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faire comparaison avec un homme comme moi?

MARTHON, bas, à M. Durcet.

Ah! monsieur...

M. BASSET.

Je serai, quand je voudrai, ce que vous êtes, et vous ne serez jamais ce que je suis.

MARTHON, bas, à M. Basset.

Taisez-vous donc.

M. DURCET.

Vous seriez un illustre suppôt de Thémis.

MARTHON.

Oh! querellez-vous bien fort; je vais vous écouter.

M. BASSET.

Thémis! Thémis! Il ne faut point parler latin pour me dire des injures: parlez, parlez françois seulement, et vous verrez que je vous répondrai fort juste.

M. DURCET.

Le peu de soin que l'on a pris de votre éducation nous marque bien le lieu d'où vous sor

tez.

M. BASSET.

Vous n'êtes guère obligé aux soins que l'on a pris pour vous; car je vous jure qu'il n'y paroît point du tout.

M. DURCET.

Ma charge dément ce que vous dites.

M. BASSET.

Vous fûtes bien servi, monsieur Durcet; un perroquet en auroit fait autant, si on l'avoit interrogé comme vous.

M. DURCET.

Vous en savez beaucoup pour un financier! Vous avez envie d'être de la robe?

M. BASSET.

Assez d'habiles gens la portent sans moi.

M. DURCET.

Vous faites bien de mépriser ce que vous ne sauriez prétendre.

M. BASSET.

Avec de l'argent on fait tout. Si l'on y regardoit de si pres, croyez-moi, vous ne seriez pas officier.

M. DURCET.

Adieu, monsieur Basset. Vous aurez quelque jour besoin de nous.

M. BASSET.

Adieu, monsieur Durcet. Quand j'en aurai besoin, ceux qui méritent de porter le nom que vous usurpez me rendront justice; et je sais comme il faut gagner tous ceux qui vous ressemblent.

M. DURCET.

Adieu, adieu, monsieur Basset.

M. BASSET.

Adieu, adieu, monsieur Durcet.

SCÈNE V.

MARTHON.

Par ma foi, j'ai la tête remplie de Bassets et de Durcets. Je croyois qu'ils n'auroient jamais fait.

SCÈNE VI.

MARTHON, CIDALISE.

MARTHON.

Ah! vous avez bien opéré, vraiment ! Monsieur Basset et monsieur Durcet se sont dit mille injures; chacun se prenoit pour l'espion de l'autre. J'ai peur qu'ils n'éclaircissent tout : ils sont sortis ensemble.'

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MARTHON.

Et si Éraste étoit venu là-dessus?

CIDALISE.

Il en auroit ri comme moi.

MARTHON.

Je ne sais; c'est un mauvais plaisant sur certaines choses.

CIDALISE.

Oh! tais-toi : j'ai d'autres choses dans la tête. Le comte ne vient point.

MARTHON.

Eh! que diantre en voulez-vous faire? Il n'est pas plus haut que ma jambe.

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Moi? non: mais je ne serois point fâchée qu'il

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CIDALISE.

Pour le punir de ne m'avoir pas aimée d'abord.

MARTHON.

Vous raffinez sur les plus habiles coquettes.

SCÈNE VII.

CIDALISE, MARTHON, UN LAQUAIS.

UN LAQUAIS.

Madame, votre avocat m'envoie ici vous dire que votre procès est gagné.

CIDALISE.

Mon procès est gagné? Tiens. (Elle lui donne de l'argent.) Et dis-lui que j'aurai soin de le remercier.

SCÈNE VIII.

CIDALISE, MARTHON.

MARTHON.

Eh bien! madame, nous n'avons plus besoin du conseiller?

CIDALISE.

Je vais me délivrer de deux ennuyeux person

nages.

MARTHON.

Pour le conseiller, j'y consens; mais, madame,

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