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N°. III.

CETTE lance de bronze est du plus beau travail. Les filets qui naiffent de fa plus forte extrémité, & qui vont toûjours en fe réuniffant jufqu'à fe réduire à rien, font répandus fur la partie ronde qui donne toute la force à cette arme, & ne peuvent être plus parfaitement exécutés. Ce fer de lance (car on ne peut s'exprimer autrement en notre langue) a sept pouces moins deux lignes dans toute fa longueur, vingt-deux lignes depuis fa bafe, s'il eft permis d'appeller ainfi cette partie, jufqu'à l'élargiffement de sa hampe. Le trou percé dans la circonférence, & qui fervoit à fixer cette arme offensive dans le bois, eft à huit lignes de fa plus forte extrémité. Ce trou eft ouvert avec foin de chaque côté dans un champ liffe, réfervé dans les filets qui font l'ornement de cette partie ronde, & qui la couvrent d'ailleurs en entier.

N. IV.

CE cafque de bronze eft d'un ouvrage fort simple & fort léger. Les monumens de fon efpéce font extrêmement rares. Celui-ci a neuf pouces de longueur extérieure, & huit pouces une ligne dans fon intérieur. La raison de cette différence vient de la faillie qu'il a fur le devant. Elle est sensible dans le dessein on voit qu'elle vient mourir sur la partie de derriére. Sa largeur eft de fixpouces neuf lignes; ce qui conftate un ufage qu'on auroit peut-être révoqué en doute, c'eft que les Romains doubloient leurs cafques, & y mettoient une espéce de coëffe; car il n'y a point ordinairement de tête qui foit de cette proportion: & cependant cette arme défensive devoit néceffairement, pour plufieurs raisons, être juste & ferme fur la tête. La profondeur de ce même cafque eft encore une autre preuve de cet ufage, puisque la hauteur, jufqu'au plus haut du bouton, eft de fept pouces quatre lignes. Le bouton, fans compter l'élévation

imperceptible d'où il prend fa naiffance au haut de la circonférence, a un pouce de largeur, & dix lignes de hauteur; il eft orné par une espéce de feuillage. On en peut remarquer le deffein dans la Planche. On voit à l'extrémité du rebord un cordon,qui fait le tour de la piéce,& fe trouve furmonté par des filets; & de peur que cette arme défensive ne fût trop pefante, on a eu soin de faire le bouton creux. En un mot, cette belle antique eft fondue avec une fi grande légèreté, qu'elle n'a guère plus d'une ligne d'épaiffeur, & que tout le morceau ne péfe aujourd'hui que deux livres & quatre gros, quoiqu'il foit rempli de craffe, de verd-de-gris, & de foudure que l'on a été obligé de mettre depuis peu pour foûtenir quelques piéces que le temps avoit féparées. On y voit encore de chaque côté la tête des attaches de bronze qui fervoient à le tenir en état, en l'afsujettissant sous le menton.

N. V.

CE beau mors de cheval a quatre pouces & demi dans fa plus grande largeur, & quatre depuis les anneaux qui fervoient à paffer les rênes. Les Romains n'avoient point d'autre mors pour conduire leurs chevaux, fi nous en croyons les Auteurs: car les chevaux des ftatues équeftres qui font venus jufqu'à nous, n'ont absolument rien dans la bouche.Les Romains ne faifoient donc ufage que de ce que nous nommons aujourd'hui un filet. Il paroît par celui-ci qu'ils étoient arrondis & non brifés. Ce petit monument eft de bronze, & fi parfaitement conservé, que l'on pourroit s'en fervir, comme s'il fortoit de la main de l'ouvrier.

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Ce numéro représente un verre antique, fur lequel on voit en relief un vase orné de branches & de feuilles de lierre. Ce relief eft de couleur blanche, & le fond eft bleu. J'ai préféré ce morceau à tous ceux que je pofféde en ce genre, à caufe de la forme du vafe que l'on y voit repréfenté. M. Mariette, dans fon Traité des pierres gravées, rapporte avec exactitude la découverte de M. Montami, qui a retrouvé la compofition des Anciens. Je renvoie le Lecteur à cet ouvrage, où il verra qu'autrefois on imitoit non-feulement les camées, ou plûtôt les agathes de deux & de trois couleurs, mais qu'on les retouchoit au touret, avec la poudre de diamant, c'eft-à-dire, avec le même outil, & de la même façon que l'on travailloit les pierres fines. M. Mariette parle de cette opération dans fon Traité des pierres gravées; & j'en ai dit auffi quelque chofe dans un Mémoire fur les vafes, qui fera inféré dans le Recueil de l'Académie des Belles-Lettres. Ce verre feroit un peu trop grand pour une bague.

No. II.

CETTE table gravée fur une très-belle cornaline, mais dont l'ouvrage eft affez mauvais, mérite cependant quelque attention par la fingularité de fa forme. J'ai vû autrefois entre les mains de M. De Boze, une pierre gravée trèsapprochante pour l'idée de la table qui y étoit représentée; mais il y avoit dans fa forme & dans fes contours des différences affez considérables pour m'engager à donner celle-ci.

N°. III.

No. III.

CE beau petit vase de bronze, dont la forme fimple ne peut être plus élégante, n'a que deux pouces & demi de hauteur, & quatorze lignes de diamétre. Son couvercle, fon renflement, tout en eft des parfums pour l'ufage des bains publics. Uniquement deur. Il fervoit peut-être à mettre frappé de la pureté de fon trait, je ne veux point m'occuper du chagrin que pourroit caufer ce que je dirois de fon peu de confervation.

N. IV.

CE numéro contient une boëte de bronze, dont le diamétre eft de trois pouces fept lignes, & la hauteur d'un pouce onze lignes, fans compter le couvercle qui s'éléve de cinq lignes jufqu'au tenon qui contient fon anneau. Cette boëte n'a de mérite que fon antiquité; car elle n'eft pas des mieux confervées, & fon travail est tout simplement fait au tour, fans avoir d'autre ornement que des filets fimples, & répétés dans toutes fes parties extérieures. La forme de fon couvercle qui s'emboëte par un recouvrement très-ordinaire, eft affez bonne; & le petit anneau qui se voit au milieu, eft encore mobile. Il eft à préfumer que cette boëte fervoit dans les bains publics, comme celle du numéro précédent.

N. V.

CE vafe d'albâtre eft parfaitement évuidé. Son gouleau & fon pied font d'une bonne forme, & me déterminent prefque à le déclarer antique. Il est néanmoins bien aisé de fe tromper fur des corps liffes, & qui n'ont ni travail ni deffein qui puiffent fervir de fondement à une décision. C'est pourquoi quelqu'un doutera peut-être de l'antiquité de ce monument; d'autant plus que les Anciens n'ont pas ordinairement interrompu leurs formes par de petites

Nn

moulures inutiles, telles que l'on en remarque fur le ventre & la naiffance du gouleau de ce vafe. Il avoit une anfe qui ne fubfifte plus. Il paroît avoir été réservé dans le même morceau. Cette magnificence dans la matiére & dans le travail, semble affûrer fon antiquité; mais ces preuves font équivoques & peu folides. Če morceau eft fort bien confervé, à la réserve de la pointe du bec qui a été un peu caffée. Il y a de la dorure fur des filets, & fur quelques autres endroits: mais elle eft placée fans goût. On lit audeffous du pied, ce mot VRČEOLVS, écrit à la main, &, je crois, par un Italien. Il n'en faut quelquefois pas tant pour donner du prix à un morceau. Celui-ci a huit pouces neuf lignes de haut, & quatre pouces & demi dans fon plus grand diamétre.

PLANCHE

XCVIII

CES monumens de la magnificence des Romains peuvent avoir fervi à la décoration des Palais, ou à renfermer les cendres des morts. Mais l'explication de pareilles chofes étant tout-à-fait arbitraire, je me contenterai d'exposer ce que j'en pense, fans prétendre garantir mes conjectures.

N. I.

CE grand & beau vafe de marbre blanc eft de la plus parfaite confervation. Il eft orné de feuillages travaillés de bon goût, ainfi que les mascarons ou tétes chargées & de fantaisie, dont le couvercle eft décoré ; mais les deux têtes de femme qui tiennent la place des anfes, font d'un mauvais deffein. Elles font trop fortes, & n'ont aucun attrait : ce qui fait un peu de tort à la totalité de ce morceau. Ce vafe a deux pieds moins deux lignes, depuis le deffous du pied jufqu'au haut du bouton dont le couvercle eft couronné. Son plus grand diamétre est de seize pouces, fon épaiffeur eft de deux, & fa profondeur est de treize

pouces

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