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TIN.

IV.

cette batail

le.

fut livrée le 8 d'Octobre. Licinius

CONSTAN- laiffa vingt mille hommes fur la place. Il ne s'arrêta à Sirmich que pour y An. 314. prendre avec lui fa femme, fon fils & fes tréfors; & ayant rompu le pont dès qu'il l'eut paffé, il gagna la Dace, Suites de où il créa Céfar Valens, général des troupes qui gardoient la frontiere. Zof. 1. 2. De-là il fe retira vers la ville d'AnAnony. Va- drinople, aux environs de laquelle les. Valens raffembla une nouvelle armée. Cependant Conftantin s'étant rendu maître de Cibales, de Sirmich & de toutes les places que Licinius laifsoit derriere lui, détacha cinq mille hommes pour le fuivre de plus près. Ceuxci fe tromperent de route & ne purent l'atteindre. Conftantin ayant rétabli le pont fur la Save, fuivoit les vaincus avec le refte de fon armée. Il arriva à Philippopole en Thrace, où des envoyés de Licinius vinrent lui propofer un accommodement: ce qui fut fans effet, parce que Conftantin exigeoit pour préliminaire la dépofition de Valens.

V.

Buaille de

Mardie.

Le vainqueur continuant fa mar che trouva l'ennemi campé dans la plaine de Mardie. La nuit même de

fon arrivée il donne l'ordre de la bataille, & met fon armée fous les CONSTANarmes. A la pointe du jour Licinius

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TIN.

voyant déja Conftantin à la tête de An. 314.. fes troupes, fe hâte avec Valens de ranger auffi les fiennes. Après les décharges de traits on s'approche, on fe bat à coups de main. Pendant le fort du combat, les troupes de détachement que Conftantin avoit envoyées à la pourfuite & qui s'étoient égarées, paroiffent fur une éminence à la vûe des deux armées & prennent un détour par une colline, d'où elles devoient en defcendant rejoindre leurs gens & envelopper en même tems les ennemis. Ceux-ci rompirent ces mefures par un mouvement fait à propos, & fe défendirent de tous côtés avec courage. Le carnage étoit grand & la victoire incertaine. Enfin lorfque l'armée de Licinius commençoit à s'affoiblir, la nuit étant furvenue lui épargna la honte de fuir. Licinius & Valens profitant de l'obfcurité décamperent à petit bruit, & tournant sur la droite vers les montagnes fe reti

rrerent à Bérée. Conftantin prit le CONSTAN- change, & tirant vers Byzance, il ne

TIN.

s'apperçut qu'il avoit laiffé Licinius An. 314. bien loin derriere lui, qu'après avoir laffé par une marche forcée fes foldats déja fatigués de la bataille.

VI.

partage.

Dès le jour même le Comte MefTraité de trien vint trouver Conftantin pour lui faire des propofitions de paix. Ce Perr. Patric. Prince refufa pendant plufieurs jours Legat. P. 27 de l'écouter. Enfin réfléchiffant fur Vid. Epit.

Zof.1.2.

Toinar in

Till. art. 37.

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Eur. 1. 1. l'incertitude des évenemens de la Lat p. P. 417. guerre, & ayant même depuis peu Golf in perdu une partie de fes équipages, qui Chron. p.9. lui avoient été enlevés dans une embufcade,il donna audience à Meftrien. Ge miniftre lui repréfenta, « Qu'une victoire remportée fur des compatriotes étoit un malheur plutôt qu'une victoire: que dans une guerre civile le vainqueur partageoit les » défaftres du vaincur; & que celui qui refufoit la paix devenoit l'auteur de tous les maux de la guerre ». Conftantin justement irrité contre Licinius, & naturellement prompt & impatient dans fa colere, reçut fierement cette remontrance, qui sembloit

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CONSTAN

le rendre refponfable des fuites funef-
tes qu'avoit entraînées la perfidie de
Licinius; & montrant fon courroux
le
par l'air de fon visage & par ton
de fa voix: Allez dire à votre mai-
tre que je ne fuis pas venu des bords de
l'océan jufqu'ici, les armes à la main
& toujours victorieux, pour partager
la puiffance des Céfars avec un vil ef-
clave, moi qui n'ai pû fouffrir les tra-
hifons de mon beau-frere & qui ai re-
nonce à fon alliance. Il déclara enfui-
te à Meftrien qu'avant que de parler
de paix, il falloit ôter à Valens le
titre de Céfar. On y confentit. Selon
quelques auteurs, Valens fut feulement
réduit à la condition privée; felon
d'autres,Conftantin demanda fa mort;
Victor dit que ce fut Licinius qui le
fit mourir. Cet obstacle étant levé, la
paix fut conclue à condition d'un nou-
veau partage. Conftantin ajouta à ce
qu'il poflédoit déja, la Greće, la Ma-
cédoine, la Pannonie, la Dardanie,
la Dace, la premiere Méfie, & toute
l'Illyrie. Il laiffa à Licinius la Thra-
ce, la feconde Méfie, la petite Scy-
thie, toute l'Afie & l'Orient. Ce trai-

TIN.

An. 314

CONSTAN

TIN.

.An.

lais.

314.

VII.

Loi en fa

Cod. Th. lib.

6. tit. 35.

fit. 17.

té fut confirmé par le ferment des deux Princes. Conftantin paffa le refte de cette année & la fuivante dans fes nouveaux états, c'eft-à-dire, dans les Provinces de Grece & d'Illyrie. Tant d'expéditions & de voyaveur des Of ges fatiguoient les officiers de fon ficiers du Pa palais. Pour les en dédommager, il les exemta de toute fonction munici pale & onéreufe, foit qu'ils fuffent Dig. lib. 49. actuellement à fa fuite, fcit qu'ils fe fuffent retirés de la cour après avoir obtenu leur congé; il défendit de leur fufciter à ce fujet aucune inquiétude: il étendit cette exemtion à leurs fils & à leurs petits-fils. Il renouvella & expliqua plufieurs fois cette loi pour diffiper les chicanes qu'on leur faifoit fur cette immunité, & déclara que par rapport aux biens qu'ils auroient pû acquérir à fon fervice, ils jouiroient des mêmes priviléges dont jouiffoient les foldats pour les biens acquis à la guerre Parce que le Service du Prince devoit être mis au même rang que

:

rang que le fervice de l'Etat ; le prince lui-même étant fans ceffe occupé de voyages & d'expéditions laborieu

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