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AN. 1531.

ther.

CII.

Cochlée in act. & fcript. Luth. hoc ann. p. 217. &.

226.

que les Protestans faifoient profeffion de fuivre. Dans le même tems, il compofa plufieurs ouvraLivres feditieux ges féditieux, entr'autres deux, dont l'un étoit inticompofez par Lu tulé: Glofe fur le prétendu édit impérial; l'autre fous ce titre : Avertiffement aux Allemands fes amis; dans l'un & l'autre il fe déchaîne non feulement contre le pape & les évêques, mais encore contre l'empereur, & contre tous les princes Catholiques, qu'il appelle des traîtres, des fcélérats & des menteurs. Il y traite l'édit d'Aufbourg, d'édit forgé, qui n'a aucune réalité. Il rapporte la vaine prédiction que Jean Hus fit de lui, lorfqu'on le brûloit. Un Ĉatholique ayant écrit contre lui, pour fe tenir en garde contre l'efprit turbulent de cet hérésiarque, il répondit auffi tôt avec un efprit furieux digne de lui, & remplit fon ouvrage d'une infinité de calomnies à fon ordinaire, fous le titre, contre l'affaffin de Drefde, tirant gloire & vanité des injures & des abominations qu'il répandoit contre ceux qu'il appelloit papiftes. Cochlée répondit à tous ces ouvrages, & prit la défense de l'empereur & des princes Catholiques.

CIII.

ces Proteftans à

Pendant que les Proteftans étoient à SmalkalRéponse des prin- de, ils reçurent des lettres de l'empereur, par lefl'empereur, qui quelles il leur mandoit, que les Turcs ayant réfecours. folu d'attaquer l'Allemagne avec une nombreuse Sleïdan in comm. armée, ils euffent à accorder un prompt fecours

leur demande du

lib. 8. p. 242.

fans délai & fans apporter aucune excufe, Les Protef tans ne differerent pas de répondre à sa majesté impériale, mais d'une maniere qui ne la fatisfit pas. Ils lui dirent qu'à l'exemple de leurs ancêils étoient tous prêts à donner des mar

tres,

ques

que de leur zéle pour la défense de l'empire; mais
que fa majefté impériale n'ignoroit pas les difcours,
que
l'électeur avoit tenus à Aufbourg, quoiqu'il fe
fût dans la fuite un peu plus modéré, qu'elle fçavoit
ce qui avoit été ordonné dans cette diéte, touchant
la chambre impériale; qu'alors ils la fupplierent de
vouloir bien interdire de fa propre autorité, toute
action & poursuite en cette chambre, fous prétex-
te de religion; qu'ayant été réfusez, ils présenterent
de nouvelles requêtes par leurs lettres, ou par leurs
ambassadeurs, fans avoir reçu d'autres réponses, fi-
non que Frederic Palatin avoit dit à leurs députez,
qu'il étoit inutile qu'ils attendiffent plus long-tems
parce que l'empereur leur répondroit, quand il le ju-.
geroit à propos; ce qui les furprit fort, fans toute-
fois perdre l'efpérance d'être écoutez. Qu'aujourd'hui
qu'on leur demande du secours fans leur accorder la
paix, il eft facile de juger quel préjudice ils fe pro-
cureroient de fe défaire de leurs troupes, à la veille
de voir leurs biens confifquez, & d'être mis au ban
de l'empire, s'il eft permis à la chambre impériale de
procéder contre eux pour fait de religion, C'est
pourquoi ils fupplient fa majesté d'en ordonner autre-
ment, & d'interdire à cette chambre toute action
jusqu'à la tenuë du concile; qu'alors ils n'épargne-
ront rien, pour témoigner leur zéle & leur attache-,
ment inviolable à l'empereur, non feulement dans
la guerre contre les Turcs, mais dans toute autre af-
faire qui concernera l'interêt de l'empire; mais leurs
raifons ne furent pas écoutées, & les princes Protef-
tans affignerent une affemblée à Francfort pour le
quatriéme du mois de Juin.

Tome XXVII.

Ii

AN. 1531

CIV.

d'Angleterre aux

lib. 8. p. 245.

Dans cet intervalle ils reçurent une lettre du roi AN. 1531 d'Angleterre, dattée du troifiéme May, dans laLettre du roi quelle ce prince leur marquoit le plaifir qu'il avoit princes Proteftans eu d'apprendre leurs intentions, & le deffein qu'ils Sleïdan. in comm. avoient de conferver la religion dans fa pureté, de travailler à une paix inviolable, de remedier aux. maux de l'églife, de corriger les erreurs que l'ignorance, ou la malice des hommes avoient introduites, & qu'il étoit charmé de voir toutes ces difpofitions. dans leurs lettres. Qu'il étoit vrai qu'on avoit répandu fur leur compte quelques bruits, qui ne leur étoient pas avantageux, & qu'on les accufoit d'accorder leur protection à des furieux & des infensez, qui n'aimoient que le trouble & la divifion; mais qu'il n'a ajouté aucune foi à ces bruits, tant parce que la charité chrétienne ne lui permettoit pas d'avoir de telles pensées, que parce qu'il ne pouvoit se perfuader, que des princes fi fages, & d'une fi haute naiffance fuffent capables d'une pareille conduite. Et quoiqu'il n'eût voulu rien croire de tous ces rapports, avant d'en être parfaitement inftruit, il reçoit avec joie leur juftification, d'autant plus qu'il a toujours penfé comme eux, fur le befoin de réformer les erreurs, & de corriger les vices. Ceux-là donc font vraiment dignes de loüanges, ajoute-t'il, qui s'appliquent à guérir fans trouble & fans irriter le mal, les defordres qui naiffent dans un état ; & je ne doute point, dit ce prince, que vous ne tendiez à cette fin. Il faut toutefois fe tenir en garde contre un certain genre d'hommes turbulens, qui n'aiment que les nouveautez, qui veulent introduire l'égalité dans les états, & qui infpirent du mépris pour les magi

ftrats. J'en ai trouvé de semblables dans mon royaume, & je fçai qu'ils font venus d'Allemagne. Il finit AN. 1531. en difant, qu'il fouhaitoit de tout fon cœur qu'on affemblât au plûtôt le concile, & qu'il prioit Dieu d'animer le cœur des princes pour le procurer. Qu'au refte penfant de leur fageffe, & de leur prudence auffi avantageufement, il fera pour eux tout ce qui fera en fon pouvoir, & employera fa médiation auprès de l'empereur, pour l'engager à les fatisfaire.

CV.
Du Bellay eft en-

voyé en Angleter-
auprès d'Henri

ге

VIII. Mem. du Bellay liv. 4.

Mais toute cette négociation ne fe termina qu'à des complimens, parce qu'Henri VIII. avoit la penfée de faire une alliance plus étroite avec François re I. Du Bellay seigneur de Langey étant revenu d'Allemagne, où il avoit conclu le traité avec les princes Proteftans, de la part du roi de France; on le chargea auffi-tôt de repaffer promptement en Angleterre auprès d'Henri, pour y faire un nouveau traité; du Bellay n'eut pas de peine à réuffir. Le traité fut à peine proposé qu'il fut figné avec Henri à Londres le vingt-troifiéme de Juin: il ne contenoit que deux articles, dont le premier portoit, qu'en cas que l'empereur fit faifir les effets des marchands Anglois dans les pays-bas, le roi de France feroit la même chose à l'égard des fujets de l'empereur, les roi Allemands exceptez; encore y avoit-il tant de reftrictions de la part de François I. qu'il paroiffoit publica Angl. bien que cet article n'étoit qu'un pur prétexte pour faire un traité. Le second portoit, que si le roi d'Angleterre étoit attaqué par l'empereur, François I. lui envoyeroit un fecours de cinq cens lances avec douze vaissaux équipez, & trois mille hommes de guer

CVI. Traité entre le

de France &

d'Angleterre.

Rimer. Acta

14. p. 435.

re: & que fi le roi de France étoit attaqué, HenAN. 1531 ri lui envoyeroit un pareil nombre de vaiffeaux avec fix mille hommes, & que le payement de ces fecours fe feroit aux frais de celui qui en auroit befoin. Le public raifonna differemment fur ce traité : quelques-uns difoient que les deux rois étoient con venus d'entrer dans la ligue de Smalkalde, ou du moins de secourir puiffamment les Proteftans d'Allemagne. D'autres s'imaginoient, que comme les Turcs menaçoient l'Autriche, & que l'empereur fe roit infailliblement obligé de mener fes forces en ce pais là, François attaqueroit dans le même tems le duché de Milan, & que Henri porteroit la guerre dans les pais-bas. Tous ces bruits, quoiqu'incertains, ne laiffoient pas d'inquieter beaucoup l'empereur, parce qu'ils étoient fondez fur des conjectures affez vrai-femblables.

CVII.

fecours au roi de

France.

liv. 4.

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L'empereur fait C'est ce qui le détermina fans doute à faire quelques des demandes de démarches auprès de François I. quoiqu'il s'efforçât par toutes fortes de moyens de le rendre fufpect &. Mem. du Bellay odieux au pape, de même qu'aux autres princes: Il ne laiffa pas de lui envoyer des ambaffadeurs, dont le chef étoit le marquis de Balançon, pour lui repréfenter que l'Allemagne étant menacée d'une irruption des Turcs, qui avoient déja donné une furieufe attaque à l'Autriche, & qui en ayant été répouffez, fe préparoient à effacer la honte de leur dérou te; que non feulement toute l'Allemagne, mais l'Europe entiere, & toute la Chrétienté étant intereffée à éloigner les infidéles, fa majesté impériale le prioit de vouloir bien contribuer à une fi fainte expédition, en lui envoyant une certaine fomme d'ar

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