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ciaux. Pour cet effet on obfervera le canon du AN. 524. concile de Riez, fuivant lequel, à la mort d'un Can 6. Sup. Evêque, l'Evêque le plus proche viendra faire liv. XXVI. fes funerailles, & prendre foin de fon Eglife, 1.47. jufques à l'ordination du fucceffeur. Il fera faire

Valent.

6.3.

inventaire dans la huitaine, & l'envoiera au Métropolitain; afin qu'il commette une perfonne capable, pour paier aux Clercs leurs pensions, à la charge de rendre compte au Métropolitain, fi la vacance dure long-tems.

Les parens du defunt Evêque feront aussi avertis, de ne rien prendre de fes biens, à l'infçu du Métropolitain & des Comprovinciaux : de peur qu'ils ne confondent les biens de l'Eglife avec ceux de fa fucceffion. Mais fi quelqu'un demande modeftement ce qui lui eft dû le Métropolitain, ou celui qu'il a commis, lui doit faire raifon. Il arrivoit quelquefois, que les funerailles d'un Evêque étoient differées, avec indecence, pour l'absence de l'Evêque commendataire, ou vifiteur, qui devoit prendre foin de l'Eglife vacante. Pour obvier à cet inconvenient, le concile ordonne que l'Evêque qui a accoutumé d'être 4 invité aux funerailles, viendra vifiter le malade: pour l'avertir de donner ordre à fes affaires, & pour executer fa derniere volonté : fi-tôt qu'il fera mort, il offrira à Dieu le facrifice pour lui, le fera enterrer, & obfervera ce qui a été reglé ci-deffus. Que fi un Evêque meurt fubitement, on gardera fon corps un jour & une nuit, chantant auprès de lui continuellement : puis les Prêtres le mettront dans un cercueil, fans l'enterrer, jufques à l'arrivée de l'Evêque invité, pour l'enfevelir folemnellement.

£.5. Le concile de Valence ordonne encore, que les Clercs vagabonds feront privez de leurs fon&tions; & que les Evêques n'en ordonneront aucun, qui ne promette d'être local : c'est-à-dire,

ftable

ftable dans le lieu de fon fervice. On ordonne auffi qu'à la Meffe on lira l'Evangile avant l'of- AN. 525. frande, & le renvoi des catecumenes. Afin que 6.8. les preceptes de Notre-Seigneur, & l'instruction de l'Evêque, puiffent être ouïs: non feulement des fideles, mais des catecumenes, des penitens & de tous ceux qui font feparez de l'Eglife. Car on en voit qui fe convertiffent par ce moien.

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Tom.4.

Sur la fin de la même année 524. il fe tint un concile à Junque en Afrique, dans la province, Conciles Bizacene, où faint Fulgence affifta, comme d'Afrique. Evêque de Rufpe. Un Evêque nommé Quodvult- p. 1617. deus, lui difputa la preféance: mais tout le con- Vita fan. cile jugea en fa faveur. Saint Fulgence ne dit Fulg.c.29. mot pour lors, ne voulant pas préjudicier à l'au- ". 59. torité du concile mais voiant l'autre Evêque affligé de ce jugement, & craignant d'alterer la charité dans un concile qui fe tint ensuite à Suffete, il fupplia publiquement les Evêques, de mettre Quodvultdeus devant lui, & les Evêques admirant fon humilité, le lui accorderent.

Boniface Evêque de Carthage, y convoqua un concile general, de toutes les provinces d'Afrique. Il en marque le fujet dans la lettre à Miffor To. 4. cone. primat de Numedie, en difant que la paix qui P. 1630. C, venoit d'être rendue à l'Eglife d'Afrique, après une fi longue & fi rude perfecution, étoit troublée au-dedans, par quelques Evêques, qui ne vouloient point déferer à leurs fuperieurs. Il le prie donc d'envoier de fa province trois Evêques, Firmus, Marien & Felix: pour lui aider à conferver les privileges de l'Eglife de Carthage. Il ne lui demande pas d'y venir lui-même, à caufe de fon grand âge. Il l'avertit fuivant l'ancienne coûtume, que la Pâque doit être le troifiéme des calendes d'Avril : c'eft-à-dire, le trentiéme de Mars, comme elle fut en effet l'an 525. Il lui envoie auffi la matricule des Evêques morts,

&

& de leurs fucceffeurs : comme nous avons vu AN. 525. dans les lettres pafcales de Theophile d'Alexandrie.

Sup. liv. XXI, n. 2.

Les députez des provinces étant arrivez, il fe trouva en tout foixante Evêques, qui s'affemP. 1619. C. blerent à Carthage, dans la fale fecrete de l'Eglife de faint Agilée martyr, le cinquième jour de Février, la feconde année du regne de Hilderic: c'eft-à-dire, en 525. Boniface prit la parole, & rendit graces à Dieu de la liberté de l'Eglife, & de cette nombreuse affemblée. Les Evêques témoignerent leur joie, de voir le fiege de Carthage fi dignement rempli, après une fi longue vacance; & l'exhorterent à maintenir les canons, à l'imitation d'Aurelius fon predeceffeur. Enfuite Boniface fit lire fes lettres, auxEvêques de la province proconfulaire, de celle de Tripoli & de Numidie. Les députez de ces trois provinces étoient prefens. Il n'y en avoit qu'un de la Mauritanie Cefarienne, mais la guerre avoit empêché les autres de venir; & pour la province de Sitifi, Optat avoit été à Carthage, & n'étoit abfent, que par ordre du Roi.. Ainfi Boniface témoigna être content de toutes les provinces, excepté de la Byzacene: dont le primat Liberat ne paroiffoit point, quoique Boniface lui eût écrit deux fois. Les Evêques le prierent de l'attendre jufques au lendemain. Cependant Boniface fit lire les canons, qui marSup liv. quoient l'ordre des provinces d'Afrique. On lut XXIII. un extrait du concile, tenu le premier de Mai To.. cones 418. où il paroiffoit, que la premiere province p.1667. E. étoit la proconfulaire, ou Carthaginoife: la feconde, la Numidie : la troifiéme, la Byzacene.

2,49.

Tom. 4. 2.1035.

Pour établir premierement la foi, on lut le Symbole de Nicée, fuivant l'exemplaire envoié par Atticus de C. P. & tous les Evêques déclarerent, que qui refuseroit d'y souscrire, ne se

AN. 525

XXIV.

Foit pas tenu pour catholique. Enfuite, pour l'inftruction des nouveaux Evêques, on fit lire les canons de plufieurs conciles d'Afrique, fur divers points de difcipline. On y compte juf ques à vingt conciles fous Aurelius. On vint en particulier aux privileges de l'Eglife de Cartha- P. 1637. E. ge, fur quoi Boniface fit lire les canons. Pre- V. Sup. liv. mierement, celui de Nicée, touchant les privi- . 10. leges des grandes Eglifes en general puis ceux Nic.can.6. de plufieurs conciles, qui montroient la primauté fup. liv, XI. de Carthage fur toutes les Eglifes Africaines. ".10. Entre autres un du concile d'Hippone: où il est P. 1540. B. permis à chaque province d'avoir fon primat, à la charge de reconnoître la fuperiorité de Carthage. Comme il étoit tard, le refte des affaires fut remis au lendemain; & les foixante Evêques foufcrivirent aux actes de cette journée. Janvier de Mafcule, un des députez de Numidie, foufcrivit par la main d'un autre, à cause de fa vieilleffe.

VI.

Le lendemain fixiéme de Février 525. les Exemp Evêques s'affemblerent au même lieu, & Boni- tions de face dit: Après la conference d'hier, qui nous Monaftetint prefque jufqu'au foir, je crois qu'il ne refte res. plus rien, qui regarde l'utilité generale des Egli- P. 16411 E fes c'eft pourquoi, il faut venir aux affaires particulieres. Gaudiofe Diacre dit: L'Abbé Pierre avec quelques-uns des anciens de fon. Monafte re, eft à la porte, qui demande audience. Boniface dit Qu'ils entrent. Ils presenterent une requête, contenant des plaintes contre Liberat primat de la Byzacene; & pour les mieux entendre, Boniface ordonna la lecture de toutes les pieces, concernant cette affaire, qui furent tirées des archives de l'Eglife de Carthage. Le fait qui en refulte eft tel. Plufieurs Moines de divers quartiers d'Afrique, & quelques-uns même de deça la mer, s'affemblerent pour former

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un Monaftere dans la province Byzacene, & le AN. 525. bâtirent par le fecours de leurs parens, & d'autres perfonnes de pieté. Ils le foûmirent immediatement à l'Eglife de Carthage, choifirent pour Abbé un d'entre eux, qui étoit Soûdiacre de la province Byzacene, & firent dedier leur Eglife par Raparat Evêque de Puppien, ville de la pro-vince proconfulaire. Le fiege de Carthage demeura vacant vingt-sept ans, pendant la perse-cution du Roi Trafamond; & comme durant ce tems on eut befoin de Prêtres dans le Monaftere, on eut recours à Boniface Evêque de Gratiane & Primat de la Byzacene, qui ordonna quelques Moines. Après fa mort, `Liberat fon fucceffeur dans la primatie, pretendit que le Monaftere dépendoit de lui; & comme l'Abbé Pierre ne vouloit pas le reconnoître, il l'excommunia lui & tous fes Moines. Les fidéles de la provin-ce, obéïffant à cet ordre, les fuioient, & leur refufoient l'hofpitalité; quoique les Moines de leur côté l'exerçaffent fidélement. On leur fermoit la porte des Eglifes, & fi on les y trouvoit, on les en faifoit fortir. Perfonne n'ofoit les faluer, ni recevoir leur benediction.

L'Eglife de Carthage aiant recouvré fa liberté, & Boniface étant ordonné Evêque : l'Abbé Pierre lui prefenta des requêtes pour demander sa protection, & juftifier par des raifons & des exemples, l'exemption qu'il pretendoit. Les raifons étoient, la qualité de ceux qui avoient fondé le Monaftere, raffemblez de diverfes provinces. Encore que le premier Abbé fût Soûdiacre de la province Byzacene, il n'avoit pas été élu Abbé comme Soûdiacre, mais comme Moine, & n'étoit ni Seigneur ni Proprietaire du Monaftere. On avoit eu recours au Primat de la Byzacene pour les ordinations, à caufe de la vacance du fiege de Carthage. Les exemples étoient le Mo

naftere

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