL CHARITONIS DIASMYRN...DE... 18 ISOCHRVSA, nom Grec qui signifie , de même prix quel’or : épithéte que l'on donnoit à certains collyres. M. Falconet ne l'a trouvée que dans cette inscription ; mais dans Aëtius & dans Æginéte on trouve le collyre DiasMYRNVM appellé isotheon , comme égal à Dieu, c'est-àdire , divin , & d'autres drogues qualifiées de même pour en relever la vertu. 19 Diapsa. C'est le DIAPSORICVM. Voyez le chiffre 9. Septiéme pierre découverte à Besançon en 1732. & rapportée par M. Dunod, dans son Histoire des Séquanois. Page 205. G. SAT. SABINJANI 20 DIACHERALE. Septiéme pierre. 20 DIACHERALE. M. Falconet ne sçait ce que c'eft. Cependant il ajoûte que c'est peut-être la cendre du hérisson brûlé, mêlée avec du miel , dont la vertu, selon Pline, est d'empêcher les cheveux de tomber, & qui pouvoit servir de collyre. xúp , cher , echinus : c'est le second sentiment proposé par M. Dunod; car pour le premier qui Hh üį |