Imágenes de páginas
PDF
EPUB

TIN.

adverfaires. Le feul Donat fut condamné fur fes propres aveux, & com- CONSTAN me auteur du trouble. On rendit compte à Conftantin de ce qui s'étoit An. 3130 paffé, & on lui envoya les actes du Concile. Miltiade ne furvécut pas long-tems; il mourut le dix de Janvier de l'année fuivante, & Sylveftre lui fuccéda.

LXI.

Suites de ce

lipr. de l'E

Il eût été de la prudence Chrétienne, dit un pieux & favant moderne, Concile. de ne pas montrer à un Empereur Le Pere Monouvellement converti les diffenfions rin de la déde l'Eglife. Les Donatiftes n'eurent glife.part. pas cette difcrétion. Cependant un 2. c. 17. tel fcandale n'ébranla pas la foi de Conftantin: mais on voit par fa conduite en toute cette affaire qu'il n'étoit pas encore parfaitement inftruit de la difcipline de l'Eglife. Ce Prince aimoit la paix ; il la vouloit fincérement procurer; mais trompé par les partifans fécrets que les Donatiftes d'abord & enfuite les Ariens avoient à la cour, il croyoit fouvent la trouver où elle n'étoit pas; plus ardent à chercher la lumiere, que ferme à la fuivre quand il l'avoit une fois

TIN.

An. 313.

connue. Après, le concile, Donat ne CONSTAN- put obtenir la permiffion de retourner en Afrique, même fous la condition qu'il n'approcheroit pas de Carthage. Pour l'en confoler, Filumene fon ami, qui étoit en crédit auprès de P'Empereur, perfuada à ce Prince de retenir auffi Cécilien à Brefce en Italie pour le bien de la paix. Conftantin envoya encore deux évêques à Carthage pour reconnoître de quel côté étoit l'églife Catholique. Après quarante jours d'examen & de difcuffions, où les fchifmatiques montrerent leur humeur turbulente, ces évêques prononcerent pour le parti de Cécilien. Donat afin de ranimer le fien par fa préfence, retourna à Carthage contre l'ordre de l'Empereur. Cécilien ne l'eut pas plûtôt appris, qu'il en fit autant, pour défendre fon troupeau.

La décifion du concile de Rome, An. 314. loin de fermer la bouche aux fchifma

LXI.

Plaintes des tiques, leur fit jetter de plus grands Donatiftes. cris. Comme pour de bonnes raifons on n'avoit pas jugé à propos d'enrer dans l'examen de la perfonne de

TIN:

An. 314

Félix d'Aptunge, ils fe plaignoient que leur caufe abandonnée à un pe- CONSTAN tit nombre de juges, n'eût pas été entendue; ils repréfentoient ce concile comme une cabale; ils publioient que les évêques renfermés en particulier, avoient prononcé felon leurs paffions & leurs intérêts. L'Empereur pour leur ôter tout prétexte, confentit à faire examiner dans un concile: plus nombreux la caufe de Félix & Pordination de Cécilien: & comme ils: avoient demandé pour juges des évêques de Gaule, il choifit la ville d'Ar les. Pour avérer la conduite de Félix pendant la perfécution, & décider s'il avoit véritablement livré les faintes Ecritures, il falloit des informations faites fur les lieux. L'Empereur en chargea Elien proconful d'Afrique en cette année 314. L'affaire fut inftruite juridiquement & avec exactitude. Le quinziéme de Février on entendit des témoins, on interrogea les magiftrats & les officiers d'Aptunge; on reconnut l'innocence de Félix & la fourberie des adverfaires qui avoient falfifié des actes &

TIN.

des lettres. Un fécrétaire du magif CONSTAN- trat, nommé Ingentius, dont ils s'étoient fervis, découvrit toute l'impofAn. 314. ture; & le procès verbal, dont il nous refte encore une grande partie, fut envoyé à l'Empereur.

LXIII. Convocation

d'Arles.

Pendant qu'on préparoit par cette

du Concile procédure les matiéres qui devoient être traitées dans le concile, Conftantin convoquoit les évêques. Il chargea Ablavius vicaire d'Afrique, d'enjoindre à Cécilien & à fes adver faires de fe rendre dans la ville d'Arles avant le premier d'Août, avec ceux qu'ils choifiroient pour les accompagner. Il lui ordonne de leur fournir des voitures par l'Afrique, la Mauritanie & l'Efpagne, & de leur recommander de mettre ordre avant leur départ au maintien de la discipline & de la paix pendant leur abfence. Il déclare que fon intention eft de faire donner dans ce concile une décifion définitive, & que ces difputes de religion ne font propres qu'à attirer la colere de Dieu fur fes fujets & fur lui-même. L'Empereur, écrivit en même-tems une lettre cir

20

TIN.

An. 3140

culaire aux évêques. Nous avons celle qui fut envoyée à Chreftus évê- CONSTANque de Syracufe. Le prince y expose ce qu'il a déja fait pour la paix, l'opiniâtreté des Donatiftes, fa condefcendance à leur procurer un nouveau jugement; il ajoute enfuite: Comme nous avons convoqué les évêques d'un grand nombre de lieux différens pour fe rendre à Arles aux calendes d'Août, nous » avons cru devoir auffi vous mander de vous rendre au même lieu » dans le même terme avec deux » perfonnes du fecond ordre, telles que vous jugerez à propos de les choifir, & trois valets pour vous fervir dans le voyage. Latronien gouverneur de Sicile vous fournira une voiture publique. » On voit avec quelle facilité on pouvoit alors affembler des conciles, & le peu qu'il en coutoit à l'Empereur pour les frais voyage des évêques.

du

Le Concile commença le premier jour d'Août. Marin évêque d'Arles y préfida. Le Pape y envoya deux Légats; c'étoient les prêtres Claudia

« AnteriorContinuar »