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AN. 1521.

Des loix & conftitutions de l'églife.

De l'égalité des

@uvres.

Des vœux.

cette propofition eft abfolument abfurde & hereti-
que, & on prend l'écriture dans un fens erroné..
XVIII. Il eft dangereux & même faux de croire que
la penitence eft une feconde planche après le nau-
frage: propofition témeraire, erronée, injurieuse
à S. Jerême qui l'affure. XIX. Celui qui s'étant con-
feffé, ou étant repris de fa faute, en demande par-
don devant quelqu'un de fes freres en particulier, eft
fans doute abfous de fon peché : cette propofition,
qui infinuë que les laïques tant hommes
que fem-
mes, ont le pouvoir des clefs, eft fausse, injurieuse
aux facremens de l'ordre & de la penitence, hereti-
que, & conforme aux erreurs des Vaudois, & d'au-
tres heretiques appellez Quintiliens.

Le fecond titre des propofitions extraites du même
livre
que la faculté condamne, eft des loix & confti-
tutions de l'églife, & ne renferme qu'une feule pro-
pofition qui eft, que ni le pape ni les évêques, ni
aucun homme n'a droit de rien ordonner à un chré-
tien, si ce n'est de son consentement ; & tout ce qui
fe fait autrement ne provient que d'un efprit de ty-
rannie :
: cette propofition qui fouftrait les fujets de la
foumiffion & de l'obéiffance à leurs fuperieurs, tend
à la fédition, & à détruire les loix pofitives; elle eft
erronée dans la foi & dans les mœurs, & du nom-
bre des erreurs des Vaudois & des Aëriens.

Le troifiéme titre eft de l'égalité des œuvres, il ne renferme qu'une propofition conçue en ces termes : les œuvres ne font rien devant Dieu, & elles font toutes égales en mérite: propofition fauffe, contraire aux faintes écritures, & tirée des Jovinianistes.

Le quatriéme titre touchant les vœux contient

deux propofitions. I. Il faut confeiller d'abolir tous les vœux, & de n'en faire aucun: propofition contraire à la doctrine de Jefus Chrift & à la conduite des peres, qui ont confeillé les vœux, & qui est tirée des Wiclefites. II. Il eft probable que les vœux aujourd'hui ne servent qu'à donner de l'orgueil & de la présomption: cette propofition eft fauffe, injurieuse à l'état religieux, & conforme aux mêmes Wiclefites.

Le cinquiémc titre eft de la divine effence, & l'on y condamne cette propofition unique, que depuis trois cens ans on a déterminé plufieurs chofes fans raison & mal à propos, par exemple : Que l'effence divine n'engendre point, & n'eft point engendrée; que l'ame eft la forme fubftantielle du corps humain : cette propofition eft faufle & avancée avec beaucoup d'arrogance par un homme qui est ennemi de l'églife Catholique, & injurieufe au refpect qu'on doit avoir pour les conciles generaux.

AN. 1521.

De la divine effence.

XX. Erreurs cenfu

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autres livres de Luther.

her.

D'Argentré collect. judic. de

nov.error. p. 369.

L'on condamne enfuite les propofitions tirées des autres ouvrages de Luther, qu'on réduit fous dix-, tiréce fits neuf titres, dont le premier traite de la conception de la fainte Vierge, & ne renferme qu'une propofition ainfi conçue: la contradictoire de cette propofition; la fainte Vierge a été conçûë fans peché originel, n'eft pas rejettée. La faculté dit, que cette propofition eft fauffe, prononcée avec ignorance & impieté contre l'honneur dû à la fainte Vierge immaculée.

De la concep

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tion de la fainte

Vierge, & de la

Le second titre eft de la Contrition, compris en dix propofitions. I. Par la manifeftation de la loi, où la rappellant en fa memoire, fuit auffi-tôt l'ac- contrition.

croiffement du peché, fi la grace manque : cette proAN. 1521. pofition, fi elle s'entend de la grace qui rend agréable à Dieu, & que les théologiens appellent, gratum faciens, eft fauffe, éloignée du vrai fens de l'écriture, & détourne de la méditation de la loi de Dieu. II. La loi avant la charité ne produit que la colere, & ne fait qu'augmenter le peché : propofition fausse, qui offenfe les oreilles pieufes, blafphematoire contre Dieu & fa loi, & contraire aux intentions de faint Paul. III. Toutes fortes d'œuvres avant la charité font des pechez qui méritent la damnation, & qui nous indisposent à la grace : propofition fauffe, té. meraire, & qui fent l'herefie. IV. Celui qui commence une bonne œuvre, ou fa penitence par la détestation de son peché avant l'amour de la justice, & qui affure qu'il n'y a point de peché en cela, doit être mis au nombre des Pelagiens: propofition fauffe, avancée avec ignorance, & prenant l'amour de la justice pour cet amour qui fuit la charité. V. La contrition qui s'acquiert par l'examen, l'assemblage & la déteftation de fes pechez, par laquelle on repaffe fes années dans l'amertume de fon ame, en pefant la griéveté de fes pechez, leur grand nombre, leur laideur, la perte de la beatitude éternelle, & l'enfer qu'on a merité ; cette contrition, dis-je, rend l'homme hypocrite, & même plus grand pecheur : propofition fauffe, qui ferme la voïe du falut, contraire à l'écriture & à la doctrine des faints peres. VI. L'homme ne peut obtenir la grace, ni par la crainte, ni par l'amour : cette propofition eft erronée dans la foi & dans les mœurs, ôtant d'une maniere impie toute préparation à la penitence. VII. Avec le désir de la

remiffion du peché l'homme peut l'obtenir fans que la grace remette la faute: propofition fausse, impic, & qui eft capable de conduire au desespoir. VIII. Jefus Chrift n'a jamais emploïé la crainte pour obliger les hommes à la penitence: propofition heretique, en prenant le terme latin de Luther, cogere, pour inducere, comme il eft pris fouvent dans l'écriture. IX. La crainte eft bonne & utile, quoiqu'elle ne fuffife pas: ces paroles étant de faint Augustin, Luther en conclur, que felon fon jugement, cette crainte conduit au défefpoir & à la haine de Dieu, fi l'on en exclut la grace: la faculté dit, que le jugement que Luther porte de cette parole de faint Auguftin, eft faux, témeraire & impie, en prenant la grace pour celle qu'on appelle, gratum faciens, comme il la prend. X. Si Jean-Baptiste avoit enseigné, que la crainte eft le commencement de la penitence, il ne s'enfuivroit pas pour cela, que la penitence dût commencer par la crainte : cette propofition eft manifeftement erronée, injurieuse à Jesus-Chrift, & tout à fait contraire à la doctrine que le faint Efpric a infpiré au faint Précurseur.

AN. 1521

Le troifiéme titre de la confeffion renferme fept De la confeffion. propofitions. I. L'art de fe confeffer, duquel nous avons été inftruits jufqu'à prefent, confiftant à examiner le nombre des pechez, les affembler, les pe

fer

pour en avoir la contrition, eft un art inutile, propre à défefperer & à perdre les ames: propofition fauffe, impie, fchifmatique, injurieuse à la confeffion, qui eft l'art de gagner des ames à Dieu. II. La confeffion auriculaire, telle qu'on la pratique aujourd'hui, ne peut être prouvée par aucun droit divin,

& on ne la pratiquoit pas ainfi anciennement : la AN. 1521. premiere partie de cette propofition eft fauffe, & fondée fur l'ignorance du droit divin; la feconde eft avancée témerairement. III. Les défauts fpirituels ne doivent être découverts qu'à Dieu feul. IV. Si l'on doit confeffer fes pechez fecrets, ce ne doit être que ceux qui font accompagnez d'un confentement plein & entier. V. Les pechez commis contre les deux derniers préceptes du décalogue, doivent être entierement exclus de la confeffion : ces trois propofitions font erronées dans la foi, & partagent la confeffion d'une maniere impie. VI. Que l'homme ne préfume en aucune maniere de confeffer fes pechez veniels : cette propofition marque un efprit témeraire, qui veut éloigner les fideles de faire de bonnes œuvres. VII. Nous ne fommes point juftifiez par les œuvres, ni par les penitences, ni par les confeffions: cette propofition entendue des bonnes œuvres, qui n'excluent pas la foi du médiateur, eft erronée, pleine de mépris pour la penitence & la confeffion, & contraire à l'écriture.

De l'abfolution.

Le quatriéme titre de l'abfolution comprend qua tre propofitions. I. L'abfolution eft efficace, non pas parce qu'elle eft donnée, qui que ce foit qui la donne, qu'il fe trompe ou non, mais parce qu'on croit être abfous. II. Croïez fortement que vous êtes abfous, & vous le ferez, quoi qu'il en foit de votre contrition. III. Supposez l'impoffible; qu'un homme qui fe confeffe ne foit pas contrit, ou que le prêtre n'abfolve que par raillerie & non pas ferieusement, fi toutefois le penitent croit être absous, il l'est veritablement: ces trois propofitions dans le fens de l'au

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