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HISTOIRE

DU

BAS-EMPIRE.

LIVRE TROISIE ME.

L y avoit treize ans que
les Auguftes & les Cé-
fars, dont l'empire étoit
furchargé, s'étoient em-
parés du Confulat ordi-

naire. Jaloux de cette dignité, quand
à

propos

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Confuls de

cette année. Idace.

de la Till. not. 284

tine

ils ne jugeoient pas remplir eux-mêmes, ils avoient pris le fur Conftanparti de la laiffer vacante & de datter Buch. Cycla de leurs Confulats précédens. Les P. 238. fujets ne pouvoient atteindre qu'à des places de Confuls fubrogés ; leur gloire & la récompenfe de leurs fer

TIN.

vices reftoient comme étouffées enCONSTAN- tre ce grand nombre de Souverains. Toute la puiffance étant enfin réunie An. 314. fur deux têtes, pour l'être bientôt fur une feule, le mérite des particuliers fe trouva plus au large & dans un plus grand jour. Constantin voulut bien leur faire place & partager avec eux la premiere charge de l'empire. Cette année Volufien & Annien furent confuls ordinaires, c'est-à-dire, qu'ils entrerent en fonction au premier de Janvier. Ce Volufien eft celui qui avoit été fous Maxence Préfet de Rome en 310, conful pendant les quatre derniers mois de l'année 311, & en même tems préfet du prétoire & qui en cette année là avoit vaincu Alexandre & réduit l'Afrique. Conftantin capable de fentir le vrai mérite dans fes ennemis mêmes, lui tint compte des talens qu'il avoit montrés au fervice de Maxence; il lui donna de nouveau en 314 avec le confulat la charge de préfet de Rome.

II. Premiere

Tandis que l'empereur s'efforçoit guerre entre de terminer par des conciles la contef Licinius. tation qui divifoit l'églife d'Afrique

Conftantin &

Zof.1.20

il

lef.

TIN.

il décidoit lui-même par les armes la querelle furvenue entre lui & Lici- CONSTANnius. En voici l'occafion. Conftantin voulant donner le titre de Céfar à An. 314. Baffien qui avoit époufé fa foeur Anaf- Anony. Va tafie, envoya un des grands de fa cour, nommé Conftantius, à Licinius pour obtenir fon confentement. Il lui faifoit part en même tems du deffein qu'il avoit d'abandonner à Baffien la fouveraineté de l'Italie, qui feroit par ce moyen une ligne de féparation entre les états des deux empereurs. Ce projet déplut à Licinius. Pour en traverfer le fuccès, il employa Sénécion, homme artificieux, dévoué à fes volontés, & qui étant frere de Baffien, vint à bout de lui infpirer des défiances, & de le porter à la révolte contre fon beau-frere & fon bienfaiteur. Cette perfidie fut découverte Baffien fut convaincu & paya de fa tête fon ingratitude. Sénécion auteur de toute l'intrigue étoit à la cour de Licinius; Conftantin le demanda pour le punir : le refus de Licinius fut regardé comme une déclaration de guerre. On peut croire que Tome 1. M

TIN.

Conftantin la fouhaitoit; il étoit fans CONSTAN- doute jaloux de n'avoir point profité de la dépouille de Maximin : ZoAn. 314. fime fait entendre que Conftantin demandoit qu'on lui cédât quelques provinces. Licinius commença par faire abbatre les ftatues de fon collegue à Emone en Pannonie fur les confins de l'Italie.

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Cibales.

Anony, Ya

lef.

Idace.

La rupture des deux princes n'éBataille de clatta qu'après le quinziéme de Mai', Cod. Just. jour duquel eft encore dattée une loi Lib. 3. tit. 1. attribuée à tous les deux. Conftantin Leg. &. laiffe en Gaule fon fils Crifpe, & marche vers la Pannonic. Licinius y Zof. 1. z. Vid. epit. y affembloit fes troupes auprès de Cibales. C'étoit une ville fort élevée; on y arrivoit par un chemin large de fix cens pas, bordé d'un côté par un marais profond nommé Hiulca, & de l'autre par un côteau. Sur ce côteau s'étendoit une grande plaine; où s'élevoit une colline, fur laquelle la ville étoit bâtie. Licinius fe tenoit en bataille au pied de la colline. Son armée étoit de trente-cinq mille hommes. Conftantin ayant rangé au pied du côteau la fienne, qui n'étoit

TIN.

An. 314

que de vingt mille hommes, fit marcher en tête les cavaliers, comme plus CONSTAN capables de foutenir le choc, fi les ennemis venoient fondre fur lui dans ce chemin escarpé & difficile. Licinius au lieu de profiter de fon avantage, les attendit dans la plaine. Dès que les troupes de Conflantin eurent gagné la hauteur, elles chargerent celle's de Licinius jamais victoire ne fut mieux difputée. Après avoir épuifé les traits de part & d'autre, ils fe battent long-tems à coups de piques & de lances. Le combat commencé au point du jour, duroit encore avec le même acharnement aux approches de la nuit, lorfqu'enfin l'aile droite commandée par Conftantin enfonça l'aîle gauche des en nemis qui prit la fuite. Le refte de l'armée de Licinius, voyant fon chef, qui jufque-là avoit combattu à pied, fauter à cheval pour fe fauver, fe débanda auffi-tôt, & prenant à la hâte ce qu'il falloit de vivres feulement pour cette nuit, elle abandonna fes bagages & s'enfuit en toute diligence à Sirmich fur la Save. Cette bataille

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