Mais lorsqu'entre deux chefs l'ambition cruelle 'Allume pour le trône une injuste querelle, Les différens partis de ce peuple nombreux Ils préparent leur vol, dardent leurs aiguillons, Ils volent dans les rangs, échauffent le soldat, Immolez sans pitié le Monarque vaincu; Pour le bien de l'Empire il n'a que trop vécu. Dede neci : melior vacuâ sine regnet in aulâ. Namque aliæ turpes horrent, ceu pulvere ab alto At cùm incerta volant, coloque examina ludunt, Contemnuntque favos, & frigida tecta relinquunt; Instabiles animos ludo prohibebis inani. Nec magnus prohibere labor; tu regibus alas Eripe: non illis quisquam cunctantibus altum Ire iter, aut castris audebit vellere signa. Invitent croceis halantes floribus horti, Il faut à des sujets un Roi digne de l'être. L'autre, lâche & pesant, fuit toujours le travail. A ses Rois différens chaque espèce est semblable; L'autre éblouit les yeux par sa vive couleur. Lorsque malgré vos soins la nation volage Méprise sa demeure, & quitte son ouvrage, Hâtez-vous d'y pourvoir; de ces peuples légers, Sans peine on interrompt les écarts passagers. Coupez l'aîle à leur Roi: vous verrez ses cohortes Rentrer & du palais ne plus quitter les portes. Pour mieux favoriser leurs goûts & leur essor, Qu'à l'entour un jardin leur offre son trésor, Et que Priape, armé de sa faulx menaçante, Ecarte des oiseaux la troupe dévorante. Ipse thymum, pinosque ferens de montibus altis, Ipse labore manum duro terat, ipse feraces Atque equidem, extremo ni jam sub fine laborum Vela traham, & terris festinem advertere proram, Forsitan & pingues hortos quæ cura colendi Ornaret, canerem, biferique rosaria Pæsti; Quoque modo potis gauderent intiba rivis, Et virides apio ripe, tortusque per herbam Cresceret in ventrem cucumis : nec sera comantem Narcissum, aut flexi tacuissem vimen acanthi, Palentesque hederas, & amantes littora myrtos. Namque sub baliæ memini me turribus altis Quà niger humectat flaventia culta Galesus, Corycium vidisse senem, cui pauca relicti Jugera ruris erant; nec fertilis illa juvencis, Vos soins seront parfaits, si des côteaux voisins, Jardins, trône éternel de la fertilité, Pour chanter vos présens & leur variété, J'interromprois mon cours, si l'onde & les étoiles Aux lieux où le Galèse humecte tant de fruits, J'ai vu sous les remparts que Phalente3 a construits, Un vieillard étranger, qui n'avoit en partage Qu'un champ d'abord sans maître, infertile héritage, Rebelle aux vignerons, ingrat pour les troupeaux, Et qui du laboureur repoussoit les travaux. Loin d'occuper son tems d'une culture vaine, Il sema des pavots, des lys, de la verveine, Des légumes divers arr angés avec choix, Et pour lui ces trésors égaloient ceux des Rois. |