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ftoient les parens couronnez de fleurs; & c'étoit dans ces feftins qu'on faisoit l'éloge des défunts, lorsqu'il y avoit 2s matiére à louer, car c'étoit un crime de mentir dans ces occafions : & cela terminoit la cérémonie.

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Dans la fuite des temps la pompe des funérailles & du deuil commençant à avoir cours, comme nous l'apprenons de Demetrius le Phalérien 126 Solon la défendit par une Loi que nos Decemvirs ont prefque tranfportée mot pour mot dans la dixiéme Table: car les trois habits de deuil & plufieurs autres chofes font toutes prifes de Solon; & cet article, que les femmes ne fe déchirent point le visage & qu'elles ne s'abandonnent point à leur defefpoir, font les propres termes de fa Loi.

Il n'y a rien de plus dans Solon fur le fait des fépulchres; finon qu'il défend de les détruire, & d'y porter d'autres corps: il ordonne une peine contre celui qui aura violé, renversé, où brifé un tombeau, (car je crois que c'eft-là ce qui répond au mot Grec,) où un monument, où une colonne. Mais enfin

la fomptuofité des maufolées qu'on

chrorum, quas in Ceramico vi. demus, lege fanctum eft, ne quis fepulchrum faceret operofius; quàm quod decem homines facerent triduo. Neque id opere tectorio exornari, nec Hermas quos vocant, licebat imponi, nec de mortui laude, nifi in publicis fepulturis, nec ab alio, nifi qui publicè ad eam rem conftitutus effet, dici licebat. Sublata etiam erat celebritas virorum & mulie rum, quò lamentatio minueretur; habet enim luctum concurfus hominum. Quocirca Pittacus omninò accedere quemquam vetat in funus aliorum.

Sed ait rursus idem Demetrius increbuiffe eam funerum fepulchrorumque magnificentiam, quæ nunc ferè Romæ eft. Quam confuetudinem lege minuit ipfe, fuit enim hic vir, ut fcitis, non folùm eruditiffimus, fed etiam civis è Rep. maximè, tuendæ

éleva dans le Céramique, donna lieu au réglement qui fut fait pour empêcher les particuliers d'en bâtir qui demandaffent plus de travail que n'en peuvent faire dix hommes en trois jours, de les décorer de vernis & de ftatues, que vous appellex Mercures, de prononcer des éloges finon dans les obféques publiques, లో Par celui qui en avoit charge des Magiftrats. Afin de diminuer le deuil, on avoit auffi fuprimé les convocations d'hommes & de femmes; dont le concours ne fait qu'augmenter la trifteffe. Pour cet effet, Pittacus 127 avoit expreffément défendu à qui que ce fist de fe trouver aux funérailles d'autrui.

par

Mais au raport du même Démétrius la magnificence des convois & des tombeaux revint de nouveau,telle à peu près que nous le voyons à Rome: il y mit bon ordre fa Loi ; car ce Démétrius, comme vous fçavez, ne fut pas feulement homme très fçavant, il fut un excellent Ci toyen, & très entendu dans l'admini Atration de la République : il ne fe

que civitatis peritiffimus. Ifte igitur fumptum minuit non folùm pœnâ, fed etiam tempore; ante lucem enim juffit efferri. Sepul

chris autem novis finivit modum: nam fuper terræ tumulum noluit quid ftatui, nifi columellam tribus cubitis non altiorem, aut menfam, aut labellum, & huic procurationi certum Magistra tum præfecerat.

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Hæc igitur Athenienfes tui, fed videamus Platonem qui jufta funerum rejicit ad Interpretes Religionum, quem nos morem tenemus: de fepulchris autem dicit hæc.

Vetat ex agro culto, eove qui coli poffit, ullam partem fumi fepulchro: fed quæ natura agri tantummodò efficere pofit, ut mortuorum corpora fine detrimento vivorum recipiat, ea potiimuùm ut compleatur: quæ autem terra fruges ferre, &, ut mater cibos fup

contenta donc pas d'empêcher la profufion en impofant de certaines peines il prévint l'abus en ordonnant que les funérailles fe feroient avant jour. Pour les tombeaux il établit auffi une police car il ne fouffrit point qu'on mît autre chofe fur la foffe du mort finon une petite colonne de trois coudées de hauteur, & pas davantage, ou une pierre taillée en quarré, ou en forme de baffin; & il y avoit un Magiftrat prépofé pour y tenir la main.

Voila, Atticus, ce qui fe pratiquoit chez vos Athéniens. Voyons maintenant ce que dit Platon, qui renvoye aux interprétes de la Religion le foin de régler les funérailles, ainfi que cela s'observe chez nous.

Il ne veut pas que l'on employe à la Lépulture aucune partie d'un champ qui foit cultivé ou qui puiffe l'être ; ni qu'une terre propre à porter des fruits & à nous alimenter comme une mére, nous foit rétranchée par perfonne morte ou vivante's mais que l'on prenne pour cela un terrain tel qu'il puisse fervir aux morts,

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