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Fauletés avancées par les Auteurs de l'Hiftoire Romaine.

Les Romains, voulant arrêter les progrès des Gaulois, chargent le Conful Claudius de marcher contre eux. Ce Magiftrat meurt en faisant les préparatifs. La conduite de cette guerre tombe en conféquence fur Camille fon Collegue. Celui-ci mene fon armée du côté du Pomptin & ne veut pas hazarder la bataille. Un Gaulois remarquable par fa taille & fes armes, s'avance au milieu des deux armées, frappe de fa lance fur fon bouclier; & se servant d'un trûchement, il défie quelque Romain que ce foit de fe battre avec lui. Valere se préfente. Le combat commence: tout à coup un corbeau se perche fur le cafque de Valere d'où s'élevant en l'air, & s'élançant avec impétuofité fur le vifage du Gaulois, il lui donne tant de coups de bec & de griffes dans les yeux, qu'il les lui créve, & lui trouble l'efprit. Valere alors tuë le Gaulois, & veut prendre fes dés

poüilles les Gaulois volent auffitôt pour l'en empêcher. Incontinent le combat s'engage entre les deux armées; & devient une action générale. Les Gaulois font mis en fuite, & obligés de fe retirer dans le païs des Volfques, d'où ils paffent dans la Poüille, & fur les côtes de la mer Hadriatique. Tit. Liv. lib. vij. c. 25. & 26. Appian. Celt. p. 754. Aurel. Victor. c. 29. Eutrop. I. ij. Orof. l. iij. c. 6. Florus. l. I. c. 13.

OBSERVATIONS.

Ce n'eft fûrement que l'année fuivante, au rapport de Polybe, que les Romains oferent pour la premiere fois, depuis la bataille d'Allia, faire front aux Gaulois; & ce qui établit cette vérité d'une maniere incontestable, c'eft que Frontrin, Stratag. l. ij. c. 6. fait foi que le Sénat aiant été informé de l'irruption des Gaulois dans le Pomptin, défendit aux fujets de la République de s'oppofer à leur retraite, quand il leur plairoit de la faire. Ce qui fit donner le nom de voïe Gauloife an

chemin que les Gaulois tinrent en s'en retournant. Tite-Live lui-même, tout déterminé qu'il eft à hazarder les menfonges les plus groffiers, infinue la même vérité par les précautions qu'il fait prendre aux Romains d'éviter le combat. Ainfi il faut défalquer des Faftes de Rome, la victoire que l'Hiftorien Romain fait remporter cette année à ceux de fa nation fur nos ancêtres. Il est vrai

:

qu'il a cru pouvoir la faire paffer à la faveur d'une fable où les Dieux font mêlés. Mais dès-là il s'eft dèshonoré lui-même avec tous les Romains de ces tems-là: lui-même, en forgeant un conte, qui eft audeffus de la vraisemblance, & heurte la raifon avec les Romains de ces tems-là, en découvrant une anecdote qu'on n'auroit jamais fçuë fans lui; bien que Polybe ait pris foin de la marquer en plufieurs endroits ; fçavoir, que les Gaulois avoient alors fur les Romains un tel afcendant, que ces derniers n'auroient jamais ofé fe melurer avec les premiers, fi les Dieux ne s'étoient déclarés ouvertement pour eux.

L'AN DE ROME 405. AVANT JESUS-CHRIST 349.

Les Gaulois, douze ans après leur expédition dans le territoire d'Albe, vinrent avec une armée nombreuse attaquer les Romains. Ceux-ci aïant eu avis de leur marche, affemblerent leurs troupes, & celles de leurs alliés, & allerent au-devant de l'ennemi, réfolus de tout risquer, & brûlant d'en venir aux mains. Cette fermeté étonna les Gaulois, & produifit dans l'efprit des Commandans partage de sentimens : ce qui fit que la nuit venue ils firent une retraite, qui avoit tout l'air d'une fuite.

L'AN DE ROME 412. AVANT JESUS-CHRIST 342.

Les Gaulois entrent au service des

Carthaginois pour la deuxième fois. Diod. Sic. l. xvj. p. 466.

Succès de la guerre entreprise par les Carthaginois. Plutarc. Timol. p. 248.

.

L'AN DE ROME 415. AVANT
JESUS-CHRIT 329.

.A la fin de la guerre que les Romains foûtinrent contre les Latins, ils confifquent à leur profit une partie des terres des Tiburtins, non-feulement à caufe de leur confédération avec les peuples du Latium, mais encore en punition d'une alliance qu'ils avoient faite quelque vingt ans auparavant avec les Gaulois. Tit. Liv. l. viij. c. 14.

L'AN DE ROME 418. AVANT
JESUS-CHRIST 336.

Les Gaulois furent tranquilles pen dant treize ans à l'égard des Romains. Après quoi les voïant croître en puiffance & en crédit, ils firent la paix avec eux, & conclurent un * traité d'alliance, auquel ils ne donnerent aucune atteinte pendant trente ans. Polyb. t. ij. p. 107.

OBSERVATION. Cette paix, cette alliance des deux premiers peuples de l'Occident, étoit un trait hiftorique affez impor

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