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eft dans cette contrée. La cinquieme eft Kennaferin où font L'an 1382. Alep, Hama, Sarmin & Antioche.

Apr. J. C.

On divifoit encore la Syrie en différens Royaumes qui formoient autant de Gouvernemens. Celui de Ghaza qui avoit pour capitale la ville du même nom. Ramla n'étoit qu'une contrée qui avoit fous fa dépendance plufieurs lieux. Le Royaume de Krak n'étoit point de la Syrie, & formoit un Gouvernement à part, la capitale qui portoit le même nom étoit très-forte, & Schoubek en dépendoit. Le Royaume de Saphad ou Sephed, dont la capitale portoit le même nom, avoit dans fa dépendance Sour ou Tyr, ruinée, & Mafchouca fur le bord de la Mer, auffi ruinée; dans ce Gouvernement il y avoit des villages auffi confidérables que des villes. Le Royaume de Scham avoit pour capitale Damas, & fous fa dépendance Baifan, Salth, Napoulous, Adgeloun, Housban, Sarkhad, Soubaiba, autrement appellée Paneas fuivant Zaheri, Houran, Goutha & tout fon territoire, celui de Nouran, Zabadani, Krak de Nouh où eft la vallée de Tim, Souaïdia, Baalbek, Hemeffe, Bofra, Bicaaelaziz, Seïd ou l'ancienne Sidon, & Berout. Le Royaume de Tripoli dont Tripoli étoit la capitale, avoit dans fon territoire Sahioun, le château de Markab, le château des Kurdes, celui de Cadmous, Laodicée, Dgiabala, Arca, la fortereffe d'Oukar, celle de Dgialil, Kahf & Rouafa. Le Royaume de Hama dont Hama eft la capitale, avoit dans fa dépendance Salamia, Maara, la fortereffe de Fadaouïah & Mafiat. Le Royaume d'Alep, dont Alep eft la capitale, a fous fa dépendance Antioche, Dgiaber, Rohba, Sidgiar, Sarmin, les contrées de Bab & de Bouzaa de Kalifa & d'Azaz, d'Harira, d'Hadida, d'Ayas, de Sis, de Tharfe, de Mafin, d'Adenah, de Ramadhania, d'Ouzaria, de Céfarée, d'Aïn-tab, de Schih, le château des Mufulmans, les villes de Bira, de Roha ou Edeffe, de Karkar, de Kakhta, le château de Manfour, les villes de Ba hafna, de Daranda, de Divirki, d'Arbekir, de Dgiaschmkar & de Khortobret. On ajoute encore le Royaume de Malathie qui a été conquis par le Sulthan Kelaoun. Le pays de Barca étoit auffi foumis aux Mameluks.

,

Le

Marakefchi

Le Caire, capitale de ce puiffant Empire, étoit une ville très-vafte, divifée en plufieurs quartiers, remplis de Apr. J. C. Mofquées, de Colléges & d'édifices publics. Nous avons Zaheri. déja remarqué qu'elle étoit compofée de trois villes, de Foftat bâtie par Amrou, c'eft ce que l'on appelle le vieux Caire; du Caire proprement dit, en Arabe Cahira, bâti par Dgiouher, Commandant des troupes du Khalif Moezz; enfin du Château de la montagne, bâti par Caracousch pour le Sulthan Saladin. Ce château environné de murs très-élevés & très-fortifiés, eft conftruit fur le roc qui lui fert de fondement; on y a pratiqué un escalier fi aifé que les chevaux & les chameaux y montent chargés. Il renferme plufieurs palais, des portiques, des falles, des meïdans ou places publiques, de magnifiques écuries, des marchés, des bains fans nombre, des colléges & des mofquées. Parmi ces palais il y en avoit un nommé Ablac, qui étoit compofé de trois autres. Le pavé étoit de marbre de différentes couleurs, fes plat-fonds n'étoient qu'or & azur avec des peintures étrangeres. Il a été bâti par le Sulthan Mohammed qui avoit fait venir du fond de la Thébaïde de grandes colonnes de marbre. Il étoit deftiné pour les grandes affemblées. Le même Prince avoit fait bâtir l'Ayouan, ou ⚫ le grand Portique, la grande Mosquée où il pouvoit tenir cinq mille perfonnes en priere; elle étoit foutenue par des colonnes d'une groffeur prodigieufe. Il y avoit encore dans ce château douze thibâcs pour les Mameluks du Sulthan chacun de ces thibâcs étoit auffi grand qu'un village, & renfermoit des habitations pour mille Mameluks. Les palais étoient accompagnés de grands jardins.

Les armées d'Egypte étoient commandées par l'Atabek des armées, autrement appellé Beglerbegh; l'Emir Selah, c'étoit celui qui étoit chargé de porter les armes du Sulthan, commandoit fouvent en chef. Voici l'état de ces troupes qui fait voir quelle étoit la puiffance de cet Empire (a).

(a) Cet état eft fait pour les Circaffes qui fuccédent, mais il convient éga lement aux Baharites.

Tome IV.

Ii

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Outre ces troupes que l'on nommoit les
Halcas, ou garnifons des différentes villes, il
y avoit encore dans les villes d'Egypte une Mi-
lice attachée aux Gouverneurs de ces villes ;
elle montoit à

La Milice Arabe au fervice des
Sulthans étoit composée des
Beni nouaïri qui montoient
Les Arabes de l'Hedgiaz.

Les Arabes de la famille d'Aly.
Les Arabes de l'Eraque

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Les Arabes d'Yalamlam.
Les Arabes du Dgeziret.:
Les Arabes Matrouk
Les Arabes de Dgiarm

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Les beni Oucba & beni Mahdi à
Les Arabes de la famille d'Amra à

60000

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à

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24000

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à

24000

à

2000

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2000

2000

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1000

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Les Arabes de Fizara.

Les Arabes de Mouhareb

Les Arabes Catil.

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Il y avoit encore un corps de cava-
Íerie tiré du Midi de l'Egypte,

Tous ces différens corps raffemblés forment une armée de près de trois cens mille hommes. Chaque Emir avoit une portion de terre qui lui étoit affignée, & le peuple étoit encore obligé de leur fournir certaines provisions. On leur diftribuoit de même qu'aux foldats une certaine quantité de pain. Cette maniere de payer & d'entretenir les troupes venoit probablement des anciens Egyptiens, qui donnoient à chaque foldat douze arures de terre & cinq livres de pain, deux livres de boeuf & deux pintes de vin. Dans l'Egypte, pays extrêmement fertile, il a toujours été plus aifé de payer en denrées qu'en argent. Quoique l'Egypte foit d'une médiocre étendue, fes Princes ont toujours été affez puiffans pour mettre fur pied de nombreuses armées. D'ailleurs la Syrie, ou au moins une partie confidérable, paroît avoir toujours été de fa dépendance. L'Hiftoire en nous apprenant les révolutions des fiécles poftérieurs, nous indique la marche de celles qui font arrivées dans des fiécles plus anciens. Une province qui a toujours été le théatre de la guerre entre deux Empires dans les derniers tems, a dû l'être également dans les fiécles antérieurs, fur-tout lorfque les Princes, maîtres de ces Empires, étoient très-puiffans comme étoient ceux d'Egypte. Plus ce pays a été fertile, plus fes Princes ont été à portée de faire des conquêtes; & lorfque nous voyons en Syrie plufieurs petits Rois, il y a lieu de croire qu'ils étoient les vaffaux & les tributaires du Monarque Egyptien.

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LIVRE VINGT-DEUXIE ME.
MAMELUKS BORD GITES,

LES

OU CIRCASSES EN EGYPTE.

ES SULTHANS d'Egypte accablés en quelque façon fous le joug de leurs Emirs qui étoient Turcs d'origine, allerent chercher des Mameluks parmi la nation des Circaffes pour contrebalancer l'autorité des Turcs, & les eleverent aux premieres charges. Ceux-ci ne tarderent pas de faire leurs efforts pour faire paffer l'Empire dans leur nation, & ils réuffirent. Les Circaffes, ou Circaffiens, qui s'appellent dans leur langue Kirkès, font les mêmes que les Kerkis, ou Kergis, peuples de la Sibérie,

y

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